Le verdict est rendu après des années de mise en cause des motifs politiques du procès, emprisonnant des militants opposés à la discrimination sociale et économique des Sahraouis par le Maroc.
Les observateurs internationaux qualifient le verdict d’extrêmement dur et dénoncent le manque de preuves contre les sahraouis condamnés.
Mise à jour : Télécharger le rapport du jugement, daté du 21 sept 2017.
Le dit groupe Gdeim Izik avait été arrêté et précédemment reconnu coupable de faits lors du démantèlement par l'armée marocaine du camp Gdeim Izik, un camp de protestation populaire établit pour dénoncé la marginalisation sociale et économique du peuple sahraoui dans leur pays occupé. Le 8 novembre 2010, les forces de sécurité marocaines avaient détruit le camp, entraînant des affrontements violents entre les forces de sécurité et les manifestants sahraouis.
Les 25 hommes ont été arrêtés et accusé d'incitation ou de participation à la violence contre les forces de sécurité "entrainant la mort avec intention de la donner", entre autres accusations. Tous sont cependant connus pour leur militantisme en faveur du respect des droits ou à l'indépendance sahraouis.
L'ensemble du groupe a été initialement condamné en février 2013 par un tribunal militaire, sur la base d'aveux obtenus sous la torture, tel qu'indiqué par Amnesty International et Human Rights Watch. La plupart ont reçu des peines sévères allant de 20 ans à la réclusion à perpétuité. Le 27 juillet 2016, la cour de cassation du Maroc a jugé que les prisonniers de Gdeim Izik bénéficieraient d'un procès civil devant la cour d'appel de Rabat. La plupart des membre du groupe a déjà purgé plus de six ans de prison.
Le tribunal civil de Rabat a rendu ce matin le verdict suivant.
- Condamné à la prison à vie :
Ahmed Sbai
Brahim Ismaïli
Abdalahi Lakfawni
Laaroussi Abdeljalil
Mohamed El Bachir Boutinguiza
Mohamed Bani
Sidi Abdallah B'hah
Sidahmed Lemjeyid
- Condamné à 30 ans de prison :
Eênama Asfari
Mohamed Bourial
Cheikh Banga
- Condamné à 25 ans de prison :
Hassan Dah
El Houssin Ezzaoui
Mohamed Lamin Haddi
Mohamed Embarek Lefkir
Babait Mohamed Khuna Babait
- Condamné à 20 ans de prison :
Mohamed Tahlil
El Bachir Khadda
Abdallahi Toubali
- Libération
Deich Daf a été condamné à six ans et demi, ce qui est inférieur au temps passé en prison. Daf avait été condamné à 25 ans par le tribunal militaire.
Larabi El Bakay a été condamné à quatre ans et demi, ce qui est inférieur au temps passé en prison. Le tribunal militaire avait condamné El Bakay à 25 ans.
Notez que deux des prisonniers de Gdeim Izik condamnés à perpétuité en 2013 et n'ont pas été ré-jugés. Un autre membre du groupe, Hassana Alia, a réussi à s'échapper vers l'Espagne où il réside à ce jour. Le tribunal militaire avait condamné Alia par contumace à la prison à vie.
La Cour de cassation marocaine a confirmé les lourdes peines prononcées à l'encontre des prisonniers dits de Gdeim Izik. Le groupe a participé à la manifestation contre l'exclusion socio-économique au Sahara occidental en 2010.
Western Sahara Resource Watch appelle à la libération immédiate et inconditionnelle du groupe de militants sahraouis de premier plan qui ont été arrêtés en 2010 pour avoir revendiqué le respect des droits socio-économiques du peuple sahraoui.
Le 24 février, un groupe de prisonniers politiques sahraouis a débuté une grève de la faim pour que le gouvernement marocain réponde à leur demande d'appel. Certains sont condamnés à perpétuité pour leur participation à la manifestation populaire de 2010 contre la marginalisation par le Maroc de la population du territoire du Sahara Occidental.