La Russie a signé le 10 décembre 2012, un nouvel accord de pêche avec le Maroc, permettant à 10 chalutiers industriels russes de pêcher dans les eaux du Sahara Occidental occupé.
Photo: Le chalutier russe Kapitan Bogomolov, 120 mètres de long, 1991, amarré dans le port de Las Palmas en 2007, entre ses périodes de pêche dans les eaux du Sahara Occidental. La flotte russe pêche au large du Sahara Occidental depuis de nombreuses années.Un nouvel accord de pêche entre la Russie et le Maroc a été signé le 10 décembre 2012, pour une durée de quatre ans. Le nouvel accord controversé permettra à 10 chalutiers russes de reprendre la pêche – très probablement au Sahara Occidental occupé. En contrepartie, les propriétaires des navires russes devront payer une compensation financière, dont le montant est double que lors de l’accord précédent. Les charges sur les captures ont également été augmentées de 40%. Les informations sur le nouvel accord ont été publiées par
l’agence de presse de l’État marocain la MAP.
L'accord a été signé dans la capitale marocaine Rabat, entre le ministre marocain de la Pêche, Aziz Akhannouch et Vassili Sokolov, vice-président de l'Agence fédérale russe pour la pêche (Rosrybolovstvo).
WSRW a
publié en juin 2010, un article sur la signature de l'ancien accord de pêche entre les deux gouvernements. Cet accord a expiré le 2 juin 2012, selon l'agence MAP. WSRW a publié il y a deux ans une
traduction anglaise non officielle de l'accord complet. L'ancien accord a été conçu pour permettre à la flotte russe de pêcher dans la "Zone Economique Exclusive" du Maroc, mais il a été appliqué au large du Sahara Occidental, qui ne fait pas partie de la ZEE du Maroc. Le Maroc n'a pas encore revendiqué les eaux au large du territoire. Il ne le pourrait même pas sous la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, dont il est devenu un Etat membre en 2007. L’information sur la définition du champ d'application territorial du nouvel accord Russie-Maroc n’est pas connue.
Une partie du Sahara Occidental, dont sa côte, est illégalement occupée par le Maroc depuis 1975/1979, sous la condamnation de l'ONU. Les revendications du Maroc sur le territoire ont été rejetées par la Cour internationale de Justice.
Selon le quotidien
Izvestia, l'Agence fédérale russe pour la pêche a publié un rapport la semaine dernière, soulignant l'importance des eaux de l'Afrique occidentale pour la flotte russe. Le rapport affirme que les Russes ont un intérêt particulier pour les zones économiques exclusives de pays comme le Maroc, citant une rentabilité élevée. Ici, les entreprises dont la Murmansk Trawl Fleet et les navires de Kalinigrad capturent les espèces pélagiques comme la sardine, le chinchard, le maquereau et la sardinelle - espèces qui peuvent être trouvées dans les eaux sahraouies, mais qui sont proche de l'extinction dans les eaux marocaines.
WSRW a pris contact avec le gouvernement russe
à plusieurs reprises, soulignant qu'il viole son propre accord de pêche au Sahara Occidental, mais n'a jamais reçu de réponse.
Le texte du nouvel accord Russie-Maroc, selon l'agence MAP, stipule que le personnel permanent des navires russes doit compter 16 pêcheurs marocains, contre 14 selon les termes de l'accord précédent. Un observateur scientifique marocain devrait aussi être en permanence à bord pour le suivi des activités des navires en mer, selon l’agence de presse. Dans le passé, il y a eu
des manifestations contre la pêche russe par les Sahraouis de Dakhla. Les Sahraouis ont déclaré que les équipages des navires russes sont uniquement recrutés au Maroc même avant que les navires n’arrivent au Sahara Occidental.