Siemens Energy ouvert à d'autres accords controversés
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Lors de l’assemblée générale annuelle de l’entreprise du 26 février 2024, le conseil d’administration de Siemens Energy n’a pas exclu de nouveaux projets au Sahara Occidental occupé.

06 mars 2024

PHOTO : Des Sahraouis manifestent devant l'AG de Siemens Energy en 2021.

Malgré des années de protestation des Sahraouis et de ses actionnaires, la compagnie allemande Siemens Energy ne veut pas exclure d'autres projets énergétiques controversés au Sahara Occidental illégalement occupé.

Répondant aux questions présentées par Western Sahara Resource Watch (WSRW) en collaboration avec l'Association des actionnaires éthiques d'Allemagne, la compagnie a déclaré lors de son assemblée générale annuelle la semaine dernière qu'elle ne se considère pas affectée par la jurisprudence de l'UE sur le Sahara Occidental et qu'elle n'exclut pas la possibilité de conclure d'autres transactions sur le territoire.

À l'approche d'une décision de la plus haute Cour de justice de l'UE, l'entreprise a déclaré que Siemens Energy examinerait de près le libellé de la décision et les conséquences possibles pour ses projets. Dans le même temps, l'entreprise a expliqué que Siemens Energy et Siemens Gamesa respecteraient leurs obligations dans des « contrats valides conformément à la loi », sans expliquer à quel corpus de droit ils se réfèrent. Le conseil d'administration a ajouté que l'entreprise examinerait chaque nouveau projet potentiel au cas par cas.

Le développement par le Maroc du potentiel d'énergies renouvelables du territoire qu'il maintient sous occupation militaire illégale constitue un obstacle sérieux au processus de paix de l'ONU. Ce pays d’Afrique du Nord devient de plus en plus dépendant de l’occupation de son voisin pour ses propres besoins énergétiques. Et comme les projets sur le territoire sont pour beaucoup liés à des portefeuilles appartenant aux élites marocaines du pouvoir – y compris la monarchie – ces décideurs politiques seront peu incités à s’engager dans le processus de paix de l’ONU.

Actuellement, Siemens Energy n'a plus qu'un seul projet en préparation dans la dernière colonie d'Afrique : la livraison d'éoliennes pour le parc éolien de 100 MW de Tiskrad. Il s'agira du cinquième parc éolien installé dans le territoire occupé et équipé par un membre de la famille Siemens au sens large, principalement de mèche avec Nareva, la société d'énergie renouvelable appartenant au roi du Maroc.

La famille Siemens au sens large est connectée à quatre des cinq parcs éoliens actuellement opérationnels au Sahara Occidental occupé.

"Nous, Sahraouis, critiquons fermement les projets de Siemens Energy", a déclaré Emma Lehbib de la diaspora sahraouie en Allemagne à propos de l'AG.

"À ce jour, Siemens Energy poursuit son travail sachant qu'il se déroule en territoire occupé et non décolonisé. Afin de respecter le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, l'entreprise doit se retirer immédiatement du Sahara Occidental. Tous les projets doivent être suspendus jusqu'à ce que nous ayons décidé de notre avenir", a déclaré Lehbib.

Lors d'une assemblée générale qui a été éclipsée par les pertes subies par l'entreprise dans son secteur d'activité de l'énergie éolienne, le conseil d'administration de Siemens Energy a confirmé que le soutien financier fourni par le gouvernement allemand pour résoudre le problème ne peut pas être utilisé "pour des activités dans le territoires du Sahara Occidental occupé par le Maroc".

L'entreprise elle-même déclare être consciente des risques liés aux droits de l'homme au Sahara Occidental, mais n'en fera rapport que dans la mesure requise par la loi.

WSRW a également interrogé l'AG à propos d'une cargaison transportée à l'automne 2023 de Cuxhaven, où Siemens fabrique des pièces d'éoliennes, vers le port de Dakhla, au Sahara Occidental occupé où il a fait escale. Un courrier à Siemens Energy à ce sujet est resté sans réponse. Lors de l'Assemblée générale, la société a déclaré que Siemens Gamesa produisait des nacelles pour les éoliennes offshore à Cuxhaven et n'avait expédié aucune cargaison à Dakhla.

Le Maroc a envahi le Sahara Occidental en 1975 et a été condamné pour cela par l'Assemblée générale des Nations Unies. La moitié du peuple sahraoui vit depuis comme réfugié, alors que le territoire lui-même se classe parmi les plus bas au monde en termes de libertés politiques.

 

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