Le producteur d’engrais Incitec Pivot a déclaré dans l’Australian Farm Journal qu’il était complètement dépendant des phosphates du Sahara Occidental occupé.
L’article ci-dessous est paru dans Australian Farm Journal, le 1er juillet 2009.
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Le problème des phosphatesLe Sahara Occidental est situé dans le nord de l’Afrique, sur la côte de l’Océan Atlantique Nord, entre la Mauritanie et le Maroc. C’est une zone très aride mais riche en phosphate dans la région de Bou Craa. En conséquence, le Sahara Occidental est le plus grand fournisseur mondial de roche de phosphate de qualité, avec une réserve d’environ 5700 millions de tonnes. Même les Etats-unis qui disposent des réserves d’un peu plus de 100 millions de tonnes importent des minerais du Sahara Occidental, une zone contrôlée par le Maroc qui occupe la région depuis 1975.
Le statut officiel du Sahara occidental est « Territoire non autonome » selon l’ONU. Le gouvernement en exil, la République Arabe Sahraouie Démocratique, conteste le contrôle marocain du territoire. Le Maroc est régulièrement critiqué pour ses actions aux Sahara Occidental par des organisations de défense des droits de l’homme comme Amnesty International, Human Rights Watch et World Organization Against Torture. De nombreux nomades autochtones, les sahraouis, ont fui sous les bombardements vers les campements de réfugiés dans le sud-ouest algérien, et le gouvernement a encouragé les citoyens Marocains à se déplacer dans le territoire, créant une économie dominé par l’état, avec le gouvernement comme seul plus gros employeur. La compagnie nationale Marocaine de Phosphate, l’OCP, a un équipement à Bou Craa, relié par un énorme tapis roulant convoyeur qui transporte les minerais de phosphates sur 100 kilomètres jusqu’au port d’El Aaiun.
Le commerce avec le Maroc pour le phosphate a été condamné par l’ONU, et plusieurs pays scandinaves ont réfléchi à boycotter les importations venant du Maroc. IPL et CSBS prennent certains de leur minerai de phosphate du Maroc et le porte parole du département des affaires étrangères et du commerce (DFAT) dis que l’Australie n’interdit pas les importations de phosphate venant du Sahara Occidental.
« L’ONU na pas imposé de restriction sur le commerce ( sous la forme de sanctions du conseil de sécurité) et nous n’avons pas connaissance d’un pays qui maintiennent des sanctions autonomes contre ce commerce » dit elle. Néanmoins nous sommes conscients que le statut de Territoire Non Autonome du Sahara Occidental. DFAT attire l’attention des compagnies sur les considérations de droit international relatives à l’importation des ressources nationales originaires du Sahara Occidental et recommande aux compagnies de chercher un avis juridique avant d’importer de tels matériaux. »
IPL dit qu’il n’y a actuellement pas de source alternative que le minerai de phosphate de haute teneur importé du Maroc pour fabriquer le simple superphosphate (SSP) au normes australiennes. « Tous les producteurs australiens de SSP utilisent les roches de phosphates du Sahara Occidental » dit Neuville Heydin. « Sans le minerai de cette région, il est peu probable que les fabricants australiens pourraient produire le million de tonne de SSP que les agriculteurs exigent chaque année pour maintenir la productivité et compétitivité internationale. La capacité d’IPL à maintenir la production de SSP dans ses installations serait aussi mise en doute. »
CSBP prend la majorité de ses roches de phosphates du Sahara Occidental « parce que ses propriétés permettent à CSBP de continuer à fabriquer le SSP et d’atteindre ses normes environnementales et de qualité », dit le directeur Ian Hansen.
“Wesfarmers et CSBP sont en pourparlers avec les opposants de l’importations de roche de phosphate des réserves des dépôts du Sahara Occidental, et notamment Kamal Fadel, représentant du Polisario en Australie. Nous continuons de surveiller les efforts de l’ONU pour résoudre le conflit sur le Sahara Occidental. »
L’association Australienne AWSA affirme que le commerce des phosphates venant du Sahara occidental mais vendu par le Maroc doit être suspendu jusqu’à la résolution du conflit sur le Sahara Occidental.
« Tant que le Maroc peut exploiter les ressources naturelles du pays qu’il occupe, il n’a pas de raison de résoudre le différent » a souligné Cate lewis, qui est aussi la coordinatrice internationale de Western Sahara Resource Watch.
« Si les trois importateurs de phosphates australiens agissaient ensemble ils auraient un effet significatif sur le Maroc – et plus encore s’ils faisaient équipe avec les deux importateurs de nouvelles-Zélande. Le Maroc souhaite maintenir sa respectabilité internationale et nous pensons que c’est une action qui en vaudrait la peine. »
Elle ajoute que les agriculteurs peuvent faire pression sur le gouvernement fédéral et sur les fabricants d’engrais. « Si l’Australie imposait un embargo commercial sur le produit, ce serait certainement plus facile pour les compagnies d’engrais. »
« Si un groupe d’agriculteurs insistait pour que l’Australie boycott ce commerce du phosphate cela aiderait à persuader le gouvernement, je pense, parce qu’une des raisons pour ne pas agir, c’est de ne pas contrarier les agriculteurs. Ce serait un grand geste si les agriculteurs prenaient cette initiative ici. »
Traduction WSRW France.