Jusqu'à 81 % de toutes les terres que le gouvernement marocain a allouées à de nouveaux et gigantesques projets de production d''énergies à sources renouvelables, d'hydrogène vert et ammoniac, sont situées en dehors des frontières internationales du Maroc, au Sahara Occidental occupé.
Le gouvernement marocain a révélé des projets massifs d'investissements dans le secteur énergétique au Sahara Occidental occupé. Ces intentions sont apparues dans le projet de loi de finances 2024 du gouvernement marocain [ou télécharger] la semaine dernière.
Une série de rapports ont été publiés pour soutenir les plans décrits dans le projet de loi. L'un de ces rapports, [ou télécharger], précise comment les terres publiques – définies comme « le domaine privé de l'État, dont l'État est propriétaire » – seront utilisées au vu des investissements prévus.
C'est une occurrence des projets du gouvernement marocain visant à créer un pôle d'énergies renouvelables et d'hydrogène vert au Sahara Occidental occupé - qui peut difficilement être décrit comme un territoire appartenant à l'État marocain.
Il est possible que jusqu’à 81 % de toutes les terres que le gouvernement marocain a réservées aux projets de production d’énergie à source renouvelable et d’hydrogène vert ou d’ammoniac soient situées au Sahara Occidental occupé.
Le rapport décrit le territoire à l'aide des régions administratives que les autorités marocaines ont imposées sur le territoire : les régions de « Dakhla-Oued Eddahab » et « Laâyoune-Sakia El Hamra », qui constituent ensemble l'intégralité du Sahara Occidental occupé. "Laâyoune-Sakia El Hamra", s'étend sur la partie nord du Sahara Occidental occupé mais chevauche également la frontière avec le Maroc. Elle comprend donc une petite bande de terre qui est internationalement considérée comme le Maroc. Comme le rapport ne donne pas d'emplacements spécifiques pour les projets mentionnés, il n'est pas possible d'affirmer avec une certitude à 100% que ceux répertoriés pour cette région seront tous mis en œuvre dans ce qui est en réalité le Sahara Occidental.
A « Dakhla-Oued Eddahab », la région correspondant à la moitié sud du territoire, environ 800 000 ha ont été mis à disposition pour accueillir 5 mégaprojets, correspondant à un investissement de 231 milliards de dirhams. La moitié nord du territoire – dénommée « région Laâyoune-Sakia El Hamra » par le gouvernement marocain – accueillera 9 projets sur 371 675 ha, avec une injection financière de 228 milliards de dirhams.
Concrètement, les projets suivants ont été répertoriés par le gouvernement marocain au Sahara Occidental occupé :
Huit de ces projets seront développés dans le cadre appellé le « régime conventionné », comme l'explique le rapport : les cinq projets de la région de Dakhla, outre le parc éolien de Boujdour de 100 MW et les deux parcs prévu par l'EEM. Ce système offrirait plusieurs avantages, notamment des exonérations fiscales et douanières, ainsi qu'un soutien de l'État pour les coûts des infrastructures externes, de la formation professionnelle et de l'acquisition de terrains.
WSRW a par le passé tenté d'obtenir des commentaires d'ACWA Power et de Taqa, sans obtenir de réponse. WSRW a écrit à Nordex le 31 octobre 2023. WSRW n'a pas encore contacté les autres sociétés mentionnées dans cet article.
WSRW has in the past tried to get comments from ACWA Power and Taqa, without obtaining any response. WSRW wrote Nordex on 31 October 2023. WSRW has not yet contacted the other companies mentioned in this article.
Grâce au déploiement de projets énergétiques massifs au Sahara Occidental occupé, le Maroc devient plus connecté économiquement et plus dépendant du territoire qu’il démaintient sous occupation militaire illégale. Il a l'intention d'exporter l'énergie produite sur le territoire vers le Maroc et de vendre tout excédent aux pays voisins, y compris l'UE. En tant que tel, cette évolution diminue encore davantage l'incitation déjà faible du Maroc à s'engager dans le processus de paix de l'ONU, d'autant plus que de nombreux projets au Sahara Occidental occupé font partie du portefeuille d'entreprises appartenant au roi du Maroc ou à son principal dirigeant, le ministre Aziz Akhannouch.
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