Il semble que le gouvernement marocain a choisi trois entreprises saoudiennes à faire élaborer les premières phases d'un grand programme d'énergie solaire très problématique au Sahara Occidental occupé.
Selon l’agence de presse
PV Tech, les trois compagnies ACWA Power, Fotowatio Renewable Ventures et Alfanar Company ont fait l’offre la plus basse en réponse à l’appel d’offre public de l'Agence marocaine pour l’énergie solaire (MASEN) Noor PV I : un appel d'offre pour sélectionner une compagnie qui aura a développer trois usines photovoltaïque d’ une capacité cumulée de 170MW.
Cependant, deux des trois usines – les dites Noor Laayoune et Boujdour Noor - sont situés au Sahara Occidental, un territoire non autonome envahi par le Maroc en 1975. A ce jour, le Maroc continue d'occuper une grande partie du territoire violation du droit international.
Les premières étapes du travail sur les usines El Aaiun et Boujdour ont donc été arrangées dans un appel d'offres pour des travaux supplémentaires sur l’usine de Ouerzazate. L'offre prévoit le développement de 80 MW à El Aaiun, 20 MW à Boujdour, et 70 MW supplémentaires au 160 MW de l’usine opérationnelle de Ouerzazate, située au Maroc proprement dit.
Pas moins de 20 consortiums, regroupant 37 entreprises du monde entier, ont répondu à cette appel d’offre.
Voyez ici une liste de ces 37 entreprises. Les trois entreprises qui ont été désignées comme plus basse soumissionnaires, ont répondu séparément. ACWA Power, qui a travaillé sur le site avant l'usine Ouerzazate, a répondu seul, comme Fotowatio Renewable Ventures. Alfanar Company a dirigé un consortium qui comprenait également Bester Generación Sociedad Limitada, SolarReserve Development Co. LLC et Gaits Industries.
WSRW ne sait pas si les trois entreprises vont travailler ensemble sur les trois usines, si chaque entreprise va développer une usine, ou si d’autres scénarii de coopération sont envisagés.
L'Agence marocaine pour l'énergie solaire (MASEN) a contrôlé le processus d'appel d'offres. La MASEN a été créé par le gouvernement marocain en 2010, chargée de l'évaluation de la faisabilité, la conception, le développement et le financement des projets d'énergie solaire au Maroc.
C’est une
société de capitaux qui appartient essentiellement à l'État. Soit 25% pour le gouvernement marocain, pour l'agence d’électricité nationale l’ONEE, le Fonds Hassan II (100% financé par l'Etat) et la Société d'Investissements Energétiques ou SIE (en grande partie parrainée par l'État avec des injections financières de l'Arabie Saoudite et Emirats arabes Unis).
Le
roi marocain a nommé le chef de la MASEN, et depuis sa conception en 2010, Directeur de MASEN a été Bakkoury Moustapha. Largement considéré comme un homme du palais, Bakkoury a combiné sa position à la MASEN avec celle de secrétaire général du Parti Authenticité et Modernité du Maroc (PAM) de 2012 à 2015. Comme l’a déclaré
Robert Kaplan alors ambassadeur américain au Maroc en octobre 2009 : "Fondé et dirigé par Fouad Ali El Himma, l'un des amis les plus proches du roi, le PAM est largement perçu comme le parti du palais ».
Le 2 novembre, Western Sahara Resource Watch a
publié un rapport sur les problématiques programmes d'énergie renouvelable dans le territoire occupé. Le Maroc cimente ses liens avec les territoires occupés par cette nouvelle industrie.