Western Sahara Resource Watch (WSRW), une organisation indépendante et non gouvernementale, dénonce les récentes déclarations faites par M. Felipe Gonzalez et demande respectueusement sa démission des fonctions de président du “conseil des sages” de l’Union Européenne.
Publié 24 octobre 2009
Les remarques de M. Gonzalez, un ancien Premier Ministre espagnol, ont été faites le 28 septembre lors d’un débat organisé par Caixaforum. Ses déclarations ont été diffusées sur Internet et ont trouvé écho dans plusieurs publications électroniques.
L’ancien Premier ministre espagnol a fait différentes déclarations entièrement incorrectes, notamment : “il n’y a pas d’exploration des ressources naturelles [au Sahara Occidental] parce qu’il n’y a pas d’activités économiques [dans le territoire]”, et ; le Sahara Occidental est une partie du Maroc et est lié au sultanat marocain par des “droits spéciaux”, ainsi que le “Maroc est le pays le plus libertaire du monde Arabe”.
Si les assertions de M. González sont en elles-mêmes scandaleuses, elles sont particulièrement graves venant de la part de celui qui a été Premier Ministre d’Espagne pendant 14 ans, quand l’Espagne refusait d’assumer son rôle légal postcolonial d’état administrateur pour le Sahara Occidental. Des commentaires aussi manifestement erronés sont regrettables venant d’une personne assumant la présidence du “groupe de réflexion sur le futur de l’Europe” du conseil européen.
Les activités économiques actuelles au Sahara Occidental occupé, et plus particulièrement l’exploitation du phosphate et la pêche, sont des faits dûment documentés. Cette exploitation ne peut être contestée que par grand cynisme ou complicité.
En outre, l’Union européenne, qui a nommé Felipe González comme président du “groupe de réflexion” cité, a reconnu son implication dans l’exploitation des stocks halieutiques du Sahara Occidental dans le cadre de l’accord de pêche UE-Maroc.
WSRW relève respectueusement ce qui suit ;
1°. Les Nations Unies ont établi, dans des douzaines de résolutions, que le Sahara Occidental est un territoire non autonome qui doit se soumettre au droit à l’autodétermination de son peuple.
2°. La Cour internationale de justice a établi que le Maroc n’a jamais exercé ni souveraineté ni tout autre forme de droit territorial sur le Sahara Occidental. Cette occupation marocaine continue du territoire est illégale, et peut être considérée comme crime de guerre et crime contre l’humanité.
3°. Les Nations unies ont aussi établi que les états membres doivent faire le nécessaire pour que les compagnies nationales ou sous leur juridiction mettent un terme aux activités économiques entreprises dans les territoires coloniaux au profit ou au nom des puissances coloniales et de leurs alliés.
L’article 21 du traité de l’Union Européenne que les actions de l’Union Européenne doivent être basées sur et conforme « aux principes de la charte internationale des Nations Unies et au droit international ».
Avec cet éclairage, les récentes déclarations de Felipe González le rendent inapte à toute position de responsabilité au sein de l’Union Européenne.
En conséquence, WSRW condamne les déclarations de Felipe González et exige, immédiatement et sans ambiguïté, des autorités de l’Union Européenne, qu’elles :
1°. Répudient les déclarations de Felipe González concernant le Sahara Occidental ; et
2°. Invitent Felipe González à quitter son poste actuel, étant donnée la perte de confiance publique en son intégrité.