Un producteur d'engrais, le bulgare Agropolychim, attend dans deux jours un navire transportant des phosphates du Sahara Occidental occupé. Le navire contiendrait quelque 7,000 tonnes de phosphates. "Agropolychim doit arrêter de telles importations et renvoyer le navire d'où il est venu", exige Javier Garcia Lachica, coordonnateur international de Western Sahara Resource Watch.
Un navire de marchandises sèches en vrac, le Burhan Dizman 1, se dirige maintenant vers la ville de Varna, Bulgarie.
Le bateau contient des roches de phosphate du Sahara Occidental occupé. Le commerce d’un tel minerai est considéré fortement contraire à toute éthique et cela très probablement en violation du droit international.
Le navire avance à une vitesse de 14 noeuds dans la direction du nord, en mer Égée, juste au large des côtes de la Turquie. Il traversera plus tard aujourd'hui le détroit de Cannakale et puis le détroit du Bosphore. Il est probable qu’il fera une courte escale en Turquie sur son chemin.
On l'estime qu'il atteindra alors sa destination finale, la ville côtière bulgare de Varna, à midi, le 6 octobre 2008.
Selon ce qu’a pu établir Western Sahara Resource Watch, l'importateur est la société bulgare Agropolychim, producteur d’engrais, située à Denvya, non loin de Varna, le long du chemin de fer à l\'ouest de la ville.
"L’exploitation des ressources minérales du Sahara Occidental au mépris des souhaits et des intérêts des populations locales se fait en violation du droit international\", a dit Javier García Lachica, coordonnateur international du Western Sahara Resource Watch.
Lachica s’appuie sur une opinion légale exprimée par le bureau légal de l\'ONU en 2002 qui indique que si de telles exploitations ou explorations minérales ont lieu au mépris des souhaits et des intérêts des populations locales, alors elles sont illégales.
"Ce qui apparaît comme primordial, c’est que des importations telles que celle d'Agropolychim sont faites hors de tout cadre éthique. Le commerce est à l\'avantage de la puissance d\'occupation illégale, et ne profite pas aux propriétaires légitimes des minerais, le peuple sahraoui. Une majorité de Sahraouis vivent en exil depuis que le Maroc a envahi le Sahara Occidental et a pris possession des gisements de phosphate en novembre 1975", a rappelé Lachica .
"Un tel commerce légitime l’occupation brutale et inacceptable de la part du Maroc", a indiqué Lachica.
Le bateau a un tonnage réel de 7,500 tonnes, ce qui signifie que le poids maximum de cargaison que le bateau peut porter est de 7,500 tonnes. Puisque le bateau doit également transporter d\'autres articles (tels qu'eau douce, eau de ballast, carburant, équipage etc..) les quantités de phosphate naturel qu'il transporte, devraient être légèrement inférieures, peut-être autour de 7,000 tonnes.
Le navire a le numéro IMO 9381809 et le propriétaire en est l’armateur turc Dizman Denizcilik.
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