D'après ce que Western Sahara Resource Watch comprend, 65 permis délivrés ont jusqu'à présent été répartis comme suit : 56 pour l’Espagne, 1 pour la France, 3 pour la Lituanie, 2 pour la Lettonie, 1 pour les Pays-Bas et 2 pour le Portugal. Ce sont les chiffres au 18 septembre 2014.
Un nombre limité des autres États membres de l'UE, comme l'Allemagne, L’Irlande, La Pologne, Le Royaume-Uni et l'Italie, pourront également demander des licences à l'avenir.
Les navires autorisés n’ont pas tous déjà commencé à pêcher. Un petit nombre de navires espagnols sont devenus actifs dans les eaux adjacentes au Maroc ce week-end, alors que seulement un navire,
le Franziska, battant pavillon néerlandais, a été repéré au large de Dakhla, au Sahara Occidental occupé.
Conformément à l'accord, les licences sont délivrées par le ministère marocain de l'Agriculture, du développement rural et des pêches maritimes, à la délégation de la Commission de l'UE au Maroc.
Il y a un total de
108 licences de pêche disponibles en vertu de l'accord de pêche UE-Maroc. Pas moins de 90 de ces licences ont été prévues pour l'Espagne. En outre, l'accord autorise le prélèvement annuel de 80.000 tonnes dans la lucrative catégorie pélagique industrielle, soit une hausse de 60.000 tonnes par an par rapport à l'accord précédent. Les 80.000 tonnes sont divisées en plus petits quotas qui sont accordés aux différents États membres de l'UE.
C’est particulièrement la catégorie pélagique qui va attirer les navires européens dans les eaux du Sahara Occidental, puisque les stocks pélagiques du Maroc sont largement épuisés. De grandes parties du Sahara Occidental, dans ses eaux, sont illégalement et brutalement occupées par le Maroc depuis 1975. Les activités économiques sur le territoire sont considérées comme une violation du droit international, sauf si elles sont en conformité avec les souhaits et les intérêts du peuple du Sahara Occidental -
comme stipulé par le Bureau des affaires juridiques des Nations Unies.
Aucun Etat au monde ne reconnaît la revendication du Maroc sur le Sahara Occidental, pas plus que ne le fait l'Union Européenne - même si elle ne semble pas consciente de sa propre position lorsque les intérêts économiques purs et durs, comme la pêche, sont en jeu.