Les projets de Kosmos Energy et de Total au Sahara Occidental occupé fâchent le groupe sahraoui des ressources naturelles, déclaration de l’Observatoire Sahraoui des Ressources Naturelles dans un communiqué le 7 février.
Publié 26 février 2014
Image : le navire chinois ci-dessus a été utilisé par la compagnie pétrolière française Total pour la recherche. Photo prise aux Îles Canaries quand les études ont été achevées en 2013.
Ci-dessous le communiqué du 7 février 2014.
Le groupe sahraoui des ressources naturelles condamne l'implication des multinationales dans l'exploration du pétrole et du gaz au Sahara Occidental occupé
Le groupe sahraoui des ressources naturelles, l’Observatoire Sahraoui des Ressources Naturelles ( OSRN ), a alerté Jeudi 6 février 2014, contre les dangers consécutifs aux tentatives des autorités marocaines d'impliquer les compagnies pétrolières internationales, telles que l'American Kosmos Energy et le français Total, dans l'aventure de Rabat de prospections et de l'exploration de pétrole et de gaz au large des territoires occupés du Sahara Occidental.
" Les autorités marocaines tentent à tort de donner une sorte de légitimité à l'occupation illégale du Sahara Occidental en impliquant ces deux compagnies pétrolières et gazières internationales dans une exploitation illégale des ressources d'un territoire non autonome, encore inscrit à l’ordre du jour de la décolonisation à l'ONU», a déclaré le Dr Ghali Zbeir, coordinnateur de OSRN.
Les autorités marocaines ont en effet déclaré la signature de deux accords différents avec les compagnies américaines et françaises, affirmant leur volonté de développer l'exploration et la prospection dans les offshores sahraouis, prétendant être "attaché au droit international, et aux bénéfices de la population locale de ces activités ", a ajouté le Dr Ghali.
Il conteste donc et affirme que « le peuple sahraoui n’a jamais accepté une telle exploitation de ses ressources, pas plus qu’il n'a été consulté par les entreprises ou le Maroc. Et le peuple, c’est sûr, ne bénéficie d'aucune des exploitations marocaine de ses ressources. C’est sans parler de l'illégalité de la présence marocaine dans le territoire et de son exploitation».
Le Dr Ghali rappelle l'avis juridique rendu par l'ancien sous-secrétaire général de l'ONU pour les affaires juridiques, Hans Corell, au Conseil de sécurité, dans lequel il a indiqué sans équivoque que l'exploitation des ressources du Sahara Occidental est illégale tant qu'elle est réalisée sans le consentement du peuple du territoire colonisé et de ses représentants. Dans ce cas, ni le Polisario ni la République Sahraouie, les deux représentants légitimes du peuple sahraoui, n’ont été consultés ou n’ont donné leur accord sur de telles activités.
Il rappelle d’autre part que dans les résolutions 48/46 du 10 décembre 1993 et 49/40 du 9 décembre 1994 adoptée sous l'ordre du jour « Activités des intérêts étrangers, économiques et autres, qui font obstacle à l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux dans les territoires se trouvant sous domination coloniale », l'Assemblée Générale des Nations Unies a réaffirmé que " l’exploitation et le pillage des ressources marines et autres ressources naturelles des territoires coloniaux ou non
autonomes par des intérêts économiques étrangers, en violation des résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies, compromettent l’intégrité et la prospérité de ces territoires".
La même résolution a ajouté que «toute puissance administrante qui prive les peuples coloniaux des territoires non autonomes de l’exercice de leurs droits légitimes sur leurs ressources naturelles ou subordonne les droits et intérêts de ces peuples à des intérêts économiques et financiers étrangers viole les obligations solennelles qui lui incombent en vertu de la Charte des Nations Unies;» .
Dr Ghali enfin appele les deux compagnies internationales à s'abstenir de «soutenir et réconforter l'occupation illégale marocaine du Sahara occidental ", et considère la persistance dans ces activités comme une « participation directe et ouverte à une occupation illégale, une violation des droits et de la souveraineté du peuple sahraoui sur ses ressources naturelles ».
Dr Ghali Zbeir
Coordonnateur de la OSRN
ghali.ws [ at] gmail.com
M. Malainin Lakhal ,
En charge de la communication
mellakhal [ at] gmail.com