Alors que l'UE est en cours de négociation d’un Accord de Libre-Échange Approfondi et Complet avec le Maroc, 31 ONG sahraouies demandent à l'UE de respecter le droit international par l'exclusion de leur patrie occupée de l’accord. Les organisations représentent la grande majorité des groupes de la société civile sahraouie dans les territoires occupés du Sahara Occidental et dans les camps de réfugiés dans le sud-ouest de l'Algérie.
L’accord de libre-échange approfondi et complet (ALEAC) permettra au Maroc une intégration économique progressive dans le marché unique de l'UE, offrant plus de possibilités au pays d'exporter ses produits vers l'UE et d'attirer des investissements européens. En retour, les pays de l'UE auront un meilleur accès au marché marocain.
Si l'UE s’englue dans son commerce habituel avec le Maroc - qui ne définit pas expressément la portée géographique de l'accord et donc n’exclut pas explicitement le Sahara Occidental du champ d'application de la transaction – l’ALEAC peut ouvrir des possibilités énormes pour les entreprises européennes dans le territoire occupé .
Dans leur lettre du 26 juin 2012 à la Commission européenne, les 31 ONG, représentant la société civile sahraouie dans les territoires occupés et les camps de réfugiés, ont exprimé les vues suivantes:
1. Dans tous les accords commerciaux futurs entre l'UE et le Maroc, nous insistons pour que le territoire du Sahara Occidental soit clairement et explicitement exclu.
2. Aucun accord commercial ne devrait être signé avec la puissance occupante le Maroc, pour des activités économiques dans les territoires occupés du Sahara Occidental, au mépris des souhaits et des intérêts du peuple Sahraoui.
3. Si vous entrez dans un accord couvrant le territoire non autonome illégalement occupé du Sahara Occidental, toutes les mesures doivent être prises pour consulter le peuple sahraoui et respecter ses intérêts. Une stratégie transparente doit être présentée pour assurer que le peuple Sahraoui est véritablement consulté et qu'il a donné son consentement au processus. En outre, une évaluation complète des répercussions sur les droits de l'homme doit précéder le démarrage de ces négociations.
4. L'UE devrait encourager le Maroc à faire preuve de respect pour les droits de l'homme tant à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues, que dans son comportement extraterritorial, notamment au Sahara Occidental.Téléchargez ici la lettre complète des 31 organisations.