Il y a 20 ans, Western Sahara Resource Watch (WSRW) a été créé pour surveiller et informer et agir contre l'exploitation des ressources naturelles du Sahara Occidental par le Maroc. WSRW était à l'avant-garde des campagnes visant à garantir que la gestion des ressources du territoire soit conforme au droit international et respecte les souhaits du peuple sahraoui.

WSRW estime que le Maroc ne peut maintenir son occupation illégale du Sahara Occidental sans l'aide des sociétés internationales d'énergies renouvelables, des navires, des avocats, des banques, des détaillants et des fournisseurs d'énergie. À une époque où le droit international est sous pression, WSRW vise à tenir ces sociétés - et ces gouvernements - responsables de leur aide et encouragement aux graves injustices infligées au peuple sahraoui, ainsi qu'à l'une des pires agressions contre le droit international depuis la création des Nations Unies.

Le travail s’articule autour de quatre piliers principaux :

• Recherche sur les entreprises, à partir de diverses sources, notamment les rapports d’entreprise, les données d’expédition, les registres commerciaux, la surveillance de l’actualité et les collaborations avec des partenaires sur le terrain.
• Interpellation des entreprises, par l’envoi de demandes formelles d'éclaircissements sur leurs opérations et par l'information des implications juridiques et éthiques de leurs activités. WSRW a probablement contacté des milliers d’entreprises au fil des ans.
• Sensibilisation du public : en publiant des rapports détaillés et des mises à jour sur les activités des entreprises, WSRW fonctionne comme un centre d’information pour les médias, les universitaires, les réalisateurs de documentaires, les actionnaires des entreprises, etc.
• Plaidoyer politique, y compris des réunions directes avec les décideurs, les gouvernements, les organisations internationales, les institutions des Nations Unies, etc.

Cette démarche a rencontré de nombreux défis au fil des ans, notamment des tentatives de piratage massif de notre site Web, des signalements constants de nos réseaux sociaux par des utilisateurs au Maroc et des menaces juridiques de la part des entreprises impliquées. En 2025, le bureau du partenaire de WSRW à Copenhague a été attaqué avec des cocktails Molotov. Même la réunion de fondation de WSRW, le 4 février 2005, qui s’est tenue dans un appartement privé en Europe, a été saccagée par des inconnus alors que les participants étaient sortis pour la pause déjeuner.

Au cours des deux dernières décennies, WSRW a remporté des victoires importantes qui ont attiré l’attention internationale sur la situation critique du Sahara Occidental.

L’un des succès les plus notables de l’organisation a eu lieu en 2011, lorsque le Parlement Européen a décidé de mettre fin à l’accord de partenariat de pêche avec le Maroc, qui incluait les eaux du Sahara Occidental. Cette décision a été influencée par le plaidoyer persistant de WSRW, soulignant que de tels accords violaient le droit international car ils ne tenaient pas compte du consentement du peuple sahraoui. Plus tard, les recherches de WSRW ont joué un rôle central dans la production de données nécessaires aux procédures judiciaires très fructueuses du peuple sahraoui devant les tribunaux de l’UE.

En plus de la pêche, WSRW mène campagne contre l’extraction et l’exportation de phosphates du Sahara Occidental. L’organisation a documenté et dénoncé les entreprises impliquées dans ce commerce, ce qui a conduit plusieurs sociétés internationales à cesser leurs importations de phosphates du territoire. Cela a non seulement réduit les incitations économiques à la poursuite de l’occupation marocaine, mais a également sensibilisé le monde entier aux implications éthiques de l’exploitation des ressources du territoire.

L’organisation est née de la coordination internationale d’associations de solidarité dans le but de mettre fin aux actions d’exploration pétrolière du Maroc dans le territoire au cours des années 2002-2004. En 2001, le Maroc avait délivré ses premières licences à TotalFinaElf et Kerr-McGee, et les expériences et campagnes conjointes ont conduit à la création d’un réseau s’appelant « Coalition internationale pour la protection des ressources naturelles du Sahara Occidental », qui a ensuite été rebaptisé Western Sahara Resource Watch lors de la réunion constitutive du 5 février 2005. La campagne s’appuyait sur un avis juridique clé de l’ONU de 2002 et a conduit au départ de toutes les sociétés pétrolières impliquées.

Alors que WSRW fête ses 20 ans, l’organisation continue de jouer un rôle important pour la justice pour le peuple du Sahara Occidental. WSRW reçoit des fonds d’associations européennes de solidarité et de particuliers. Vous pouvez soutenir WSRW ici.

« En ce jour, nous souhaitons apporter notre soutien au peuple sahraoui, à la fois en exil et sous occupation. Nous adressons nos salutations particulières aux prisonniers politiques dans les prisons marocaines, qui purgent des peines de prison à perpétuité pour avoir défendu leurs droits légitimes », a déclaré Sylvia Valentin, présidente de WSRW.

« Alors que le peuple sahraoui continue de remporter des victoires juridiques devant les tribunaux internationaux, les entreprises impliquées doivent comprendre qu'augmente le risque juridique et sur leur réputation. Nous continuerons à dénoncer et à faire honte à toutes les entreprises qui choisissent de se tenir du côté de l’occupant et du mauvais côté de l’histoire », a déclaré Valentin.

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