Le 16 février, le Parlement Européen a approuvé une révision de l'Accord de libre-échange marocain, qui permet une plus grande libéralisation des produits marocains agricoles et de la pêche. L'accord ne précise pas qu'il ne s'applique pas au Sahara Occidental.
Lors de la session plénière, 369 députés ont voté en faveur, 225 contre et 31 se sont abstenus sur un accord qui permettra à davantage de produits marocains d’entrer dans le marché de l'UE.
Le nouveau régime commercial pour les produits agricoles et de la pêche prévoit une libéralisation quasi totale pour la plupart des produits, mais contient des restrictions ou des quotas tarifaires pour une liste de produits qui sont considérés comme «sensibles» pour l'Union Européenne. Ces conditions particulières s'appliquent aux tomates, concombres, fraises, mandarines, aux aulx, aux courgettes et au sucre.
L'accord manque à préciser, cependant, que les productions provenant du Sahara Occidental doivent être exclues. Dans son récent
rapport les «tomates du conflit", WSRW a identifié 11 fermes dans les environs de Dakhla, dans le sud du Sahara Occidental. Tous sont des conglomérats franco- marocains ou appartiennent au roi du Maroc. Ces sites agricoles illégaux pourraient aujourd'hui être mis en concurrence avec les producteurs de l'Union européenne.
Pendant des mois, les organisations agricoles du sud de l'Europe ont exprimé leur opposition à l'accord. Le Maroc présente un concurrent redoutable pour eux, parce qu’il n’a pas à se conformer aux mêmes règles environnementales et de travail que les agriculteurs européens.
Partageant ces préoccupations, une importante minorité de députés a refusé de consentir à l'accord. Les opposants ont aussi cité l'inclusion du Sahara Occidental dans l'accord comme étant une violation du droit international.
Le Maroc a envahi le Sahara Occidental en 1975, et réprime sévèrement le peuple Sahraoui qui demande le respect de son droit à l'autodétermination. Plus de 100 résolutions de l'ONU rappelle le droit à l'autodétermination pour le peuple du Sahara Occidental, mais le Maroc continue à en contrecarrer l'exercice.
L'accord n'entrera pas en vigueur avant le 1er mai.