Western Sahara Resource Watch a envoyé aujourd’hui une lettre aux membres du Conseil de Sécurité de l’ONU, leur demandant d’appeler à l’arrêt du pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental occupé.
Melbourne, le 21 avril 2009
AUX ÉTATS MEMBRES DU CONSEIL DE SÉCURITÉ
Western Sahara Resources Watch, Association internationale non gouvernementale, dont l'objectif est de collaborer à l'application correcte du Droit Economique International au Sahara Occidental, souhaite attirer votre attention sur les points suivants :
1. Les organes des Nations Unies, chacun dans son domaine, s’interrogent sur la question du Sahara Occidental depuis des décennies.
L’Assemblée Générale, dans l’exercice de son mandat, a maintenu de façon constante depuis 1966 (résolution 2229) que le peuple du Sahara Occidental a droit à l’autodétermination.
Le Conseil de Sécurité, systématiquement depuis 1988 (résolution 621), désireux de préserver la paix et la sécurité au Sahara Occidental, a insisté sur la nécessité de la tenue du référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui.
La Cour Internationale de Justice a également déclaré dans son Avis Consultatif du 16 octobre 1975 sur le Sahara Occidental que le droit à l’autodétermination des populations originaires du Sahara ne pouvaient en aucun cas être mis en doute.
2. Western Sahara Resources Watch attire l’attention des membres du Conseil sur le fait que l’exploitation des ressources naturelles du Sahara Occidental se fait en contravention des principes juridiques internationaux pertinents, énoncés dans les résolutions pertinentes de l’Assemblée Générale des Nations Unies (dont les résolutions 62/120 et 63/110), mais aussi à l’article 1 des Pacte international relatif aux droits civils et politiques et Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, tous deux ratifiés par le Royaume du Maroc. Comme l’a établi avec une grande clarté le conseiller juridique de l’ONU en 2002 :
«… si des activités de prospection et d’exploitation devaient être entreprises au mépris des intérêts et de la volonté du peuple du Sahara occidental, elles contreviendraient aux principes de droit international applicables aux activités touchant aux ressources minérales des territoires non autonomes. »
3. Cette exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara Occidental a notamment pour but le renforcement de l’occupation militaire et de la colonisation illégale du Sahara Occidental par le royaume du Maroc. Les recettes de ces activités servent non seulement à financer l’occupation militaire illégale, mais de nouveaux immigrants sont déplacés du Royaume du Maroc pour faire fonctionner ces exploitations, à l’origine de conflits sociaux et économiques qui menacent la sécurité et la paix dans le territoire. Les événements du 21 juillet 2008 dans la région de Dakhla (ancienne Villa Cisneros), dans lesquels les colons marocains ont attaqué les quelques sahraouis employés dans le secteur de la pêche, constituent un signal d’alerte qui doit être relevé avec attentivement.
Pour ce qui précède, Western Sahara Resources Watch, demande que le Conseil de Sécurité, dans sa résolution de la semaine prochaine, appelle à la cessation immédiate de toutes activités d’exploration et exploitation des ressources naturelles entreprises par le Royaume du Maroc et autres intérêts étrangers contrevenant aux principes du droit international.
Pour toutes questions et contact:
Catherine Lewis, Coordinatrice Internationale, Western Sahara Resource Watch
cate@wsrw.org
http://www.wsrw.org
WSRW appelle les États membres de l'ONU à s'attaquer au pillage du Sahara Occidental par le Maroc lors de l'Examen Périodique Universel du Maroc en novembre.
Dans sa déclaration à la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation des Nations Unies (Quatrième Commission), Western Sahara Resource Watch a appelé à la mise en place d'un mécanisme permettant de placer le produit de l'exploitation des ressources naturelles du Sahara Occidental sous administration internationale jusqu’à ce que le conflit soit résolu, et à l'inclusion de la compétence droits de l'homme dans le mandat de la MINURSO.
La Namibie et le Timor oriental ont recommandé le 22 janvier à l'Espagne de respecter le droit du peuple sahraoui à un consentement libre, préalable et éclairé en ce qui concerne l'exploitation des ressources naturelles du Sahara Occidental.
Le mois prochain, le bilan de l’Espagne en matière de droits de l’homme sera examiné par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève. WSRW demande aux États membres de l'ONU de pointer les droits du peuple du Sahara Occidental, dont l'Espagne continue d'être responsable.