Le 5 janvier, la Commission Européenne a publié une demande aux États membres de l'UE, sollicitant leur appui pour mener des négociations avec le Maroc afin de parvenir à un nouveau protocole de pêche à long terme. Les zones de pêche couvertes par l'accord envisagé incluent aussi les eaux du Sahara Occidental.
La Commissaire Européenne pour la pêche Maria Damanaki a indiqué qu'elle cherche à établir un nouveau protocole de pêche "
en ligne avec la position exprimée par le Conseil de l'UE et le vote au Parlement Européen".
Le Parlement Européen a voté le 14 décembre contre la prolongation d'un an du protocole précédent, suivant des préoccupations juridiques, environnementales et économiques. Les services juridiques du Parlement avaient conclu que l'accord était en violation avec le droit international, puisque le Sahara Occidental ne fait pas partie du Maroc, et que le peuple de ce territoire n'a jamais approuvé la pêche. En outre, un rapport d'évaluation externe a montré que l'accord était un complet gaspillage de l'argent des contribuables de l’UE, et contribuait à la destruction de la vie marine au large des côtes du Sahara Occidental.
La Commissaire Damanaki a déclaré que le nouvel accord comprendra des garanties juridiques environnementales et économiques en cohérence avec les préoccupations du Parlement et du Conseil. Le commissaire propose que le Maroc se conforme au droit international et fasse des rapports réguliers sur son utilisation des fonds de l'UE pour la population concernée, y compris le peuple du Sahara Occidental.
Selon l'avis juridique de l'ONU de 2002, les activités économiques au Sahara Occidental ne peuvent être considérées comme licites que si le peuple Sahraoui est consulté, y consent et bénéficie de ces activités. Encore une fois, la Commission européenne ne porte aucun intérêt à la volonté du peuple Sahraoui.
Le commissaire a déjà repris des contacts informels avec Rabat.
L'Espagne pousse pour un nouvel accordL'Espagne a préconisé sans relâche un nouveau protocole avec le Maroc. Selon le protocole précédent, le pays a reçu pas moins de 100 des 119 licences de pêche disponibles. Le veto du Parlement en décembre a entraîné le départ des eaux du Sahara et du Maroc des 64 navires espagnols, principalement de l'Andalousie et les îles Canaries.
Presque immédiatement après son entrée en fonction, le nouveau ministre espagnol de la pêche, Miguel Arias Cañete, a rencontré la commissaire européenne Damanaki pour la presser de parvenir à un accord avec le Maroc aussi rapidement que possible. Cañete pense aussi que l'Union Européenne devraient indemniser l'Espagne pour la perte des possibilités de pêche au Maroc -
un coût qu'il estime à environ 15 à 16 millions d'euros.
Le ministre espagnol évite toutes les questions sur le Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole. Il a déclaré qu'il attend de l'UE qu’elle soit suffisamment souple pour permettre au Maroc d'accepter à un accord aussi rapidement possible. Cañete a averti que «le gouvernement espagnol ne ménagera aucun effort pour s'assurer que les accidents qui sont survenus au Parlement européen ne se répètent pas."