La compagnie australienne Wesfarmers a indiqué dans son rapport annuel, que pour l’année à venir, elle allait éviter l’importation de phosphate provenant du Sahara Occidental. Sa filiale de fertilisant CSBP était jusqu’ici le principal importateur de cette ressource controversée provenant du Sahara occidental.
Le 27 septembre, Wesfarmers a publié son
rapport annuel 2012. La société, qui a été pendant plus de 20 ans un gros importateur de phosphate du Sahara occidental, a écrit :
« A la fin de 2009, la compagnie a annoncé un investissement de près de 5 millions de dollars dans un système d’oxydation thermique régénérative (RTO) pour permettre la diversification des options d’approvisionnement en roche de phosphatée. Après des tests et des essais de fonctionnement de divers mélanges de minerais phosphatées, le RTO a été commandée cette année. Le phosphate du Sahara Occidental ne fait pas partie du programme d'importation pour l'année de production à venir» (page 46).
Un certain nombre d'investisseurs éthiquement responsables, principalement en Europe, ont au cours des dernières années, contacté Wesfarmers pour leurs préoccupations sur les importations de l'entreprise provenant du Sahara Occidental. Certaines de ces institutions financières ont exclu Wesfarmers
de leurs fonds d'investissement pour des raisons éthiques.
Western Sahara Resource Watch estime que cet arrêt temporaire d'achat par Wesfarmers est une bonne nouvelle pour le peuple sahraoui.
"Mais il faut noter que Wesfarmers n'a toujours pas déclaré qu'il mettrait définitivement fin à ses importations controversées", a déclaré Erik Hagen, président de Western Sahara Resource Watch.
«La société n'a pas été claire sur l'effet que la nouvelle technologie, si elle est prouvée avec succès, aurait sur les importations en provenance du Sahara occidental. Il a déclaré que les importations du Sahara seraient arrêtées pendant un an, mais on ne sait pas si elles seront reprises dans le futur. Malgré ces informations bienvenues de Wesfarmers, les parties prenantes doivent surveiller que l'entreprise maintienne cette voie », a-t-il dit.
"Wesfarmers donne déjà l’exemple à d’autres sociétés d’engrais qui prétendent qu'il n'y a pas d'autres options que d’importer du Sahara Occidental", a déclaré Cate Lewis de l'Association le Sahara Occidental en Australie.
"Nous espérons qu'ils vont tous, comme l'a fait Wesfarmers, explorer des façons de cesser complètement les importations en provenance du Sahara Occidental. Jusqu'à leur engagement d’arrêter définitivement, ils contribuent tous à prolonger le conflit et les souffrances du peuple sahraoui", a déclaré Lewis.
Wesfarmers a jusqu'ici fait preuve d'une volonté de réduire progressivement les importations, mais pas encore à les éliminer. Le Comité Norvégien de Soutien au Sahara Occidental a précédemment demandé des informations à
Wesfarmers concernant précisément ce sujet : quel sera l’effet prévu de la mise en place de la nouvelle technologie sur les importations en provenance de ce territoire. Toutefois, les questions demeurent dans une large mesure sans réponse.
Voir la correspondance ici:
Lettre du Comité Norvégien de Soutien au Sahara Occidental Wesfarmers, le 8 décembre 2011.
Lettre de Wesfarmers au Comité Norvégien de Soutien au Sahara Occidental, le 15 février 2012.
Lettre du Comité Norvégien de Soutien au Sahara Occidental Wesfarmers, 16 Feb 2012 (lettre datée par erreur, comme 16 janv. 2012).
Le Maroc occupe le territoire du Sahara occidental. Sa principale source de revenu provenant des territoires sont les grandes mines de phosphate qu'il exploite au mépris du droit international. Western Sahara Resource Watch estime que les importateurs de ces phosphates jouent un rôle clef dans le maintien des revendications infondées du Maroc envers le territoire - ainsi que du conflit.