Encore un bateau norvégien avec cargaison provenant du Sahara Occidental occupé. Maintenant Ap (le Parti travailliste) promet une ligne plus dure.
Par Heidi Sæbø
Dagbladet, 7. juli 2007
Il y a une bonne semaine, Dagbladet.no a écrit un article sur l’armateur partiellement norvégien Gearbulk qui a exporté des phosphates du Sahara Occidental, pays occupé par le Maroc.
C’est agir contrairement aux recommandations des autorités norvégiennes et aux désirs du gouvernement d’exil du Sahara Occidental, qui accuse le Maroc du pillage et qui pense que l’exportation du phosphate contribue à financer l’occupation.
Maintenant Norwatch peut dévoiler que un cargo norvégien est encore arrivé à quai au Sahara Occidental.
"Pas de prohibitions"
Le lundi 2 juillet des caisses de poisson surgélé ont été chargées au bord du bateau «Ice Crystal», actuellement loué par la compagnie nord norvégienne Eimskip-CTG. Le navire est maintenant en route pour la Turquie avec sa cargaison.
Faits
Le directeur, Hans Martin Iversen, a dit à Dagbladet.no qu’il connaissait partiellement le conflit au Sahra Occidental, mais il ne voit pas que que la compagnie ait violé aucune prohibition. Il caractérise l’affaire comme « une tempête dans un verre d’eau »
"Il n’y a pas de prohibition autant que je puisse voir. Mais je n’aime pas non plus la situation et pense que ceci est « une tempête dans un verre d’eau ». Il s’agit d’une escale au Maroc", dit Iversen.
Quand, il y a deux ans, on a dévoilé que la compagnie norvégienne Yara avait importé du phosphate de Sahara Occidental, l’importation a été arrêtée immédiatement.
En 2005, le Ministère des Finances a exclu la compagnie d’énergie américaine Kerr-McGee du fond de pension du gouvernment norvégien à cause de sa participation à la prospection pétrolière au Sahara Occidental.
Le ministère a motivé cette exclusionen en disant que la prospection pétrolière était « une violation particulièrement grave des normes éthiques fondamentales, entre autres parce que ceci peut contribuer à légitimer la revendication de souveraineté du Maroc et ainsi saper le procès de la paix de l’ONU».
Le Maroc occupe le Sahara Occidental depuis que les colons espagnols se sont retirés dans les années 70. Le pays n’a donc jamais été déclaré indépendant. et est considéré par l’ONU comme la dernière colonie africaine.
N’a pas pu trouver d’information.
Le directeur de Eimskip-CGT dit que, du côté de la compagnie, il n’était pas prévu d’aller au quai dans le port occupé ouest saharien Dakhla.
"Nous nous sommes retrouvés dans cette situation via, via. Nous n’avions pas prévu ceci. Nous ne connaissions pas tout et les détails de l’affaire. Mais nous savions qu’il y a une discussion et une analyse de la question à l’ONU."
"Est-ce que vous prévoyez de continuer des activités au Sahara Occidental ?"
"Nous n’avons pas prévu d’y faire plus d’escales, mais nous ne donnons pas non plus de garanties. Nous allons là où il y a des activités à chaque moment. Ceci est un espace international", dit Iversen.
Après avoir été contacté par Norwatch, il a consulté les pages Internet du Ministère des Affaires Extérieures pour chercher ce qu’on y recommande et ce qu’on y déconseille pour la région.
Iversen n’a rien trouvé.
"Je n’était pas à même de trouver d’information du ministère. Il se peut qu’il y en ait quelque part, mais je ne peux pas passer toute la journée à fouiller les pages Internet du ministère. S’ils veulent que nous arrêtions les activités là-bas, il faut qu’ils donnent des recommandations bien claires", dit Iversen.
Signaux plus durs
- Exactement, dit Eva Kristin Hansen du Parti travailliste.
Elle était parmi ceux qui, le lendemain de l’article du Dagbladet.no sur le cargo norvégien, ont signé un appel à l’armateur Gearbulk, exigeant qu’ils arrêtent l’exportation du phosphate.
Maintenant Hansen veut oeuvrer pour que son parti au gouvernement élabore une ligne plus dure et plus nette pour les compagnies norvégiennes.
"Je m’inquiète sur l’évolution, et je pense que nous devons avoir un débat sur la façon de donner des signaux plus clairs. Aujourd’hui nous « déconseillons », mais peut-être faut-il être plus durs", dit Hansen à Dagbladet.no.
Elle dit que ces questions ont été soulevées au congrès national du parti, et qu’on va continuer d’en discuter au sein du parti.
"C’est évident qu’on doit régler ces questions".
[Traduit du norvégien par le Comité Norvégien de Soutien au Sahara Occidental]
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