Les études se poursuivent sur le bloc de Kosmos Energy
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Est-ce que Kosmos Energy entreprend une dernière étude sur le permis de Boujdour Maritime avant de faire ses adieux au Sahara Occidental occupé ? Ou a une entreprise inconnue a-t-elle pris en charge la licence ? La semaine dernière, les relevés pétroliers des fonds marins ont débuté à l'endroit où Kosmos a foré en 2014.

Publié 09 février 2018

Ci-dessus, l'itinéraire entrepris les derniers jours par le petit navire de soutien le Shannon, février 2018.

Western Sahara Resource Watch a publié le 7 février que Kosmos Energy et Cairn Energy ont quitté le Sahara Occidental occupé. Kosmos détenait des actifs sur le territoire depuis 2004.

La semaine dernière, cependant, une nouvelle série d'études sismiques a démarré à l'endroit même laissé par Kosmos, selon l'ONHYM.

L'enquête se déroule sur les mêmes traces et dans la même zone des études sismiques de Kosmos en 2014 et autour du puits Gargaa 1 en avril et octobre 2017.

La petite flotte de quatre navires est dirigée par BGP Prospector - un navire d'étude sismique chinois qui a opéré dans le territoire à quatre reprises auparavant. BGP Prospector a quitté le port de Las Palmas le 1er février 2018 et depuis, zigzague les eaux au large des territoires occupés.

Le prospecteur BGP est accompagné de trois navires plus petits : le Shannon (numéro OMI 8871754, pavillon Vanuatu), le Flamingo (numéro OMI 6911861, pavillon Vanuatu), Geo Service I (numéro OMI 9621546, pavillon Singapour). Cette équipe de navires opère au Sahara Occidental pour un travail similaire dans le passé.

En lisant la déclaration de l'ONHYM du 6 février 2018 plus attentivement, il apparaît clairement qu'il n'est pas précisé à quelle date Kosmos partirait. La déclaration mentionnait que Kosmos "superviserait en fait l'acquisition sismique et l'interprétation des données sismiques 3D, jusqu'à la livraison de son rapport final à l'ONHYM". Cependant, il n'est pas spécifié quand exactement Kosmos a fini ses obligations. Il n'y a toujours aucune indication sur les sites Web de Kosmos et Cairn de leur départ de la licence dans le territoire occupé.

Il est possible donc que Kosmos soit en fait derrière l'étude sismique observée maintenant. Si une nouvelle société a pris le relais, son identité n'est pas connue de WSRW. Au cas où une nouvelle société prendrait le relais, cela signifierait que l'accord du départ de Kosmos-Cairn du Sahara Occidental a été signé il y a quelque temps, de même que le transfert de la licence, peut-être le temps qu'il faut pour affréter les navires d'étude actuellement en action.

WSRW est préoccupé par la poursuite de l'activité sur le bloc, et le rôle de Kosmos dans cela, indépendamment du fait que Kosmos soit derrière l'étude actuelle ou non.

"La poursuite des études au large, illustrent les aspects problématiques de la récente déclaration de l'ONHYM. Kosmos a promis de terminer le partenariat avec l'ONHYM, y compris le transfert de données géologiques.Nous appelons Kosmos à ne transférer aucune donnée de ses opérations sismiques et de forage immorales au Maroc. L'occupation est illégale et le Maroc n'a aucun droit à ces données, Kosmos devrait déclarer sans équivoque qu'il ne transmettra pas plus de données au Maroc et qu'il n'a pas l'intention de retourner dans le territoire occupé à l'avenir." Hagen de WSRW a déclaré.

Kosmos Energy s'est inscrite à la Bourse de New York (NYSE) en 2011 et à la Bourse de Londres (LSE) en 2017. Lors de sa première inscription en 2011, son prospectus aux actionnaires décrivait en détail le risque encouru au Sahara Occidental. Cependant, cela n'était plus mentionné dans le prospectus de Londres. Entre-temps, le risque juridique et financier s'était accru : plusieurs affaires juridiques avaient conclu en faveur du peuple du Sahara Occidental devant des tribunaux nationaux et internationaux, entrainant notamment la détention de navires dans des ports étrangers, impliqués dans le pillage des ressources du territoire.

Le BGP Prospector a également réalisé des études pour Kosmos Energy sur la licence Boujdour en mars-avril 2017, pour New Age-Glencore sur la licence Foum Ognit en février 2017, pour Kosmos sur la licence Boujdour en mai-sept 2014 et pour Total sur la licence Anzarane offshore Dakhla de décembre 2012 à juillet 2013, ce qui fait du BGP Prospector, de loin, le navire d'étude sismique le plus utilisé dans les eaux occupées du Sahara Occidental. BGP Prospector est détenue par BGP, une filiale de la compagnie pétrolière nationale de Chine, CNPC.

Le Maroc occupe illégalement la plus grande partie du territoire du Sahara Occidental depuis 1975.
 

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