Les investisseurs internationaux n'ont pas financé l'énergie "verte" mais sale du Maroc au Sahara Occidental occupé. Mais une filiale marocaine de l'entreprise franco-britannique Vigeo Eiris a certifié des obligations qui assureront le financement nécessaire.
Vigeo Eiris, une société franco-britannique de conseil, explique dans une lettre à Western Sahara Resource Watch que l'approche marocaine au Sahara Occidental est crédible, et présente sur son site web des cartes sur lesquelles le territoire fait partie du Maroc.
Le 7 novembre, on apprenait que la filiale marocaine de Vigeo Eiris avait certifié les "obligations vertes" pour l'Agence marocaine pour l'énergie solaire (MASEN) pour les projets solaires marocains construits sur deux sites au Sahara Occidental.
L'ironie est que la Fondation Eiris gère un projet sur la cartographie des investissements controversés en Crimée occupée et Palestine. Sur cette base, Western Sahara Resource Watch (WSRW) a envoyé une première lettre à Vigeo Eiris le 18 novembre 2016 demandant confirmation qu'une filiale marocaine de Vigeo Eiris certifiait quelque chose qui semble être contraire aux principes mêmes préconisés pour ailleurs.
Vigeo Eiris a répondu le 19 décembre. Vigeo Eiris a étonnamment noté qu'il pouvait être considéré comme une déclaration politique de ne pas prendre de mission sur le Sahara Occidental. Le 23 décembre, WSRW a envoyé à Vigeo Eiris une lettre de suivi avec des questions concernant le contrat concernant la certification, les politiques de l'entreprise et son interprétation du droit international applicable au Sahara Occidental.
Dans sa lettre, WSRW demande à Vigeo Eiris d'annuler la certification, sur la base des principes énoncés et décidés dans l'arrêt de la Cour de justice de l'UE.
Vigeo Eiris est une société récemment fusionnée entre Eiris au Royaume-Uni et Vigeo en France. Ce dernier est important sur le marché marocain, avec une filiale là-bas. Les cartes erronées du Sahara Occidental apparaissent à la fois sur le site Web précédent et sur le nouveau site Web lancé ce mois-ci.
Le 21 décembre 2016, la Cour de justice de l'UE a jugé que les relations commerciales entre l'UE et le Maroc ne pouvaient s'appliquer au territoire du Sahara Occidental, territoire séparé du Maroc. La question du Sahara Occidental est depuis de nombreuses années une question brûlante dans les institutions de l'UE, où le Royaume-Uni insiste sur le respect du droit international, alors que la France fait pression pour ses propres intérêts politiques et ses alliances avec le Maroc. La Cour s'est détournée des arguments politiques et a donné des instructions sur le respect du droit.
WSRW a publié le 2 novembre le rapport "Électrifier le pillage" sur les programmes énergétiques hautement problématiques du Maroc sur le territoire occupé. Le Maroc se rend lui-même dépendant de la production d'énergie verte sur les terres qu'elle tient sous occupation. En 2020, plus d'un quart de toute l'énergie verte produite par le Maroc, devrait provenir de l'extérieur de ses frontières internationalement reconnues.
WSRW a publié un article sur des Sahraouis qui voulaient assister en novembre à une réunion publique sur le projet maintenant certifié Vigeo-Eiris et qui ont été expulsés par la police marocaine.
La société franco-britannique Vigeo Eiris a certifié et défendu un projet énergétique franco-marocain au Sahara Occidental occupé. WSRW demande au conseil d'administration de se saisir de cette affaire.
L'entreprise qui a certifié l'infrastructure énergétique dans le Sahara Occidental occupé, affirme qu'un organisme des Nations Unies a conclu que l'entreprise ne violait pas les droits de l'homme.