Selon le gouvernement irlandais, il n'y a pas de preuve non équivoque que le Sahara Occidental, sans parler de son peuple, a bénéficié de l’accord de partenariat UE-Maroc dans le domaine de la pêche (FPA).
Le gouvernement irlandais a déclaré qu'il n'y avait pas d’éléments suffisants prouvant que l'accord de pêche UE-Maroc bénéficiait au Sahara Occidental. Cela a été relevé par Simon Coveney, ministre irlandais de l'Agriculture, des Pêcheries et Alimentation, le 25 mai 2011. La position de l'Irlande reflète ainsi le souci d'autres Etats de l'UE - et l'avis juridique du Parlement Européen en 2009.
"L'Irlande a dit clairement que notre décision finale sera influencée par la façon dont il sera démontré qu'il y a un bénéfice approprié attribué au peuple sahraoui à travers la mise en œuvre du FPA. Par conséquent, notre position sur la ratification du protocole pour une année demeure réservé, puisque l'analyse par la Commission de l'information fournie par la partie marocaine sur les avantages régionaux n'a pas été sans équivoque. Même s’il est fait état d’effets positifs démontrés dans la répartition régionale des fonds, y compris au Sahara Occidental, le niveau de ces bénéfices reste incertain", a affirmé le Ministre.
«L'Irlande est également d'avis que le FPA avec le Maroc devrait être mis en œuvre s’il peut être démontré qu’il bénéficie à tout le peuple concerné (y compris les Sahraouis, pour les eaux au large du Sahara Occidental) et en pleine conformité avec les principes du droit international. Je ne suis pas convaincu que ce soit actuellement le cas et j’examinerai très attentivement la position finale de l'Irlande sur la ratification d'une année du protocole quand la proposition viendra formellement de la Commission."
La déclaration du ministre répondait à une question du parlementaire Gerry Adams (Sinn Féin); « demandant au ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation s'il votera contre le protocole lié à l’accord de pêche controversé UE-Maroc qui sera proposé à la considération du Conseil le 27 avril 2011 à Bruxelles. "
En outre, le ministre Coveney a déclaré au Parlement que « depuis 2007, aucun navire de pêche irlandais ne pêche sous le présent accord de partenariat avec le Maroc". Il faisait réponse à une question du parlementaire Peadar Toibin (Sinn Féin); « demandant au ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation la raison pour laquelle l'Irlande continuait de soutenir plusieurs bateaux de pêche irlandais actuellement en exploitation dans les eaux surexploitées et contestées au large la côte du Sahara Occidental, et s'il ferait une déclaration sur la question. "
En 2002, le conseiller juridique des Nations Unies a conclu que l'activité sur les ressources naturelles au Sahara Occidental est en violation du droit international si la volonté des sahraouis et leurs bénéfices ne sont pas pris en considération.
Le service juridique du Parlement Européen, et l'auteur de l’Avis juridique de l'ONU, ont reconnu illégale la pêche de l'UE, puisque les Sahraouis n'ont pas été consultés sur la FPA. Le gouvernement britannique a déclaré début mai qu'aucune documentation n'avait été présentée sur la façon dont le peuple Sahraoui avait pu être consulté sur l'accord de pêche.
Plus de 100 résolutions de l'ONU, et la Cour internationale de justice, ont souligné le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et, par conséquent, son droit à souveraineté sur ses ressources naturelles. En 2010, la Cour a réaffirmé dans son avis consultatif sur l'indépendance du Kosovo, le droit des peuples colonisés (non autonomes) à l'autodétermination.
wsrw, 2 juin 2011
M. Hans Corell, ancien conseiller juridique auprès du conseil de sécurité des Nations Unies, commente les activités de pêche de l'UE au Sahara Occidental.
415 députés ont soutenu le nouvel accord de partenariat dans le domaine de la pêche entre l'UE et le Maroc, qui s'appliquera expressément au Sahara Occidental occupé. Découvrez ici qui ils sont.