La FAO et l'OIE ont toutes deux nié financer ou même participer à la conférence de l'ISOCARD en 2018, prévue à El Aaiun, au Sahara Occidental occupé, en novembre de cette année.
La Société internationale de recherche et de développement sur les camélidés (ISOCARD) organise cette année sa conférence triennale à El Aaiun, la capitale du Sahara Occidental occupé.
ISOCARD a invité ses plus de 260 membres à la conférence qui aura lieu en novembre. Dans les documents distribués aux membres, ISOCARD se vante du soutien financier de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE). La capture d'écran à droite est tirée du document « Présentation et appel de communications » qui se trouve sur la page Web d'ISOCARD. Il indique clairement que la FAO et l'OIE contribuent à l'organisation de la conférence. Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
WSRW a écrit le 27 mars que la FAO et l'OIE cofinançaient la conférence. Cependant, les deux organisations ont maintenant écrit à WSRW qu'elles n'ont rien à voir avec cela.
Le Bureau du Directeur général de la FAO a écrit à WSRW le 12 avril 2018 que "le bureau de la FAO en Afrique du Nord avait reçu une invitation adressée à l'un de ses experts pour participer à la conférence susmentionnée mais a envoyé ses regrets et a demandé que le logo de la FAO soit retiré des publications liées à cet événement."
La Directrice générale de l'OIE, Mme Monique Eloit, a écrit à WSRW le 4 avril 2018 qu'elle "voudrait confirmer que l'OIE n'était pas au courant de cette conférence ni participe pas à son organisation et n'a donc pas accepté d'être mentionnée comme partenaire". Concernant l'affirmation de l'ISOCARD selon laquelle des experts de l'OIE participeront à la conférence, Mme Eloit a déclaré que "l'OIE a pris les mesures appropriées pour s'assurer que certains intervenants ne soient plus présentés comme des "experts de l'OIE".
WSRW a également contacté ISOCARD, demandant que la conférence soit déplacée au Maroc proprement dit, mais n'a reçu aucune réponse de l'organisation. WSRW a également demandé si les dirigeants de l'ISOCARD savaient que le partenaire marocain qui les accueille avait placé la conférence à l'extérieur du Maroc.
Tous les documents de la conférence situent "Laâyoune" (l'orthographe française d'El Aaiun) au Maroc. Les fausses références à la FAO et à l'OIE sont à ce jour inchangées sur le site web d'ISOCARD.
Une grande partie du territoire du Sahara Occidental est occupée illégalement par le Maroc depuis 1975. La moitié du peuple sahraoui a fui à la suite de l'invasion marocaine, tandis que les Sahraouis prônant l'autodétermination sont victimes de graves violations des droits humains. Le Maroc refuse de coopérer avec l'ONU pour organiser un référendum d'autodétermination.
L'échange de jeunes financé par Erasmus+ et qui devait avoir lieu à Dakhla, au Sahara Occidental occupé, aurait été déplacé.
Un projet soutenu par le programme Erasmus+ de la Commission européenne consiste à envoyer des jeunes européens en « Afrique du Nord » – mais sans les informer qu'iels sont attiré·es là pour la normalisation de l'occupation illégale du Sahara Occidental.
En dépit des promesses de déplacer sa conférence triennale prévue à El Aaiun, au Sahara Occidental occupé, dans une ville du Maroc, ISOCARD déclare désormais qu'elle ne le fera pas, "car elle n'a pas le pouvoir de changer la ville", indiquant le manque de cran de l'organisation d'aller à l'encontre de ses hôtes marocains.
Le réseau international de recherche sur le chameau, ISOCARD, a demandé à ses partenaires marocains de déplacer le lieu de sa prochaine conférence du Sahara Occidental au Maroc.