Les dockers kiwis menacent de ne pas décharger une cargaison du Sahara
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Le 2 décembre au matin, le syndicat néo-zélandais des chemins de fer et du transport maritime a publié un communiqué dans lequel il déclarait qu'il "envisagerait de ne pas amarrer le navire" si l'importateur de phosphate Ravensdown ne permettait pas aux travailleurs des ports d'inscrire leur réclamation auprès du capitaine du navire.

Publié 05 décembre 2019

Plus tôt ce même jour, le vraquier Federal Crimson (OMI 9732151, pavillon Singapour) est arrivé dans le port de Napier, en Nouvelle-Zélande. À bord, une cargaison d'environ 56 000 tonnes de minerai de phosphate provenant du Sahara Occidental occupé.

Les travailleurs du port menacent maintenant de ne pas laisser le navire accoster dans le port.

«Le mois dernier, le Conseil des syndicats (CTU) a adopté une résolution condamnant l’occupation illégale du Sahara Occidental par le Maroc et appelant le gouvernement néo-zélandais à mettre fin à l’importation de phosphates en provenance de cette région. En tant qu’affilié de la CTU, la RMTU a enregistré notre manifestation pour rencontrer le capitaine du navire et lui remettre une lettre contenant la résolution de la CTU », a déclaré le secrétaire général de la RMTU, Wayne Butson. « Nous avons été informés que la cargaison du Federal Crimson pourrait en fait être illégale et qu'en vertu du droit international, les travailleurs des ports ont le droit de refuser de mouiller ou de travailler des navires transportant une telle cargaison. Si nos demandes raisonnables d'enregistrer notre réclamation de cette manière étaient refusées, nous examinerions nos options pour refuser d'accoster le navire. »

Le 21 novembre 2019, le syndicat néo-zélandais des chemins de fer et du transport maritime (RMTU) avait publié un communiqué de presse accusant la société importatrice Ravensdown Ltd de préférer apparemment la confrontation au dialogue, cette société ayant refusé catégoriquement « d'autoriser les travailleurs du port à enregistrer leurs protestation contre l'importation de phosphate sanglant du Sahara Occidental », lit-on dans le communiqué.

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Il semble que les mises en garde des travailleurs portent leurs fruits puisque l'entreprise semble plus coopérative cette fois-ci. "En toute justice pour Ravensdown, ils ont été très constructifs dans le dialogue que nous avons eu avec eux. Alors que nous sommes fondamentalement en désaccord sur l'importation de phosphate sanglant, ils ont été raisonnables dans la facilitation d'une manifestation autorisée et sécurisée, indique le communiqué d'aujourd'hui.

Ravensdown Ltd est l'une des deux coopératives agricoles en Nouvelle-Zélande qui importe du minerai de phosphate du Sahara Occidental occupé - un territoire non autonome du nord-ouest de l'Afrique qui a été envahi et annexé brutalement par le Maroc en 1975. À ce jour, le Maroc continue d'occuper militairement les trois quarts du territoire, y compris ses réserves de phosphate qui sont exploitées au profit du trésor national marocain. Le peuple sahraoui - vivant dans des camps de réfugiés en Algérie ou sous le joug d'une oppression brutale - n'a pas consenti au commerce du phosphate, contrairement à son droit internationalement reconnu à l'autodétermination.

Ce commerce controversé est détaillé dans le rapport annuel P pour Pillage, publié par Western Sahara Resource Watch. La Nouvelle-Zélande est l'un des rares pays à importer encore le minerai du conflit, après que l'Espagne, la Lituanie, l'Australie, la Colombie, le Venezuela, le Mexique, le Canada, les États-Unis et la Norvège aient cessé le commerce ces dernières années.

La manifestation des travailleurs du port fait suite aux manifestations continuelles de la société civile dans différents ports de Nouvelle-Zélande, appelant Ravensdown et Ballance Agri-Nutrients à mettre un terme à l'importation du "phosphate sanglant".

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