En raison du retard du Maroc à ratifier l'accord agricole UE-Maroc, l’entrée en vigueur de l'accord est maintenant prévu pour début octobre. Ce n'est pas une coïncidence que cela soit concomitant du début de la saison d’exportation du Maroc vers l'UE.
Il y a deux semaines, le chef de la politique étrangère de l'UE, Catherine Ashton, a annoncé que l'accord devait entrer en vigueur le 1er juillet 2012, un moment où les produits marocains sont largement absents sur le marché de l'UE.
Mais le Parlement marocain n'a commencé sa procédure de ratification de l’accord qu’à la fin de semaine dernière. Le Parlement est censé ratifier l'accord avant le 30 Juin, au plus tard. Le Maroc a maintenant conclu avec l'UE l’accord d’un délai de 3 mois entre la ratification et la possible entrée en vigueur.
En conséquence, la libéralisation réciproque des produits agricoles et de la pêche visée par l'accord débutera au moment du début de la saison d'exportation du Maroc vers l'Union Européenne.
L'accord agricole permet d’augmenter la quantité d’entrée de fruits et légumes marocains dans le marché de l'UE. En raison du flou dans la portée territoriale de l'opération, qui laisse au Maroc de définir sa propre zone d’application, les produits du Sahara Occidental occupé finiront dans les supermarchés de l'UE estampillés « Maroc ».
En conséquence de la ratification tardive du Maroc, l'entrée en vigueur correspondra désormais également avec la fin de la saison d'exportation des producteurs du sud de l'Europe pour certains fruits et légumes. L'accord UE-Maroc permet au Maroc des quotas plus élevés pour un certain nombre de produits qui sont considérés comme sensibles pour l'Union, comme les tomates. Les tomates en provenance du Maroc et du Sahara Occidental occupé seront en concurrence directe avec des tomates des îles Canaries, de Murcie et d'autres régions du sud – malgré les protestations des agriculteurs propres de l'UE.
L'accord agricole UE-Maroc a été ratifié par le Parlement Européen le 16 février 2012, malgré la recommandation du rapporteur du PE de ne pas valider l'affaire pour un certain nombre de raisons, y compris pour des préoccupations d'ordre juridique du fait de l’inclusion implicite du Sahara Occidental.