Vendredi 20 avril, le Maroc a annoncé sa volonté de s'engager dans un nouvel accord de pêche avec l'Union Européenne. "Les négociations doivent respecter le droit international, et doivent être immédiatement suspendues", a déclaré WSRW.
Après une réunion avec le vice-ministre marocain des Affaires étrangères, M. Yousef Amrani, la commissaire à la pêche de l'UE Maria Damanaki a déclaré dans une conférence de presse qu'ils avaient discuté "des possibilités de conclure un nouvel accord", qui, dans tous les cas doit «respecter l'environnement, prendre en considération les ressources du Maroc et être bénéfique pour les deux parties ". Le Ministre Amrani a déclaré l’intérêt de son pays pour l’exploration de nouvelles possibilités de pêche qui sont à l'avantage des deux parties.
Cependant, il semble que les négociations ont déjà eu lieu en violation du droit international. L'organisation des Nations Unies et le Parlement Européen ont tous les deux déclaré que le peuple sahraoui doit consentir sur ces activités.
"Le fait que l'UE s'engage dans des pourparlers avec le Maroc sans le consentement préalable des Sahraouis, montre qu'elle n'a pas appris de ses erreurs précédentes. Nous appelons l'UE à mettre fin à des discussions avec le Maroc jusqu'à ce que la voix des Sahraouis ait été entendue", a déclaré Sara Eyckmans, coordinateur de WSRW.
Le service juridique du Parlement a clairement indiqué que le droit international n'empêche pas les activités sur les ressources naturelles au Sahara Occidental, « mais les empêchent seulement dans la mesure où ces activités sont menées au mépris des intérêts et des souhaits de la population de ce territoire ».
La visite de Damanaki au Maroc n'a pas été officiellement annoncée à l'avance.
Le communiqué de presse officiel émis par la Commission européenne à propos du voyage du commissaire, stipule que:
"La Commission européenne considère le Maroc comme un partenaire clé, non seulement dans la Méditerranée, mais en général. J’ai demandé à la Commission et au Conseil de me donner un mandat pour discuter un protocole pour un nouvel accord de pêche et je l'ai obtenu : nous recherchons un nouvel accord qui, dans le même temps, respecte la durabilité environnementale, soit rentable pour les deux parties et en conformité avec le droit international. Je crois qu'aujourd'hui nous avons pris un très bon départ et nous devons continuer sur cette voie. Pour l'UE et le Maroc, la coopération n'est pas un choix : c’est un devoir. Nous devons coopérer si nous voulons gérer efficacement les stocks de poissons. Je suis heureuse de dire que nous avons commencé aujourd'hui nos entretiens exploratoires pour un nouveau protocole d’accord de pêche avec le Maroc. »
La prolongation d'un an du précédent accord de pêche UE-Maroc a été rejeté par le Parlement Européen le 14 décembre 2012, provoquant la colère de l’industrie de la pêche marocaine et espagnole - le bénéficiaire principal des licences de pêche dans cet accord.
La pêche mise en place sous cet accord a majoritairement eu lieu dans les eaux du Sahara Occidental, en grande partie occupé par le Maroc depuis 1975. Une étude indépendante demandée par la Commission Européenne en 2011, a conclu que la plupart des stocks au Maroc et au Sahara Occidental sont soit pleinement exploités ou soit surexploités.
M. Hans Corell, ancien conseiller juridique auprès du conseil de sécurité des Nations Unies, commente les activités de pêche de l'UE au Sahara Occidental.
415 députés ont soutenu le nouvel accord de partenariat dans le domaine de la pêche entre l'UE et le Maroc, qui s'appliquera expressément au Sahara Occidental occupé. Découvrez ici qui ils sont.