Le secteur pêche écossais favorise la pêche illégale en eaux occupées
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Des personnalités du secteur écossais de la pêche ont plaidé pour la poursuite de l'accord de partenariat UE-Maroc dans le domaine de la pêche, lors d'une conférence organisée par l’eurodéputé écossais Struan Stevenson, jeudi 20 octobre, à Gibraltar.
Publié 28 octobre 2011


Struan Stevenson, eurodéputé conservateur écossais, est convaincu que le plus critiqué des accords de pêche, celui UE-Maroc, devrait être prolongé. «Si l'UE s'éloigne de cet accord essentiel, la Russie, la Chine ou la Corée vont y aller. Dans de telles circonstances, les efforts de conservation et d'emplois disparaîtraient. En outre, plus de 100 chalutiers espagnols seraient de retour dans les eaux de l'UE, où la plupart des stocks sont déjà pleinement exploités ».

Pourtant, une étude d'évaluation indépendante délivrée par un cabinet de conseil à la demande de la Commission européenne, montre que tous les stocks au Maroc et au Sahara Occidental sont déjà pleinement exploités. En conséquence, la poursuite de la pêche de l'UE pourrait gravement nuire aux stocks de poisson de la région, nous informe l'évaluation.

Le rapport conclut également que l’accord de pêche controversé de l'Union européenne avec le Maroc est le moins rentable de tous les accords de pêche de l'UE existants avec des pays tiers. Chaque euro investi dans l'accord génère seulement € 0,65 en valeur ajoutée.

L'accord a non seulement coûté des millions d'euros à l'UE et contribué à épuiser les stocks de poisson au Maroc et au Sahara Occidental, mais il est également considéré comme une violation du droit international par les juristes de l'ONU et l'UE. En 2002, l'ONU a émis un avis juridique stipulant que les activités économiques au Sahara Occidental ne pouvait être légales que si elles prendraient en compte les souhaits et les intérêts du peuple du territoire. Pour avoir manqué à ces deux aspects, les juristes du Parlement Européen qualifiaient en juillet 2009 l'accord de pêche avec le Maroc de violation du droit international.

Mais ces éléments n'ont pas été discutés à la conférence de Gibraltar. Au lieu de cela, la parole a été donnée à Ian Gatt, directeur général de l’Association écossaise des pêcheurs pélagiques (SPFA), et George Nicol, propriétaire du navire écossais "Krossfjord" qui pêche dans les eaux du Sahara Occidental occupé depuis des années. Nicol possède également une usine de traitement à Dakhla, dans le sud de la dernière colonie d'Afrique.

Selon une citation de Ian Gatt : « les Opérations écossaises de pêche ont fourni un grand nombre d'emplois dans la région du Sahara Occidental et devraient être récompensées pour cette initiative». Il a ajouté que le Royaume-Uni avait eu un « effet positif sur le territoire du Sahara Occidental ».

Le peuple du territoire, les Sahraouis, qu'ils vivent sous le joug de l'occupation marocaine ou dans les camps de réfugiés oubliés dans l’inhospitalier désert algérien, n'ont pas été invités à expliquer comment leurs vies ont été affectées par l’accord de pêche de l'UE avec le régime qui occupe leur patrie.


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