Les députés suédois contre le détournement marocain des fonds ONU

Les porte-parole des deux partis politiques suédois exhortent le gouvernement suédois à s’assurer que le Maroc ne fera pas usage du mécanisme MDP de l’ONU sur le climat pour maintenir l'occupation du Sahara Occidental.

Publié 15 septembre 2012

L'avis ci-dessous a été publié dans le quotidien suédois Göteborgs-Posten le 11 août 2012.

Traduction non officielle par Western Sahara Resource Watch.


Le roi du Maroc tente de parasiter les ressources de l’ONU pour le climat

Le roi du Maroc Mohammed VI a délivré un faux certificat de pays d’accueil dans une demande de fonds de l'ONU pour mettre en œuvre avec Siemens une importante centrale éolienne, sur le territoire occupé du Sahara Occidental, écrit Bodil Ceballos, député Vert, Jens Holm, député du Parti Gauche et Sören Lindh, de Action suédoise pour le Sahara Occidental.

La devise de Robin des Bois était de «prendre aux riches pour donner aux pauvres". Maintenant, le roi Mohammed VI du Maroc l’a détournée. Il veut prendre aux pauvres pour donner aux riches. L'une des sociétés du roi a tenté de parasiter les fonds d'un mécanisme de l'ONU en vertu du Protocole de Kyoto, appelé le Mécanisme de développement propre, MDP.

Dans les territoires occupés du Sahara Occidental, le souverain marocain a présenté à l’ONU une demande, en collaboration avec Siemens, pour un projet d'énergie éolienne à grande échelle. Le parc éolien sera situé en dehors de la principale ville du Sahara Occidental, El Aaiun. La demande de MDP ne mentionne pas le fait que le site se trouve sur un territoire occupé. Néanmoins, le Maroc a émis un «certificat de pays d'accueil" pour le projet. Mais aucun État, ni l'ONU, reconnaît les revendications marocaines sur le Sahara Occidental, ce que SM le Roi Mohammed sait très bien. Ainsi, le certificat est délibérément faux, destiné à obtenir une part du soutien de l'ONU.

Réaction du Certificateur 
Mais le MDP a un processus de sélection rigoureux. Chaque projet est attribué à un examinateur indépendant, dans ce cas, l'entreprise norvégienne de certification Det Norske Veritas. L'année dernière, Veritas a observé que le lieu du projet était en territoire occupé. Cela a mis fin à l’examen, et en avril 2012 le projet a été discrètement retiré.

Jusque-là, rien ne semblait poser de problème. Mais il reste la honte de l'état marocain et de son régime royal pour avoir intentionnellement tenté de parasiter les ressources réservées par l'ONU pour les besoins urgents en investissement dans les énergies propres dans les pays en développement. Outre le projet de Siemens, le Maroc a soumis d'autres projets de production d'énergie au Sahara Occidental occupé. Ils comprennent la fourniture d'énergie pour une douzaine d’usines de farine de poisson et une usine de ciment. Tout cela sur le territoire occupé et avec cofinancement royal. Ces investissements n'ont pas l'approbation du peuple sahraoui, qui, selon l'ONU est considéré comme le propriétaire des ressources naturelles du Sahara Occidental. Ainsi, ces projets sont aussi contraires au droit international et aux principes des Nations Unies dans la question du Sahara Occidental.

Et l’éthique de Siemens ?
La question reste aussi de savoir comment Siemens peut considérer un projet éolien sur les terres occupées comme en conformité avec ses propres principes éthiques, quand l'on peut lire que «Siemens est résolu à embrasser, soutenir et adopter dans toute sa sphère d'influence, l'ensemble de valeurs fondamentales dans les domaines des droits de l'homme ... "

La stratégie marocaine semble chercher la bénédiction de l'ONU et d'autres organismes internationaux pour son pillage continuel des ressources naturelles du Sahara Occidental, et le maintien de l'occupation illégale. Il est important que le projet d'énergie éolienne Siemens ait été arrêté dans le processus de sélection. Mais il est inquiétant de constater que le Maroc compte sur le soutien international pour sa stratégie. D’autres demandes pour des projets illégaux sont à attendre. Il est donc sage de travailler à prévenir ces crimes.

Le Ministre de l'Environnement devrait se prononcer sur l'escroquerie royale
La Suède a activement contribué à faire que l'UE montre un meilleur respect du droit international dans la question de la pêche dans les eaux du Sahara Occidental. Maintenant, nous exhortons le ministre suédois de l'Environnement, Lena Ek, à s’assurer que l'ONU et le MDP sont conscients des tentatives du Maroc pour parasiter les ressources de l’ONU pour le climat, et que soit indiqué clairement que tous projets illégaux similaires, présents et à venir seront rejetés.

Le monde a besoin de plus d'énergie propre, mais produite dans le respect du droit international et des principes des Nations Unies.

Bodil Ceballos, député du Parti Vert, porte-parole de la politique étrangère,
Jens Holm, député du Parti de gauche, porte-parole de l'environnement,
Sören Lindh, coordinateur de Swedish Western Sahara Action

 

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