Conseil norvégien pour l'Afrique: Quand le Conseil norvégien pour l'Afrique s'est rendue au Sahara Occidental occupé entre Noël et Nouvel An, nous avons photographié un cargo qui plus tard s'est avéré être norvégien. La compagnie maritime Atlantic RTI a confirmé le transport de poissons et a dit désapprouver l’utilisation de leur navire dans la zone occupée.
Par Magnus Bjørnsen
Norwegian Council for Africa
03 Mars 2009
Voir original ici (en norvégien)
Traduit en francais par Western Sahara Resource Watch
Le commerce avec le Sahara Occidental occupé est contraire au conseil du Ministère Norvégien des Affaires étrangères. Il est également en contradiction avec les souhaits de la population sahraouie occupée et une violation du droit international. L'industrie de la pêche au Sahara Occidental emploie des colons marocains et contribue aux revenus de la trésorerie nationale marocaine. La zone est occupée illégalement par le Maroc depuis 1975.
Un navire appartenant à la compagnie maritime norvégienne Atlantic RTI AS a néanmoins été utilisé pour transporter du poisson congelé hors du pays occupé.
Le navire Remora 1, à gauche sur la photo, est la propriété d'une compagnie maritime norvégienne qui, jusqu'à présent, n’est pas connue dans la controverse des activités commerciales au Sahara Occidental. La photo a été prise par Magnus Bjørnsen, directeur exécutif de l'organisation norvégienne le Conseil norvégien pour l'Afrique, la veille de Noël 2008 dans le port de Dakhla, dans la zone occupée du Sahara Occidental. Bjørnsen est allé au Sahara Occidental pendant la période de Noël pour en savoir plus sur le conflit.
Le Président de l'Atlantic RTI, M. Johann Lønnmark Werner, a confirmé au Conseil norvégien pour l'Afrique que leur navire s'etait rendu dans le port de Dakhla en décembre. Il n'approuve pas que le navire ait été utilisé à cette fin. Il a expliqué qu'une banque néerlandaise est maintenant responsable de l'exploitation du navire.
"Comment ressentez-vous qu’un bateau que vous possédez soit impliqué dans un commerce que le ministère norvégien des Affaires étrangères, entre autres, déconseille fortement ?"
"Je n’aime pas ça et n'aurait jamais voulu être impliqué moi-même. Mais, dans ce contexte, nous n'avons pas joué un rôle nous permettant de participer à la décision. Si nous avions eu le droit de disposer du navire et été informé du sujet, alors nous n'aurions pas approuvé", a déclaré Werner au Conseil norvégien pour l'Afrique.
"Pendant un certain temps, nous avons loué le navire à un affréteur grec, mais ils ont arrêté de nous payer cet automne - avec le résultat que la banque néerlandaise HBU a pris le contrôle. Depuis décembre 2008, le navire a été exploité par HBU ", a déclaré Werner.
Contraire à l'éthique
"Il est bon de savoir que la compagnie maritime reconnaît les dilemmes éthiques de cette question et dise qu'elle n'aurait pas approuvé l'action si elle avait eu la possibilité", a déclaré Ronny Hansen, président du Comité norvégien de soutien au Sahara Occidental.
Le Comité de soutien est l'une des organisations membres du Conseil norvégien pour l'Afrique.
"Il convient également de noter que d'autres compagnies de transport maritime norvégien, dans de telles situations ont contacté l'affréteur et lui ont demandé d'arrêter les opérations contraires à l'éthique», a dit Hansen au Conseil.
Il affirme que le comité de soutien va envoyer une lettre à l'Atlantic RTI, exigeant que la compagnie maritime demande clairement aux affréteurs de rester à l'écart du pays occupé.
"Les Sahraouis sont clairement contre cette forme de soutien international à l’occupation. Pratiquement aucun Sahraoui n’est employé dans l'industrie de la pêche, qui est totalement contrôlée par les autorités marocaines et les intérêts commerciaux. Cela contribue seulement à renforcer une occupation brutale et illégale. Le Conseil norvégien pour les compagnies de navigation a une obligation morale d’empêcher ses navires d'être utilisés pour financer l'occupation et appuyer la revendication du Maroc sur le Sahara Occidental", a déclaré Hansen.
Pèche Norvégienne en pays occupé
Une hypothèse est que le poisson transporté par Remora 1 ait été pêché par la société de pêche norvégienne Sjøvik.
Le groupe Sjøvik est établi dans les zones occupées depuis plusieurs années, et de leurs pêches pour les Marocains ont été couverts par les médias norvégiens à plusieurs reprises. La participation de Sjøvik a été critiquée par des politiciens et des organisations norvégiennes et le président de la république du Sahara Occidental. Sur la photo, à droite de Remora 1 se trouve le Midøy Dakhla, bateau de pêche de Sjøvik, qui navigue sous pavillon marocain dans la zone occupée.
Sjøvik dit que le Sahara Occidental est une partie du Maroc. En fort contraste de l'Atlantic RTI, Sjøvik nie les dilemmes éthiques de son activité. Le Conseil norvégien pour l'Afrique a tenté à plusieurs reprises de prendre contact avec le groupe Sjøvik afin de rendre visite à leur usine de transformation de poisson à Dakhla, la demande reste sans réponse.
On ne sait pas où Remora 1 a navigué avec sa cargaison. La plupart des exportations de pêche de Dakhla sont destinées jusqu'à présent au Moyen-Oriente et à l'Europe. Le navire bat pavillon de Panama, numéro OMI (numéro d'enregistrement) 8028321, et a un poids en lourd de 3987 tonnes. Cela signifie qu'il peut transporter une cargaison de peut-être 3500 tonnes. Il s'agit d'un cargo frigorifique, et a donc la capacité de transporter du poisson congelé.
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