La multinationale pétrolière française confirme avoir renouvelé pour 12 mois son permis offshore « de la région du Sahara ». La société continue à user de la terminologie de la puissance occupante du Maroc - son partenaire.
" Pour répondre à vos demandes, je peux confirmer que Total et l'ONHYM ont accepté de prolonger d'un an le contrat de reconnaissance (qui n'est pas une « licence ») concernant la zone Anzarane, sur la base de la déclaration commune de principes qui a été publiée sur nos pages web respectives. Cette déclaration rappelle nos lignes directrices communes sur cette question, en conformité avec le cadre juridique international et le code de conduite de Total ", a déclaré un porte-parole de Total dans un e-mail à Western Sahara Resource Watch (WSRW) le 3 février 2014.
La prolongation de 12 mois a été signée en décembre 2013.
L'été dernier, la compagnie norvégienne d’assurance KLP, a mis Total sur la liste noire de ses portefeuilles, et vendu ses parts pour 52,6 millions de euros, en déclarant que " les activités de Total sur le plateau continental au large des côtes du Sahara Occidental peuvent être liées à des violations des normes éthiques fondamentales». Selon les recherches de KLP, Total avait une option pour prolonger l'accord de 6 mois. Le renouvellement de Total est donc de deux fois la durée prévue. WSRW sait que d'autres investisseurs éthiques ont attendu de voir ce que Total ferait en décembre 2013 avant de prendre d'autres mesures.
Total a maintenant également publié sur ses pages Web a) l'information sur ses activités ; b ) une déclaration jointe par Total et la compagnie pétrolière nationale marocain concernant l'accord pour le Sahara Occidental, ainsi que c ) un plan de gouvernement marocain pour développer ses « provinces du sud ».
Dans la déclaration signée par Total et la compagnie pétrolière nationale marocaine, les deux parties qualifient le territoire "de région du Sahara", qui est la terminologie marocaine. Total écrit explicitement " provinces du Sud " sur un lien à ses propres pages Web. Les activités ont lieu au large de la partie du Sahara Occidental occupé par le Maroc. Aucun pays au monde ne reconnait la revendication du Maroc sur le territoire. L'occupation est condamnée par l'ONU.
Plus important encore, dans la déclaration commune avec l'ONHYM, Total déclare spécifiquement ses intentions d'exploration et de production au Sahara Occidental. La déclaration indique que les deux parties "déclarent leur volonté commune de contribuer à l'exploration et la production de ressources naturelles d'hydrocarbures dans les zones d'intérêt ou d'activité onshore et offshore, y compris la région du Sahara". Cela ne peut être plus clair. Total va plus loin en déclarant ses projets pour un travail encore plus avancé.
WSRW a demandé précédemment à Total ce qu'il ferait pour obtenir le consentement du peuple sahraoui. La compagnie a toujours refusé de répondre aux questions concernant les droits du peuple du Sahara Occidental à consentir à un tel accord, comme décrit par le Conseiller juridique des Nations Unies. Voir le rapport de WSRW " injustice totale" ici.
L'année dernière la compagnie a répondu à cette question que "Total, en tant que Société d’énergie, ne s’estime pas légitime d’avoir un avis sur des sujets politiques ou diplomatiques qui appartiennent aux Nations Unies et qui sont encore débattues au sein de l'institution internationale pertinente". Maintenant, il semble que Total considère qu’il est seulement nécessaire de s’entendre avec le gouvernement marocain - et apparemment seulement en ce qui concerne l'exploration et la production d'hydrocarbures.
Total semble oublier ce point élémentaire : le Maroc n'est pas dans un position d'évaluer la volonté des Sahraouis. Total a également publié aujourd'hui un nouveau document " Notre engagement sociétal ", dans lequel le PDG de Total affirme que l'entreprise suit la responsabilité sociale des entreprises. Le même document présente une carte du Sahara Occidental comme partie du Maroc (voir dessous).
La société française Total a versé au gouvernement marocain près de 4 millions de dollars US pour le permis d'exploration Anzarane au large du Sahara Occidental, sous occupation illégale.
"Le contrat n'a pas été prolongé en décembre 2015», écrit la société sur le site Web. Il a également confirmé n'avoir "aucun projet" pour revenir sur le territoire, qui se trouve dans la partie du Sahara occidental sous occupation marocaine.
La compagnie pétrolière multinationale française a annoncé qu'elle ne poursuivait pas ses prospections pétrolières au Sahara Occidental. "Une autre bonne nouvelle pour le peuple sahraoui. Nous exhortons les compagnies pétrolières restantes à emboîter le pas", a déclaré WSRW.