Une membre espagnole du WSRW, Elena Pollán, a été détenue dans sa chambre d'hôtel à El Aaiun samedi dernier, le 8 janvier. Elena Pollán et ses deux amies ont été obligées de prendre un bus pour l'aéroport de Marrakech, accompagnées d'un policier en civil. Malgré le fait qu'aucun arrêté d'expulsion n'avait été émis, elles ont été mises, contre leur volonté, sur un vol pour Madrid.
Pour les espagnoles Elena Pollán et Cavadonga Canteli De Castro et l'argentine Emilce Haydee Farias, celle-ci était la quatrième visite au territoire dans les dernières années.
Pendant les 10 jours passés dans le territoire, les 3 ont travaillé dans un programme radio en collaboration avec les femmes sahraouis et ont essayé de faire la lumière sur les pêcheries illégales de l'EU dans les territoires occupés.
Mais depuis leur arrivée au Sahara Occidental, les trois femmes ont été suivies et intimidées par des officiers marocains.
Le soir de samedi dernier, Pollán, Canteli et Farias ont été arrêtées par 15 policiers en civiles à l'hôtel Zemour de El Alain, la capitale du Sahara Occidental occupé. Quand leurs passeports leur ont été retirés, il était clair qu'elles allaient être expulsées du pays. Pourtant, aucune raison n\'a été fournie pour l’expulsion et aucun document officiel n'a été produit.
Cette expulsion est une nouvelle confirmation du black-out de l'information que le Maroc souhaite maintenir sur le Sahara Occidental.
Des dizaines de groupes ont été expulsés les derniers mois, journalistes comme parlementaires et observateurs. Le 11 janvier 2011, 2 touristes norvégiens ont été expulsés du Sahara Occidental. La raison évoquée par la police était qu'ils parlaient avec la population locale.
Dans la vidéo ci-dessous, Pollán, Canteli et Faria commentent leur visite au Sahara Occidental (en espagnol). Voyez ci-dessous pour la traduction en français.
Mon nom est Covadonga et je suis citoyenne espagnole.
Mon nom est Elena Pollán Gonzales et je suis citoyenne espagnole.
Mon nom est Emilce Hayadee Farias et je suis citoyenne argentine.
C'est la quatrième fois que nous voyageons à El Aaiun pour continuer la lutte contre le black-out d'information qui dure depuis 35 ans. Pendant deux ans nous avons travaillé avec les femmes sahraouies en rédigeant des condamnations de violations et torture. D’autre part, nous faisons des recherches sur le pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental par le Maroc et le compagnies européennes.
Nous sommes conscientes du fait qu'actuellement les possibilités d'entrer dans les territoires du Sahara Occidental sont limitées puisque le gouvernement marocain maintient un fort black-out de l\'information et empêche les gens d'entrer dans le territoire. De cette manière, le forces armées marocaines opèrent dans l'impunité totale.
Mis à part cette difficulté, nous considérons important d'entrer dans le territoire pour pouvoir faire connaître et condamner les violations des droits de l'homme dont est victime la population sahraouie. Et pendant ce temps le gouvernement espagnol et les gouvernements européens restent silencieux, complices.
Alors que le gouvernement français ignore le droit international au Sahara occidental, il met ses propres entreprises en danger, prévient WSRW.
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… en seulement un an, et dans le cadre du seul accord commercial UE-Maroc.
WSRW propose ici un résumé les principales conclusions des arrêts historiques rendus le 4 octobre 2024 sur le Sahara Occidental par la Cour de justice de l'UE.