Des syndicats de 16 pays ont suivi le 4ème congrès du syndicat sahraoui UGTSARIO dans les camps de réfugiés en Algérie, du 19 au 21 octobre 2008. Voici le rapport des syndicats soutenant les droits du peuple sahraoui à l'autodétermination de leur pays et ses droits sur ses ressources naturelles.
Le texte ci-dessous est des pages web de l'Union des Journalistes et Auteurs Sahraouis, l'UPES, publié le 23 octobre 2008.
Des syndicats internationaux soutiennent l'autodétermination du Sahara Occidental.
16 syndicats internationaux ont exprimé leur appui à l'autodétermination et à l'indépendance du peuple sahraoui dans la déclaration finale qu'ils ont adoptée en clôture de la conférence internationale organisée dans le camp de réfugiés d’El Aioun. La résolution signée par des syndicats d'Espagne, d'Italie, d'Australie, de Grèce, d'Afrique du Sud, du Nigeria, du Portugal, entre autres pays, a également dénoncé les violations marocaines de droits de l'homme dans les zones occupées et a condamné le pillage marocain des ressources naturelles du territoire non autonome.
Voici le texte complet de la déclaration, dont l'UPES a reçu une copie :
Déclaration de la 4ème conférence internationale des syndicats en solidarité avec les travailleurs du Sahara Occidental.
Les syndicats qui ont participé à la 4ème Conférence Internationale des Syndicats en solidarité avec les travailleurs du Sahara Occidental le 20 octobre, 2008 à El Aioun (qui faisait partie du 6ème congrès de l'UGTSARIO) réaffirment leurs soucis concernant la situation du Sahara Occidental :
- Le manque de résultats des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario sous les auspices de l'ONU, après 4 réunions, le gouvernement marocain renouvelle son refus de trouver une solution conforme aux résolutions de l'ONU.
- A cet égard, nous réitérons notre soutien aux résolutions de l'ONU qui exigent le retrait du Maroc du Sahara Occidental, et qui exigent pour le peuple sahraoui la possibilité d'exercer son droit à l'autodétermination et la tenue d'un référendum par lequel le peuple sahraoui pourra décider de son futur.
-En cette année qui célèbre le soixantième anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, le gouvernement marocain continue à violer en toute impunité les droits de l’homme dans les territoires occupés. Les arrestations, les tortures, les procès et les détentions arbitraires, les disparitions, les intimidations sont des pratiques courantes que la population sahraouie doit supporter. Afin de cacher ses actions répressives et d’en nier la condamnation internationale, le gouvernement marocain refuse aux observateurs internationaux le droit d'entrer au Sahara Occidental.
- La détérioration des conditions de vie, des conditions de travail, d'éducation, d'hygiène et de droit au travail est constante. Être Sahraoui devient un obstacle pour accéder à l'emploi, cela se traduit en pratique par une discrimination qui est une violation des règles de l'OIT et de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.
- Nous réaffirmons notre position, qui a été soulignée dans de précédentes conférences syndicales et demandons et demandons aux états, à l'Union Européenne et à l'Union Africaine de ne pas
s'engager dans des accords qui affectent la souveraineté du Sahara Occidental et l'exploitation de ses ressources naturelles.
- Nous rejetons le statut marchand préférentiel récemment établi entre le Maroc et l'EU. Nous rejetons également l'exploitation des ressources naturelles sahraouies, conformément au droit international contenu dans la résolution 1514 de l'ONU. Cette résolution interdit aux puissances coloniales d'occuper ou de s'engager dans des activités commerciales dans les territoires occupés, pendant le processus de décolonisation.
- La résolution 1514 de l'ONU est violée par la présence des compagnies multinationales australiennes, norvégiennes, sud-africaines et espagnoles, entre autres, dans les territoires occupés, compagnies qui ont signé des accords, et à qui le gouvernement marocain et des compagnies marocaines ont concédé l'exploitation de ressources naturelles.
- Les syndicats présents à la conférence affirment qu'au sein du mouvement syndical international ils doivent favoriser la présence de l'UGTSARIO dans des confédérations internationales de syndicats.
- Le statut d'observateur de l'UGTSARIO au Congrès de fondation de la Confédération Internationale des Syndicats et au sommet des syndicats UE-Africain qui a eu lieu à Lisbonne, a permis de confirmer la place de l'UGTSARIO dans le mouvement syndical international. Nous considérons que la participation de l'UGTSARIO lors de futures réunions syndicales est nécessaire en vue de sa future affiliation aux instances syndicales internationales.
- Il est également nécessaire d'inclure UGTSARIO dans les politiques de coopération des syndicats en tant qu'associé et de développer des projets qui incluent le syndicat et la formation professionnelle dans les secteurs importants tels que la santé, l'éducation, la construction et les industries liées à l'environnement, dans les camps de réfugiés et les territoires libérés.
- En même temps nous invitons les syndicats internationaux à continuer de fournir l'aide alimentaire aux réfugiés sahraouis.
- Quant aux droits de l'homme, du travail et les droits syndicaux, nous exigeons du gouvernement marocain qu'il se conforme aux conventions de l'OIT et cesse ses politiques discriminatoires envers le peuple sahraoui dans les territoires occupés. Nous exigeons également la libération des prisonniers politiques et la reconnaissance par le Maroc de sa responsabilité dans le problème des Sahraouis " disparus ".
- Nous nous engageons à informer l'OIT pour ce qui touche la violation marocaine des droits du travail et droits syndicaux des Sahraouis.
- Nous sommes en plein accord pour faire pression sur nos gouvernements respectifs, l'UE et l'Union Africaine, aussi bien que sur les compagnies multinationales et d'autres établissements pour dénoncer:
a) les violations des droits de l'homme des Sahraouis par le Maroc,
b) l'illégalité des accords entre le Maroc, les administrations gouvernementales et toutes compagnies qui permettent l'exploitation des ressources naturelles sahraouies.
- Nous exigeons de l'UE qu'elle soit cohérent dans la défense des droits de l'homme et de la démocratie dans ses accords commerciaux avec des pays en dehors de l'UE.
- Pour renforcer les actions de solidarité et de protestation, nous apportons notre plein accord pour travailler en vue d' un jour international d'action en 2009 qui mettrait en lumière la grave situation des Sahraouis et l'exploitation de leurs ressources naturelles.
- Nous dénonçons l'interdiction faite aux observateurs internationaux par le Maroc d'accéder aux territoires occupés pour témoigner de la réalité sur le terrain.
Nous croyons que l'absence de solution au conflit du Sahara Occidental met en danger le développement d'un dialogue euro-méditerranéen, dialogue dans lequel des pays importants sont activement ou passivement impliqués . Il est impossible de construire la paix, la stabilité et le développement dans la région méditerranéenne sans tenir compte des droits du peuple sahraoui, de l'occupation de ses territoires et de la violation des droits de l'homme, qui sont fondamentaux pour n'importe quelle société démocratique.
En conclusion, nous félicitons les membres et les délégués de l'UGTSARIO, pour les résultats de leur 6ème congrès.
Signataires: OUSA [Union Africaine]; UGTA [Algérie ; UGT [Espagne]; COO[Espagne]; USO [Espagne ]; CIGA [ Espagne ]; ELÄ [ Espagne] ; CGIL [ Italie ]; CGTP [ Portugal ]; COSATU [ Afrique du Sud ]; CTN [ Nigeria ]; WSRW [International-Norway] ; Confederación Obreros de Campesinos [ Mexique ]; ACTU [ Australie ]; Branche d'AWU-Victoria [ Australie ]; AWSA [ Australie ]; Alliance socialiste [ Australie ]; Alliance des métiers des arts et des médias [ Australie ]; FSM [ Grèce]; UGT-Aragon [ Espagne ]; UGT-Pais Basco [ Espagne]; CGIL-Reggio Emilia [ Italie ]; CGIL-Ravenna [ Italie ].
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