24 militants sahraouis comparaissent devant un tribunal militaire au Maroc. Tous ont été arrêtés à la suite de la manifestation de Gdeim Izik camp - un immense rassemblement de civils sahraouis dans les territoires occupés, unis dans leur demande de respect de leurs droits sociaux et économiques.
Après avoir été reporté à trois reprises déjà, le procès a commencé le vendredi passé, 8 février, alors que 22 des accusés ont passé près de deux ans en détention avant le procès. La loi marocaine édits que les prévenus ne peuvent être emprisonnés pour une période de plus de 12 mois sans procès.
Les accusations contre les détenus sahraouis comprennent l’appartenance à une bande armée, l'utilisation de la violence contre les représentants des forces publiques dans l'exercice de leurs fonctions, causant la mort par l'usage de la violence d’agents marocains (appliquée à 12 des accusés) et la profanation de cadavre (2 des accusés). En outre, ils sont inculpés d'atteinte à la sécurité nationale - qui pourrait conduire à emprisonnement à vie.
Mais la plupart des accusés sont connus pour leur militantisme de longue date pour la défense des droits humains et leur plaidoyer pour l'indépendance du Sahara Occidental. Le
président du Comité Sahraoui pour la protection des ressources naturelles (CSPRON) est parmi les personnes présentées à la cour aujourd'hui.
Le 7 février,
le Parlement européen a adopté une résolution appelant à la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis.
La plupart des accusés ont été arrêtés sur toile de fond de ce qui est connu comme la « manifestation du campement de Gdeim Izik ». À l'automne 2010, des milliers de civils sahraouis ont pris part à un acte spontané de protestation contre la discrimination sociale et économique qu'ils subissent dans leur pays occupé. Ils ont planté leurs tentes à une dizaine de kilomètres à l'extérieur d'El Aaiun, capitale du Sahara Occidental, dans un endroit appelé Gdeim Izik. Après quelques semaines, et un afflux continu de plus en plus de manifestants, les militaires marocains ont attaqué le camp et l’ont détruit par le feu le 8 novembre 2010. Dans les jours qui ont suivi le violent démantèlement, le Maroc a interdit aux médias, aux observateurs étrangers et même à la force de paix de l'ONU pour le Sahara Occidental, la MINURSO, de venir près du camp.
Alors que les manifestants étaient forcés de revenir à El Aaiun, après la destruction du camp, des émeutes ont éclaté,
contre les symboles de l'occupation marocaine et le pillage continuel du Sahara Occidental.