10 ans de prison injuste : libération immédiate du groupe Gdeim Izik

Western Sahara Resource Watch appelle à la libération immédiate et inconditionnelle du groupe de militants sahraouis de premier plan qui ont été arrêtés en 2010 pour avoir revendiqué le respect des droits socio-économiques du peuple sahraoui.

08 septembre 2020

En novembre 2020, un groupe de prisonniers politiques sahraouis, dénommé le groupe Gdeim Izik, aura passé 10 ans dans les prisons marocaines. En prévision du prochain anniversaire, WSRW appelle à la libération immédiate et inconditionnelle de ces prisonniers politiques.

Au petit matin du 8 novembre 2010 - une semaine avant le début du printemps arabe - l'armée et la police marocaines ont brutalement démoli un camp pacifique de manifestants, où plus de 10 000 Sahraouis s'étaient rassemblés pour protester contre leur exclusion socio-économique dans leur propre pays, sous occupation marocaine. L'emplacement du camp était sur un site appelé Gdeim Izik, une zone désertique à l'extérieur de la capitale El Aaiún.

Alors que le camp était entièrement détruit par le feu, des combats ont éclaté entre la police et les Sahraouis exaspérés. Des policiers et des civils sahraouis sont morts au cours des affrontements. Un groupe de 25 hommes a été arrêté pour leur participation supposée à l'organisation du camp de protestataires. Après deux ans et demi de détention arbitraire, ils ont été condamnés en février 2013 par un tribunal militaire marocain, la plupart à des peines allant de 20 ans à perpétuité.

Parmi les personnes arrêtées figuraient des défenseurs des droits humains du Sahara Occidental. L'un d'eux est le secrétaire général d'un groupe sahraoui qui observe et documente l'implication étrangère dans le pillage illégal du territoire par le Maroc.

La principale preuve pénale utilisée contre les militants incarcérés consistait en des aveux signés sous la torture. Le verdict rendu a fait l'objet d'un appel devant la Cour de cassation marocaine estimant que la cour ne pouvait pas condamner ce groupe de militants uniquement sur la base d'aveux. Quatre ans plus tard, en 2017, l'affaire a donc été rejugée devant un tribunal civil, les peines étant majoritairement confirmées, et les aveux signés sous la torture étant réutilisés comme principales preuves pénales. L'affaire a donc de nouveau fait l'objet d'un appel devant la Cour de cassation marocaine qui n'a pas encore rendu de décision.

Aujourd'hui, 19 des 25 sont toujours en prison. Leur procès était une parodie de justice. La seule preuve contre les hommes était des aveux extorqués sous la torture. Voici un rapport sur le procès kafkaïen contre le groupe. Le rapport analyse les preuves et les arguments utilisés par le tribunal.

« La violation du droit international sur le droit à un procès équitable dans la Déclaration universelle des droits de l'homme et des autres obligations internationales du Maroc rend arbitraire la privation de liberté des 19 détenus. Les 19 détenus ont été victimes d'enlèvements ou d'arrestations impliquant la torture ou des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Leur traitement illégal s'est poursuivi pendant leur détention. Le groupe est détenu depuis environ sept ans. Leur condamnation n'était pas fondée sur des preuves matérielles pénales suffisantes », a déclaré l'ancien chef du Comité des Nations Unies sur la détention arbitraire, Mads Andenæs, dans l'avant-propos du rapport ci-dessus.

« Ces hommes n'ont fait que défendre pacifiquement leurs droits humains fondamentaux. Ils ont passé 10 ans de leur vie emprisonnés sur la base de procès qui ne respectaient pas les règles internationales les plus élémentaires. Nous appelons la communauté internationale à faire pression sur le Maroc pour leur libération immédiate et inconditionnelle », déclare Sylvia Valentin, présidente de Western Sahara Resource Watch.

La détention arbitraire des prisonniers de Gdeim Izik a été traitée entre autres dans une communication publiée par les procédures spéciales des Nations Unies le 20 juillet 2017 (AL 3 mars 2017), signée par le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire, le Rapporteur spécial sur la liberté de Expression, le Rapporteur spécial sur les défenseurs des droits de l'homme, le Rapporteur spécial sur l'indépendance des juges et des avocats et le Rapporteur spécial sur la torture, soulignant que le groupe de défenseurs des droits de l'homme sahraouis avait été arrêté et détenu en raison de leur liberté d'expression et de leur liberté de réunion dans le camp de Gdeim Izik.


Ci-dessous les prisonniers du groupe Gdeim Izik, un par un :

Sidahmed Lemjeyid
Né en 1959
Condamné à la prison à vie par la cour d’appel de Salé en 2017

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Sidahmed Lemjayed est né le 1er mars 1959 à Smara, au Sahara Occidental, qui à l'époque était encore une colonie espagnole. Il avait 16 ans quand le Maroc a envahi son pays. Avant d’être emprisonné, Sidahmed vivait à El Aaiun. Il n’est pas marié et n'a pas d'enfants.

Sidahmed consacre tout son temps à la cause sahraouie. Il est le président de CSPRON, le Comité pour la Protection des Ressources Naturelles au Sahara Occidental - une organisation qui fait des rapports sur le pillage des abondantes ressources naturelles du Sahara Occidental par le Maroc.

Comme de nombreux Sahraouis, Sidahmed a payé un lourd tribut pour avoir parlé contre la puissance coloniale marocaine. Il a été arrêté et emprisonné en 1999 pour avoir participé à d'importantes manifestations à El Aaiun. Il a été arrêté plusieurs fois en 2005 et emprisonné pendant quelques mois, encore une fois pour avoir participé à de très importantes manifestations pro-indépendance.

En ce qui concerne Gdeim Izik, Sidahmed a été arrêté par des policiers marocains en civil à El Aaiun le 25 décembre 2010. Il a été conduit dans un lieu inconnu où il a été interrogé sous la torture, et force à signer une confession pré-écrite, qu’il n’a pas été autorisé à lire.

Le 17 février 2013, le tribunal militaire marocain de Rabat l’a condamné à la réclusion à perpétuité.

Lemjeiyd a été condamné à la prison à vie en 2017 par un tribunal extraterritorial et a été reconnu coupable de participation à des meurtres et au meurtre de fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions, dans l'intention de tuer. Lemjeiyd a été reconnu coupable en l'absence de preuves criminelles, car les éléments de preuve principaux contre lui étaient les dossiers de police signés sous la torture, soutenus par les témoignages des policiers qui ont écrit les rapports mentionnés ci-dessus et des témoins dont Lemjeyid déclare que les témoignages ont été falsifiés. Personne n'avait jamais entendu parler des témoins susmentionnés avant leur présentation devant le tribunal en 2017. Au cours de la procédure, Lemjeyid a déclaré à la cour d'appel qu'il n'avait rien à voir avec le camp et qu'il n'avait visité le Gdeim Izik qu'en tant que militant des droits de l'homme, où il avait interrogé des participants sur leurs demandes et leurs souffrances. Il a déclaré que toutes les déclarations étaient falsifiées, et qu'il n'avait rien à faire avec elles. Il a été accusé et condamné en raison de son activisme en faveur des droits humains.

Enaama Asfari
Né en 1970
Condamné à 30 ans de prison par la cour d’appel de Salé en 2017.

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Enaama Asfari est né en 1970 à Tan Tan, une ville du sud du Maroc, dans une famille sahraouie. La famille de Enaama a été déchirée quand la guerre du Sahara Occidental a éclaté en 1975. Cette même année, les autorités marocaines ont emprisonné son père, un militant sahraoui connu. Enaama avait seulement 5 ans à l'époque. Il n’a pas revu son père avant 1991, il avait alors 21 ans. Sa mère est morte alors que son père était en prison.

À la fin de sa trentaine, titulaire d'un diplôme en droit et économie internationale, Enaama a poursuivi à Paris une maîtrise en relations internationales. Sans oublier le sort de son peuple, il a fondé avec son épouse française le Comité pour la défense des droits de l'homme au Sahara Occidental (CORELSO).

L'activisme de Enaama l’a conduit à des arrestations à chaque fois qu'il retournerait visiter sa famille, qui avait déménagé à El Aaiun, la capitale du Sahara Occidental. Il a été arrêté six fois au cours des 7 dernières années. En 2009, il a été jeté en prison pour 4 mois parce que son porte-clé était un drapeau sahraoui.

Enaama a été arrêté le 7 novembre 2010, la veille du démantèlement du camp de Gdeim Izik. Il était en visite chez un ami à El Aaiun, quand la police secrète marocaine est venue pour lui. Il a été conduit dans un lieu inconnu où il est resté menotté et les yeux bandés.

Le Comité contre la torture (CAT) a conclu, dans une décision relative à Enaama, datée du 12 décembre 2016, que le Maroc violait de multiples articles énumérés dans la Convention contre la torture. Y compris la torture pendant l'arrestation et l'interrogatoire (art.1) ; absence d'enquête (art.12) ; violation du droit de porter plainte (art.13) ; obligation d'indemniser et de réparer (art.14) ; utilisation d'aveux obtenus sous la torture (art.15) ; et traitement inhumain en détention (art.16). En tant que tel, la décision indique clairement qu'Enama Asfari a souffert de torture violente, et que le gouvernement s'est abstenu d'enquêter sur cela.

Le 19 juillet, Asfari a été condamné à 30 ans de prison, condamné pour avoir participé à l'assassinat de fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions, dans l'intention de tuer. Le procureur de la Cour d'Appel de Salé a qualifié Asfari de dirigeant du camp de Gdeim Izik, décrit par l'État marocain comme un camp militaire. La preuve principale contre Enaama sont les dossiers de la police (aveux), et les aveux sont la principale preuve prouvant qu'Enaama était dans le camp de Gdeim Izik quand il a été démantelé, contrairement à ce qu'Enama lui-même et deux témoins soutiennent, qu'il a été arrêté le 7 novembre 2010.

Ahmed Sbaai
Né en 1978
Condamné à perpétuité par la cour d’appel de Salé en 2017.

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Ahmed Sbaai est né à El Aaiun, la capitale du Sahara Occidental occupé, en 1971. Ahmed dit que les racines de son militantisme en faveur des droits remontent à sa petite enfance, quand il a senti que lui et ses amis sahraouis étaient discriminés par les enseignants marocains à l’école.

Ahmed est devenu actif en 1999, au cours de ladite Intifada Sahraouie. Comme il le dit lui-même : « Nos principes étaient que l'Intifada devait être pacifique. Nous avons fait des drapeaux nationaux et les avons accrochés dans les institutions marocaines, nous avons également organisé des manifestations de deux minutes avec des drapeaux en criant des slogans avant de nous disperser avant que la police ne puisse nous attraper. Il était important que le peuple sahraoui sache que des hommes courageux étaient prêts à se battre ».

Après avoir organisé de grandes manifestations à El Aaiun en 2002, qui ont perturbé les élections de cette année, les autorités marocaines ont arrêté Ahmed. Il a été condamné à dix ans de prison, mais a été libéré en 2004, après avoir passé un an et trois mois dans la tristement notoire Prison Noire d'El Aaiun.

À sa libération, Ahmed a fondé la Ligue sahraouie pour la protection des prisonniers politiques dans les prisons marocaines. Il a été de nouveau arrêté en 2006 et condamné à un an et demi de prison, accusé d'être membre d'une organisation illégale. Depuis sa libération, il n’a pas eu un moment de paix.

"Depuis ma libération, j’ai poursuivi mon travail. Je suis harcelé tous les jours, mon passeport a été confisqué. Encore aujourd'hui deux observateurs des droits de l'homme ont été enlevés de chez moi. Parfois, je ressens que j’étais plus en sécurité à l'intérieur de la prison qu'à l'extérieur. Au moins à l'intérieur il y a des gardes, mais à l'extérieur, ils [les Marocains] pourraient embaucher quelqu'un pour me tuer," a dit Ahmed  alors.

Ahmed Sbaai a été arrêté par la police marocaine le 8 novembre 2010, dans le quartier Lirak, à El Aaiun. Il dit qu'il n'a pas été torturé physiquement, mais a été battu et intimidé lors de son interrogatoire. Il affirme avoir été menotté et les yeux bandés jusqu'à ce qu'il ait comparu devant le tribunal militaire de Rabat.

Le 17 février 2013, Ahmed Sbaai a été condamné à la réclusion à perpétuité par le tribunal militaire de Rabat.

Le 19 juillet 2017, Sbaai a été condamné à la réclusion à perpétuité par la cour d'appel de Salé. Sbaai a été condamné pour formation d'une organisation criminelle et le meurtre d'un fonctionnaire dans l’exercice de sa fonction, avec l'intention de tuer. Le principal élément prouvant l'acte commis par Sbaai est le dossier de la police : confessions signées sous la torture, que Sbaai lui-même affirme falsifié contre lui. Sbaai a déclaré devant la cour d'appel que le camp de Gdeim Izik avait été démantelé par les forces militaires et que les affrontements étaient la conséquence du démantèlement violent du camp de protestation pacifique, composé de femmes, d'enfants et de personnes âgées.

Cheikh Banga
Né en 1989
Condamné à 30 ans de prison par la cour d’appel de Salé en 2017.

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Cheikh Banga Lkouri Bouzid est né le 12 janvier 1989 à Assa, au sud du Maroc, où il a grandi. Assa abrite à une grande population sahraouie qui a fui vers le nord quand le Maroc a envahi le Sahara Occidental. Cheikh a grandi dans une famille chaleureuse avec ses 2 frères et 5 soeurs.

Du fait de son grand appétit des livres, Cheikh a réussi à l'école, mais a dû abandonner en raison d'incarcérations répétées. Les autorités marocaines lui ont interdit de poursuivre ses études après sa sortie de prison. En dépit de cela, il a poursuivi son baccalauréat en droit depuis la prison. Toujours lecteur avide, il est particulièrement friand des travaux de Noam Chomsky.

Cheikh est le plus jeune prisonnier d’opinion sahraoui. Il a été arrêté à plusieurs reprises pour son plaidoyer pour le respect du droit des Sahraouis à l'autodétermination. Il est membre du CODESA, Président du Comité sahraoui pour les droits de l'homme à Assa et membre de la section locale de l'AMDH Assa (Association marocaine des droits de l'homme). À l'âge de 17 ans, en 2006, il a passé cinq mois en prison à Inzigane. À peine libéré, il a été de nouveau arrêté à El Aaiun en octobre 2006 et condamné à 6 mois de prison.

Il a été arrêté le 8 novembre 2010 sur le site du camp de Gdeim Izik. Il venait tout juste d'arriver avec des médicaments pour sa tante, qui avait dressé sa tente dans le camp de protestation. Cheikh a été torturé par la police marocaine et force à signer une confésion qu’il n’a pas pu lire avant.

Banga a été condamné à 30 ans de prison par la Cour d'appel de Salé, et reconnu coupable d'avoir participé à l'assassinat de fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions, dans l'intention de tuer. Le préincipal élément prouvant l'acte commis par Banga est le dossier de la police (conféssions), que Banga déclare lui-même être falsifié et signé sous la torture. Banga a déclaré lors de la procédure devant la cour d'appel de Salé que les forces publiques marocaines avaient attaqué les habitants du camp pendant leur sommeil, et qu'il avait été agressé et enlevé dans sa tente le 8 novembre.

Bachir El Khadda
Né en 1986
Condamné à 20 ans de prison par la cour d’appel de Salé en 2017.

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Bachir Elaabed Elmhtar El Khadda est né le 26 octobre 1986 dans une famille sahraouie vivant à Tan Tan, une ville du sud du Maroc, près de la frontière du Sahara Occidental. Il vit à El Aaiun, la capitale du Sahara Occidental.

Bachir est un membre de l'Observatoire sahraoui des droits de l'Homme au Sahara Occidental. À 21 ans, il a été arrêté et jeté en prison pour y purger une peine de prison de dix mois pour avoir participé à une manifestation sahraouie pro-indépendance. Il a terminé son baccalauréat en prison.

Le 5 décembre 2010, Bachir a été arrêté dans le café Las Dunas à El Aaiun, où il prenait le thé avec Hassan Dah et Mohamed Tahlil. Les trois hommes ont été emmenés au poste de police. Khadda dit ne pas avoir été torturé, mais il dit avoir eu les yeux bandés et les mains menottées tout au long de sa détention.

Le tribunal militaire de Rabat a condamné Bachir à 20 ans de prison.

Khadda a été condamné à 20 ans de prison par la cour d'appel de Salé, et reconnu coupable d'avoir participé à l'assassinat de fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions, dans l'intention de tuer.

Khadda a déclaré qu'il n'était pas présent dans le camp le matin du 8 novembre et a affirmé fortement qu’il n’a pas commis les crimes dont il est accusé, et que les dossiers de police utilisés comme preuve contre lui ont été falsifiés et signés sous la torture. Lors de ses déclarations devant la cour d'appel de Salé, Khadda a invoqué la quatrième Convention de Genève et déclara qu'un tribunal marocain n'a pas compétence pour le juger. Le principal élément prouvant et décrivant les actes commis par Khadda est ledit dossier de police.

Bachir étudie actuellement derrière les barreaux pour obtenir un diplôme de droit.

Mohamed Tahlil
Né en 1981
Condamné à 20 ans de prison par la cour d’appel de Salé en 2017.

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Mohamed Tahlil est né en 1981 à Guelta Zemmour, au Sahara Occidental. Il est actuellement enregistré comme habitant de Boujdour, où il vit seul.

Tahlil est président de la section de l'ASVDH à Boujdour - l'Association sahraouie des victimes des violations graves des droits humains commises par l'État marocain. Il a été emprisonné pour ses prises de position politiques en 2005 et 2007. Dans les deux cas, il avait été condamné à trois ans de prison, mais libéré après un an et demi.

Tahlil a été arrêté avec Bachir El Khadda et Hassan Dah le 5 décembre 2010, alors qu'ils prenaient le thé dans le café Las Dunas à El Aaiun. Tahili dit qu'il n'a pas été soumis à la torture, mais avoir subi de la violence psychologique au cours de son interrogatoire, quand il était menotté et avait les yeux bandés.

Le 17 février 2013, le tribunal militaire de Rabat a condamné Mohamed Tahlil à 20 ans de prison.

Tahlil a été condamné à 20 ans de prison par la Cour d'appel de Salé et reconnu coupable d'avoir participé à l'assassinat de fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions, avec l'intention de tuer. Thalil s’est déclaré innocent de toutes les accusations et a dénoncé que le seul motif de son incarcération sont ses opinions politiques. Thalil a insisté sur le fait qu'il n'était pas présent dans le camp au petit matin le 8 novembre. Le principal élément prouvant que Thalil était présent dans le camp au petit matin du 8 novembre est le dossier de police que tous les accusés dénoncent comme falsifié et à signé sous la torture.

Mohamed Tahlil souffre de complications digestives et rénales résultantes de grèves de la faim menées pendant les emprisonnements précédents

Hassan Eddah (Dah)
Né en 1987

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Condamné à 25 ans de prison. (Première condamnation à 30 en 2013 par la cour militaire, réduite à 25 ans en 2017 par la cour d’appel)

Hassan Dah est né le 18 janvier 1987 à El Aaiun, où il a grandi dans le quartier Maatala – lieux d’habitation de nombreux Sahraouis qui vivent encore dans la capitale occupée du Sahara Occidental.

Hassan est un défenseur des droits humains et relié à l'Observatoire sahraoui des droits de l'Homme au Sahara Occidental. En 2007, il a passé 10 mois en prison pour ses opinions politiques. Il a terminé son baccalauréat derrière les barreaux.

La police marocaine a arrêté Hassan Dah, Mohamed Tahlil et Bachir El Khadda le 5 décembre 2010 au café Las Dunas à El Aaiun. Hassan dit avoir été torturé physiquement et psychologiquement, menotté et les yeux bandés, il a été violé avec une matraque, a été arrosé de l'eau froide et d'urine, en plus de diverses autres violations de sa dignité.

Hassan Dah a participé au campement de Gdeim Izik, où il a agi en tant que correspondant pour la télévision et la radio du Front Polisario - ce que le tribunal marocain a retenu contre lui dans l’accusation d'atteinte à la sûreté de l'État.

Le 17 février 2013, le tribunal militaire de Rabat a condamné Hassan Dah à 30 ans de prison.

La cour d'appel de Salé a condamné Hassan Dah à 25 ans de prison le 19 juillet en l'absence flagrante de preuves matérielles. Hassan a été reconnu coupable de participation à des meurtres de fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions, dans l'intention de tuer.

Hassan a décrit à la cour comment le 7 novembre il était témoin d'une caravane, apportant de la nourriture et des médicaments dans le camp, arrêtée par les forces militaires. Hassan a raconté avoir observé l'agression de la caravane en tant que défenseur des droits de l'homme, comment le camp était placé en état de siège le 7 novembre, et que les forces militaires avaient empêché les Sahraouis de pénétrer dans le camp. Hassan a déclaré qu'il était à El Aauin le 8 novembre et être innocent de toutes les charges. Pour lui la seule raison de son emprisonnement est sa conviction politique que le peuple du Sahara Occidental a droit à un référendum sur l'autodétermination. Le principal élément de preuve qu'Hassan Dah était dans le camp le 8 novembre lors du violent démantèlement du camp par les forces militaires marocaines est un dossier de police que Hassan déclare être falsifié et signé sous la torture.

Nota. Une partie du livre « Drôle d’occupation pour une grand-mère - histoire de prisonniers politiques, petite histoire du conflit », de Marie-Jo Fressard, édition Apso, est consacrée à Hassan Dah. Voir ici http://ap-so.blogspot.fr/2017/09/drole-doccupation-pour-une-grand-mere.html

Mohamed Lamin Haddi
Né en 1980
Condamné à 25 ans de prison par la cour d’appel de Salé en 2017.

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Mohamed Lamin Haddi est né en 1984 à El Aaiun, au Sahara Occidental.

Il a été arrêté par les services secrets marocains, le 20 novembre 2010 à El Aaiun. Il prétend ne pas avoir été torturé, mais il dit qu'il a été soumis à des violations de ses droits humains en ayant été menotté, privé de nourriture et avoir eu les yeux bandés.

Il semble que son arrestation soit liée à l'assistance qu'il a offert à deux médecins belges, Marie-Jeanne Wuidat et Ann Collier, qui étaient en mission humanitaire dans les territoires occupés pour fournir une assistance médicale aux victimes sahraouies de la répression du Maroc dans le Gdeim camp Izik. Dans la suite du démantèlement du camp, le personnel marocain à l'hôpital d'El Aaiun a refusé son aide à de nombreux sahraouis. Les médecins belges ont été expulsées de El Aaiun.

Mohammed Lamin Haddi a déclaré à la cour d'appel de Salé qu'il se trouvait à El Aauin le 8 novembre, témoin des manifestations qui ont suivi le démantèlement violent du camp. Haddi a déclaré avoir observé des civils battus dans les rues, des femmes violées et que les forces militaires agressaient les gens dans les rues. Haddi a déclaré que deux de ses amis sont morts ce jour-là.

Haddi a été condamné à 25 ans par la Cour d'appel et reconnu coupable d'avoir participé à l'assassinat de fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions, dans l'intention de tuer. Haddi a insisté sur le fait que la seule raison de son emprisonnement était son activisme pour les droits de l'homme, et a insisté sur le fait qu'il était innocent de toutes les accusations. Le seul élément de preuve ou description des actes qu’auraient commis Haddi, ou même sa présence dans le camp, sont des dossiers de police que Haddi declare falsifiés et signés sous la torture.

Abdallahi Lakfawni
Né en 1974
Condamné à la prison à vie par la cour d’appel de Salé en 2017.

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Abdulahi Lakfawni est né à El Aaiun, au Sahara Occidental, en 1974.

Abdulahi a participé au campement de Gdeim Izik et a contribué à garder le camp aussi organisé que possible. Le 5 novembre 2010, le wali (gouverneur) de El Aaiun a voulu entrer dans le camp, mais a été refoulé par Abdulahi - un incident qui est dit être la principale raison de son arrestation et condamnation.

Abdulahi arrêté le 12 novembre 2010 à Playa de Foum El Oued, à 25 kilomètres au sud-ouest de El Aaiun.

Abdulahi prétend avoir été soumis pendant sa détention à différents types de torture qui l’ont conduit à perdre conscience. Il a été forcé à se déshabiller, été violé avec une matraque, brûlé avec des cigarettes, soumis à des strangulations, mis en position de « l’avion » et du « poulet grillé », et avoir été aspergé d'urine sur le corps. Abdulahi dit avoir eu les yeux bandés pendant toute cette maltraitance, et avoir été privé de sommeil et de nourriture.

Lakfawni a été condamné à la réclusion à perpétuité par la cour d'appel de Salé, en l'absence de preuves criminelles. Lakfawni a été reconnu coupable de formation d'une organisation criminelle et coupable du meurtre de fonctionnaires, avec l'intention de tuer.

Lakfawni a déclaré qu'il était présent dans le camp pendant le démantèlement et a expliqué comment le camp de Gdeim Izik était contrôlé d’une « main de fer » et comment le camp était entouré de militaires, entourés d'un mur, avec une seule entrée. L'armée avait fait 7 points de controle, avant que nous entrions dans le camp, a déclaré Lakfawni. Il a dit qu'il dormait quand les forces militaires ont attaqué le camp, et que c'était comme un tremblement de terre - c'était le chaos - les gens couraient, et criaient. Il a raconté comment les femmes et les enfants se sont évanouis à cause des gaz lacrymogènes. Tout le monde est retourné à la ville. Il a déclaré : "Si le Maroc avait voulu que nous connaissions la vérité, nous aurions su la vérité, mais ils l'ont enterré".

Lakfawni s'est déclaré innocent de toutes les accusations, et a insisté que les dossiers de la police, le principal élément de preuve sur les actions de Lakfawni, sont falsifiés à son détriment et signés sous la torture.

Abdallahi Toubali
Né en 1980

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Condamné à 25 ans de prison en 2013 par la cour militaire, réduction de peine à 20 ans en 2017

Abdulahi Toubali est né le 24 mars 1980 à El Aaiun - la capitale du Sahara Occidental occupé.

Abdulahi a participé au campement de Gdeim Izik, et a été membre du Comité de dialogue, qui tentait de négocier avec les autorités marocaines pour obtenir plus de respect des revendications sociales et économiques des résidents du camp.

Abdulahi a été écrasé par un SUV de la police le 7 novembre 2010 - la veille du démantèlement du camp. Abdulahi a été transporté à l'hôpital d'El Aaiun, où l’assistance médicale lui a été refusée. Grâce à une intervention de Gachmoula Ment Oubbi - une transfuge sahraouie élue au Parlement marocain - Abdulahi a été pris en charge pour les premiers soins à l'hôpital militaire. Il a été autorisé à rentrer à la maison sur deux heures du matin du 8 novembre 2010. À 9 heures, Gachmoula est venue lui rendre visite.

Abdulahi a été arrêté le 2 décembre 2010, accusé d'avoir assassiné un policier marocain à Gdeim Izik le 8 novembre – alors qu’il était en fait à la maison, en récupération après l’accident avec le VUS de la police, en compagnie d'une parlementaire élue.

Pendant sa détention, Abdulahi a été soumis à la torture. Sous les in nsultes, il a été violé avec un bâton, aspergé d'urine et d'eau froide alors qu’il avait les yeux bandés, était menotté, nu et subissait des coups.

Toubali a été condamné à 20 ans par la Cour d'appel de Salé le 19 juillet 2017, condamné pour participation à un meurtre, avec l'intention de tuer. Au cours des audiences, Toubali demandé à plusieurs reprises que Gachmoula Ment Oubbi soit entendue comme témoin - demande refusée par le juge.

Toubali a insisté sur le fait qu'il ne pouvait pas avoir commis les actes dont il était accusé, car il était allongé dans son lit à la maison dans un état critique, se remettant d'un accident de voiture. Toubali a déclaré que la seule raison de son arrestation sont son rôle au sein du Comité de Dialogue et a expliqué comment le comité de dialogue avait conclu un accord avec les autorités marocaines le 6 novembre. Toubali a expliqué que le gouvernement était censé venir au camp le 8 novembre avec des tentes et enregistrer les manifestants afin de répondre à leurs demandes. Les autorités marocaines n'ont pas tenu leurs promesses, mais ont attaqué le camp au petit matin, pendant que les habitants dormaient. Le proncipal élément prouvant la présence de Toubail dans le camp est le dossier de la police, que Toubali affirme être falsifié à son encontre.

El Houssin Ezzaoui
Né en 1975
Condamné à 25 ans de prison par la cour d’appel de Salé en 2017.

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El Houssin Ezzaoui est né le 10 octobre 1975 de Fatma El Hussein et Boujema El Mahjoub, à El Aaiun, au Sahara Occidental. El Houssin vit encore à El Aaiun avec sa femme et ses deux jeunes filles. Possédant un permis de séjour espagnol, El Houssin passe quelques mois par an en Espagne pour gagner sa vie en tant que travailleur saisonnier.

El Houssin a participé au camp de Gdeim Izik, et a été membre du Comité de Dialogue - une délégation des résidents du camp qui a mené les pourparlers avec le gouvernement marocain pour obtenir de meilleures conditions de vie sociale et économique pour la population sahraouie au Sahara Occidental occupé.

Il a été arrêté peu après minuit, le 2 décembre 2010 dans la maison du frère de sa femme, Mohamed Al Saadi, dans le quartier Al Amal de El Aaiun. Avant d'être interrogé, Ezzaoui dit avoir été traité de façon agressive.

Ezzaoui dit avoir été soumis en détention à diverses formes de torture physique et psychologique. Après avoir été dépouillé de ses vêtements, il a été violé avec un bâton, et aspergé d'urine et d'eau froide. Tout le temps qu'il a passé dans le bureau de police, menotté et les yeux bandés, il a subi d'innombrables insultes et coups de pied, a été privé de sommeil, de nourriture et d'eau.

Le 19 juillet 2017, Ezzaoui a été condamné par la Cour d'appel de Salé à 25 ans de prison, reconnu coupable de participation à l'assassinat de fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions, dans l'intention de tuer. Ezzaoui a expliqué à la Cour comment il s'était évanoui dans la matinée du 8 novembre en raison des gaz lacrymogènes émis par les forces publiques. Il a expliqué comment il s'est réveillé le lendemain à l'hôpital, incapable de se souvenir de quoi que ce soit du démantèlement du camp. Ezzaoui a insisté sur le fait qu'il n'avait commis aucune des actions qui lui étaient reprochées et a insisté sur le fait qu'il n'avait été emprisonné qu'en raison de ses opinions politiques et de son rôle au sein du comité de dialogue. Ezzaoui a été condamné en l'absence de preuves criminelles, le principal élément prouvant que les actes avaient été commis sont les rapports de police, qu'Ezzaoui a déclaré avoir été falsifiés à son encontre et signés sous la torture.

Mohamed Bourial
Né en 1976
Condamné à 30 ans de prison par la cour d’appel de Salé en 2017.

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Mohamed Bourial est né en 1970, à El Aaiun - capitale du Sahara espagnol, nom sous lequel le Sahara Occidental était connu sous le règne colonial espagnol. C’est 5 ans après que le Maroc a pris le rôle du pouvoir colonial sur une partie du territoire.

Mohamed Bourial est marié et a deux fils. Sa famille vit à El Aaiun. Mohamed essaye de joindre les deux bouts et trouve parfois un emploi rémunéré de courte durée, mais n'a pas d’emploi ou de revenu stable.

Fatigué de la situation désespérée dans laquelle de nombreux Sahraouis sont forcés de vivre sous l’occupation marocaine, Mohamed et sa famille ont planté leur tente dans le campement de Gdeim Izik. Mohamed est devenu membre de la commission dite de dialogue, un groupe de représentants du camp qui se réunissait régulièrement et négociait avec les autorités marocaines pour tenter de garantir de meilleures conditions de vie pour le peuple sahraoui dans sa propre patrie.

Il a été arrêté par l'armée marocaine le 8 novembre 2010 sur le site du campement. Il a été emmené au quartier général de l'armée à El Aaiun. Là, il a passé cinq jours les yeux bandés, nu et soumis à des violents passages à tabac avec un câble d'acier.

Mohamed Bourial condamné à 30 ans par la Cour d'appel de Salé en 2017, reconnu coupable de participation à l'assassinat de fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions, avec l'intention de tuer.

Bourial était à la tête du comité de dialogue et a expliqué à la Cour d'appel comment le comité de dialogue et le gouvernement avaient conclu un accord deux avant l’attaque du camp. Le ministre de l'infrastructure devait venir au campement avec 9 tentes pour organiser le comptage de la population dans le camp, afin que le gouvernement puisse répondre aux demandes sociales. Le gouvernement n'a pas tenu sa promesse, et les habitants du camp ont été surpris par leur attaque qui a eu lieu avant 6 heures du matin le 8 novembre. Bourial a déclaré à la cour que

« Le camp de Gdeim Izik a révélé la politique de l'occupant marocain, et comment ils marginalisent le peuple du Sahara Occidental, et volent nos ressources. Le camp de Gdeim Izik est un produit de la marginalisation de tous les Sahraouis et de l'occupation du Sahara Occidental par le Maroc. Le camp a duré 28 jours. Il n'y avait pas de crime. Pas de violence. Le Maroc a attaqué le 8 novembre les femmes, les enfants, les personnes âgées et les hommes. »

Bourial a déclaré devant la cour d'appel qu'il était innocent sur tous les chefs d'accusation et a insisté sur le fait que les dossiers de la police étaient falsifiés et qu'il n'en connaissait pas le contenu avant d'être jugé par le tribunal militaire de Rabat en 2013. Les dossiers sont le principal élément de preuve des actes commis par Bourial, et selon Bourial falsifiés et signés sous la torture.

Laaroussi Abdeljalil
Né en 1978
Condamné à la prison à vie par la cour d’appel de Salé en 2017.

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Sidi Laaroussi Abdeljalil est né à El Aaiun en 1978, de Kamel Mohamed et Monina Cori. Ses parents vivent aujourd'hui à Boujdour, à environ 170 kilomètres plus au sud, mais Laaroussi est restés à El Aaiun, où il a fondé sa famille. Il est l'heureux père de deux jeunes enfants. Avec son mari et soutien en prison, la femme de Laaroussi s’est réfugiée avec leurs enfants chez ses parents.

La vie n'a pas été facile pour Laaroussi, qui est le soutien de sa famille et a du mal à trouver un emploi stable. Comme des milliers de Sahraouis, c’est la marginalisation sociale et économique qui l'a conduit au campement de Gdeim Izik.

Le 13 novembre 2010, 5 jours après la destruction du campement par le feu sous la violence de l'armée marocaine, Laaroussi a été arrêté dans la maison de ses parents à Boujdour. Il a été emmené au poste de police d'El Aaiun où il a été soumis à de graves atteintes à sa dignité lors de sa détention. Il a passé quatre jours nus, menotté et les yeux bandés, il a été torturé, électrocuté et menacé de viol. La police a menacé d'amener sa femme au poste de police et la violer sous les yeux de Laaroussi.

Les mauvais traitements ont laissé des séquelles : Laaroussi a encore des difficultés à marcher en raison de problèmes d'équilibre. Lors de la visite du comité de l'ONU sur la détention arbitraire en 2013, Laroussi a été séparé du reste du groupe et placé avec les criminels de droit commun.

Laroussi a été condamné à la prison à vie par la Cour d'appel le 19 juillet 2017 et reconnu coupable de constitution d'une organisation criminelle et du meurtre de fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions, dans l'intention de tuer. Le procureur a affirmé que Laroussi supervisait les forces de sécurité dans le camp de Gdeim Izik, qui selon le procureur était un camp militaire, visant à déstabiliser la région.

Laroussi a déclaré à la cour qu'il a visité deux fois le camp Gdeim Izik, où il avait rendu visite à sa tante. Le 7 novembre 2010, Laaroussi était à Bojador pour prendre soin de sa mère malade et il a déclaré être resté à Bojador jusqu'au 12 novembre, date à laquelle il a été arrêté par des fonctionnaires qui ont fait irruption dans la maison de son cousin. Le principal élément de preuve contre Laroussi est le dossier de la police, qui comprend des aveux signés sous la torture. Tous les accusés insistent sur le fait que les dossiers de la police ont été falsifiés à son encontre, et que le gouvernement marocain dissimule la vérité sur la façon dont ils ont attaqué des milliers de civils pendant leur sommeil le 8 novembre.

Mohamed El Bachir Boutinguiza
Né en 1974
Condamné à la prison à vie par la cour d’appel de Salé en 2017.

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Mohamed El Bachir Boutinguiza est né à El Aaiun en 1974. Sa mère Mailemenin, qui a fait les centaines de km de El Aaiun à Salé pour pouvoir voir son fils deux fois par semaine en prison, se souvient de son année de naissance comme l'année précédant l’invasion marocaine du Sahara Occidental. Mohamed n’est pas marié et n'a pas d'enfants. Comme il a un permis de séjour espagnol, il passe quelques mois par an en Espagne comme travailleur saisonnier pour gagner sa vie. Trouver à travailler au Sahara Occidental est difficile pour la majorité des Sahraouis, en raison du traitement préférentiel envers les colons marocains. Le travail saisonnier à l'étranger permet à Mohamed d’aider et soutenir sa famille à El Aaiun.

Comme sa mère, Mohamed Boutinguiza a pris part au campement de manifestants de Gdeim Izik. Il a été arrêté le 19 novembre 2010 par la police marocaine dans le quartier Linaach de El Aaiun. Mohamed dit avoir été soumis à différents types de torture. Avant que la police ne l’emmène au poste de police d'El Aaiun, il a été violé avec un objet métallique. Pendant sa détention au poste de police, Mohamed a été interrogé menotté, les yeux bandés, et dépouillé de ses vêtements. Il a été soumis à des électrochocs, des insultes et privé de sommeil et de nourriture.

Boutinguiza a été condamné à la prison à vie par la Cour d'appel, reconnu coupable de constitution d'organisation criminelle et du meurtre d'un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions, avec l'intention de tuer. Comme les 19 autres détenus, M. Boutinguiza est détenu arbitrairement depuis près de sept ans et souffre toujours de traitements inhumains. Il est constamment harcelé. Boutinguiza a déclaré à la cour qu'il n'était pas dans le camp au moment de sa destruction, et n’a pas pu commettre le crime parce qu'il était à El Aaiún au mariage d'un ami. Le principal élément de preuve du crime est le dossier de la police. Les dossiers de la police comportent des aveux que l'accusé affirme qu’ils sont falsifiés à son défaut et signés sous la torture. Boutinguiza a déclaré être innocent, et capturé à cause de ses opinions politiques.

Mohamed Bani
Né en 1969
Condamné à la prison à vie par la cour d’appel de Salé en 2017.

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Mohamed Bani est né à El Aaiun, la capitale du Sahara Occidental occupé, en 1969. Marié et père de cinq enfants, Bani est l'un des rares sahraouis a avoir eu la chance d'avoir trouvé un emploi dans un système qui préfère les colons marocains aux Sahraouis. Mohamed travaillait au ministère de l'Infrastructure.

Mohamed n'a pas participé au campement de protestation, mais est venu de temps en temps visiter des parents qui y avaient planté leur tente. En visite à sa famille le dimanche 7 novembre - jour précédent la destruction du campement par le feu - il avait essayé de partir dans la soirée mais il avait été arrêté par la police et l'armée marocaines, qui avaient bouclé les environs du camp. Quand Mohamed a tenté de repartir le lendemain matin 8 novembre, la police l'a arrêté, l'accusant d'avoir écrasé un officier.

Bani a subi torture physique et psychologique en détention. Après avoir été gravement blessé à la tête sous l’excès de coups, il a passé six jours sans aucune forme d'assistance médicale, mais menottés, les yeux bandés, privé de sommeil et de nourriture, et arrosé d'urine. Les blessures n’ont pas guéri et Mohamed continue à avoir des problèmes résultant de la blessure à la tête reçue ce jour-là.

Bani a été condamné le 19 juillet 2017 à la prison à vie par la cour d'appel de Salé. Le procureur a appelé de nouveaux témoins lors de la procédure devant la cour d'appel. Ces témoins qui manquaient de la crédibilité nécessaire et sans procédure d'identification légale, ont décrit comment Bani avait attaqué les forces militaires avec sa voiture. De son côté, Bani a déclaré que le matin du 8 novembre, il était en route vers la ville pour conduire ses enfants à l'école, que sa voiture avait été heurtée par des pierres et qu'il avait perdu connaissance lorsqu'il avait été touché à la tête avec un rocher. Bani insiste sur le fait qu'il n'a pas attaqué les forces militaires avec sa voiture et qu'il a été renversé lorsque sa voiture a été heurtée par des pierres.

Bani a été condamné pour formation d'une organisation criminelle et pour meurtre avec l'intention de tuer. La preuve principale contre lui est le dossier de police et les témoins qui ont fait surface sept ans après l'incident.

Sidi Abdallah B'hah
Né en 1975
Condamné à perpétuité par la cour d’appel de Salé en 2017

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Sidi Abdallah B'hah est né à El Aaiun en 1975 - l'année de la soi-disant Marche Verte, quand le Maroc a envahi son voisin du sud le Sahara Occidental. Sidi vit encore à El Aaiun, mais sa résidence espagnole lui permet de travailler en Espagne comme travailleur saisonnier.

Le 19 novembre 2010, Sidi a été arrêté dans le quartier Linaach à El Aaiun. Il dit qu'il a été maintenu menotté, les yeux bandés, et nu tout au long des interrogatoires subis au poste de police, qu’il a été arrosé d'urine et a privé de sommeil, contraint de rester debout contre un mur sans bouger.

Sidi Abdallah B'hah a été condamné à la prison à vie le 19 juillet 2017, reconnu coupable de formation d'organisation criminelle et du meurtre de fonctionnaires, avec l'intention de tuer. Sidi a déclaré qu'il n'était pas présent dans le camp de protestation pacifique pendant son démantèlement violent. Sidi fait valoir que la seule raison de son emprisonnement est ses opinions politiques, et que les dossiers de police sont falsifiés contre lui et signés sous la torture. Le principal élément de preuve de la présence de Sidi dans le camp de Gdeim Izik le 8 novembre est le dossier de la police.

Brahim Ismaili
Né en 1970
Condamné à la prison à vie par la cour d’appel de Salé en 2017

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Brahim Ismaïli est né en 1970 à El Aaiun où il a grandi.

Brahim est le président du Centre pour la préservation de la mémoire collective sahraouie.

Brahim a été arrêté le 9 novembre 2010 dans sa maison quartier Zemla, en présence de sa femme Elfan et de deux de leurs quatre enfants. Il a été emmené à la Prison Noire d'El Aaiun. Après 7 mois, le 13 mai 2011, Brahim a été libéré avec d'autres Sahraouis. Mais juste après les portes de la prison, la police l’a à nouveau arrêté et conduit à la prison de Salé, à 1200 km au nord, au Maroc.

Ce n’est pas la première fois que Brahim est mis en prison pour ses opinions politiques. En 1987, il avait été enlevé et gardé dans un centre de détention secret pendant des mois.

Le 19 juillet 2017, Brahim a été condamné à la prison à vie et reconnu coupable à la fois de participation au meurtre et au meurtre de fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions, dans l'intention de tuer. Brahim a déclaré que les dossiers de police, qui servent de principale preuve contre lui, sont falsifiés et signés sous la torture. Brahim a déclaré que lors de tous les interrogatoires, il a été questionné sur son activisme pour l'autodétermination et son voyage en Algérie, et il a insisté sur le fait qu'on ne lui pose jamais de questions sur Gdeim Izik. Il a expliqué comment il s'est rendu en Algérie, en août 2010, avec une délégation pour assister à une conférence internationale sur le droit à l'autodétermination, pour laquelle le Sahara Occidental a servi de modèle. Brahim a expliqué en outre qu'il n'était pas dans le camp pendant l'attaque, et qu'il avait seulement visité le camp en tant que militant des droits de l'homme.

Interrogé sur le prétendu comité de sécurité à l'intérieur du camp, Brahimi a déclaré : «Je n'ai jamais vu de comité. Le camp de Gdeim Izik était entouré par les militaires. Il n'y avait qu'une seule entrée. Nous avons dû passer par sept contrôles pour atteindre les camps et montrer notre identité. Je n'ai aucune information".

Mohamed Embarek Lefkir
N é en 1978
Condamné à 25 ans de prison par la cour d’appel de Salé en 2017

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Mohamed Embarek Lefkir est né en 1975 à El Aaiun, au Sahara Occidental. Il n’est pas marié et n'a pas d'enfants.

Le 12 novembre 2010, Mohamed a été arrêté pour sa participation au campement de Gdeim Izik. Il a été conduit à la Prison Noire de El Aaiun, où il a été détenu jusqu'au 17 juin 2011, quand il a été libéré temporairement. Après sa libération, la police l'a arrêté à nouveau et l'a conduit à la prison de Salé, au Maroc, environ 1200 kilomètres au nord d'El Aaiun.

Avant d’avoir planté sa tente à Gdeim Izik, Mohamed a fait partie d'une délégation de défenseurs sahraouis des droits de l'homme qui avait été invitée à Alger par le Front Polisario - le mouvement de libération sahraoui basé dans les camps de réfugiés en Algérie.

Lefkir a été condamné à 25 ans par la cour d'appel le 19 juillet et reconnu coupable de participation à l'assassinat de fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions, avec l'intention de tuer. Lors de l'interrogatoire de Lefkir le 22 mars, au bureau du procureur, Lefkir a déclaré en criant "Je condamne la politique de famine menée par l'occupant marocain et la politique des entreprises étrangères qui soutiennent les forces d'occupation marocaines".

Lefkir a déclaré qu'il avait perdu connaissance à cause des gaz lacrymogènes, et qu'il a été transporté par sa famille pendant 4 kilomètres, puis a parcouru les 8 kilomètres restants jusqu'à son domicile à El Aiun. La preuve principale prouvant les actions de Lefkir est le dossier de police qui contiennent des confessions que Lefkir a déclarées être falsifiées et signées sous la torture et les menaces. Lorsque le juge a demandé à Lefkir pourquoi il avait signé les déclarations devant le juge d'instruction, Lefkir a déclaré que les gardes, en présence du juge avait affirmé : « Si vous ne signez pas, je vous renverrai où vous étiez, et vous serez torturé plus fort et pire que ce que vous avez déjà enduré. » Lefkir a expliqué comment il avait, devant le juge, nié toutes les accusations portées et expliqué qu'il avait été arrêté à cause de son activisme. Lefkir a déclaré que le juge « a demandé si je pouvais lui pardonner ». Il a dit « cela me dépasse. Je ne fais que suivre les ordres. » Lefkir a été condamné par la cour d'appel sur la base de ces dossiers de police, et en l'absence flagrante de preuves criminelles.

Babait Mohamed Khuna
Né en 1981
Condamné à 25 ans de prison par la cour d’appel de Salé en 2017

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Babait Mohamed Khuna est né le 24 octobre 1981 à El Aaiun, au Sahara Occidental.

Babait vit encore à El Aaiun, et est l'un des rare sahraoui assez chanceux pour avoir un emploi local. Babait travaillait pour l'administration locale.

Néanmoins, il a toujours ressenti un fort sentiment de solidarité avec les moins fortunés. Après le démantèlement violent du camp de protestation de Gdeim Izik et les arrestations massives de citoyens sahraouis, Babait a souvent participé à des manifestations qui réclamaient la libération des prisonniers. Son patron à l'administration locale a essayé de l'empêcher d'assister à ces rassemblements, jusqu’à le menacer de le licencier, mais Babait a continué à participer aux marches de protestation.

Le 15 août 2011, Babait a été arrêté à El Aaiun par la police marocaine.

Le 19 juillet, Babait a été condamné à 25 ans de prison par la cour d'appel, reconnu coupable de participation à des meurtres et au meurtre de fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions, dans l'intention de tuer. Babait a déclaré à la cour qu'il n'était pas dans le camp pendant les événements, et qu'il n'avait aucun lien avec le camp, autre que sa mère qui avait une tente dans le camp. Le principal élément de preuve contre Babait est le dossier de la police. Babait déclare qu'il a été forcé de signer les dossiers de la police sous la menace, et que la police avait laissé des espaces blancs sur les pages, que la police les a remplis à une occasion ultérieure.

Deich Eddaf
Né en 1978

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Condamné à 25 ans par la cour militaire en 2013, réduction de peine à 6 ans et demi en 2017. Libéré le 19 juillet 2017.

Deich Eddaf est né le 11 mai 1978 à El Aaiun, au Sahara Occidental. Il est marié et père d'un petit garçon.

Deich était l'un des milliers de Sahraouis qui ont planté leurs tentes à Gdeim Izik. En tant que membre du Comité de dialogue de Gdeim Izik, il a participé à des discussions avec les autorités marocaines pour essayer d’améliorer les conditions sociales et économiques du peuple sahraoui vivant sous l'occupation marocaine.

Deich a été arrêté à son domicile par la police marocaine le 3 décembre 2010. Au poste de police d'El Aaiun, il a été torturé, dépouillé de ses vêtements, on lui a uriné dessus et il a été violé avec un bâton. Il a passé nu son temps en détention, les yeux bandés, menotté, privé de sommeil, de nourriture et d'eau. Deich a des cicatrices de torture visibles sur tout le corps.

Deich Eddaf a été condamné à 6 ans et demi de prison par la Cour d'appel de Salé en 2017. Il a été libéré le 19 juillet 2017 et reconnu coupable de violences contre des fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions.

Sidi Abderahmane Zeyou
Né en 1985
Condamné a 2 ans de prison par la court d’Appel de Salé en 2017. Libéré en 2013.

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Sidi Abderahmane Zayou est l'un des deux des 25 prisonniers de Gdeim Izik qui a été condamné au temps passé en détention avant le procès, et a donc été libéré - lui permettant de retrouver sa fille.

Sidi est né en 1974 à El Aaiun, la capitale du Sahara Occidental - un an avant l’invasion du territoire par l'armée marocaine. Pour un sahraoui ayant vécu sous occupation marocaine, Sidi a remarquablement bien réussi : il a réussi à obtenir un diplôme en économie, et a réussi à avoir un emploi dans l'hôtel de ville d'El Aaiun.

Bien qu'il n'ait pas participé au campement de Gdeim Izik, il a visité le site souvent. Sidi est le président du Comité des cadres sahraouis - un groupe qui a pris soin de fournir de la nourriture et des médicaments au campement.

Le 21 novembre 2010, après son dernier jour de travail avant de partir en vacances en Espagne, Sidi a été arrêté à l'aéroport d'El Aaiun. La police avait un mandat d’arrêt délivré par le procureur de la Cour d'appel, pour la participation de Sidi à Gdeim Izik. Sidi affirme avoir été torturé pendant sa détention, mal traité, menotté et maintenu les yeux bandés tout le temps.

Sidi Abderahmane Zayou a été condamné au temps passé en détention avant le procès, et donc libéré le 17 février 2013, alors que le tribunal militaire de Rabat a condamné ses amis à des peines très lourdes. Zeyou a été reconnu coupable de violences contre des fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions par la cour d'appel de Salé le 19 juillet et condamné à deux ans.

 

Machdoufi Ettaki
Né en 1985

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Condamné à 2 ans de détention par la cour d’appel de Salé en 2017, peine effectuée à sa libération en 2013.

Machdoufi Ettaki est né le 11 mars 1985 à Tan Tan, une ville dans le sud du Maroc comptant une grande population sahraouie.

Ettaki vit actuellement à El Aaiun. Il a travaillé comme soldat dans l'armée marocaine, mais a été expulsé en 2009 pour non respect des ordres. Après quatre mois d'emprisonnement, il avait été expulsé de l'armée. Il est au chômage depuis.

Le 8 novembre 2010, Ettaki a été arrêté par la police marocaine dans le camp de Gdeim Izik. Il a été conduit au poste de police, où il a été torturé pendant six jours les yeux bandés, menotté et déshabillé. La police a versé de l'urine sur lui et l'a tellement battu qu'il a dû être transporté deux fois à l'hôpital.

Ettaki a été libéré le 17 février 2013, tandis que les 23 autres ont été condamnés à des peines extrêmement sévères. Ettaki a été reconnu coupable de violences contre des fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions par la cour d'appel de Salé le 19 juillet et condamné à deux ans.

Larabi El Bakay
Né en 1982

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Condamné à 4 ans et demi de prison par la cour d’appel de Salé en 2017. Libéré le 19 juillet 2017. Première condamnation en 2013 par le tribunal militaire : 25 ans.

Larabi El Bakay est né à El Aaiun en 1982 et y est resté depuis. Larabi est marié et père de deux enfants. Larabi avait du mal à joindre les deux bouts, et avait de temps en temps trouvé un emploi temporaire dans le secteur de la pêche à Dakhla.

Larabi et sa famille ont planté leur tente à Gdeim Izik, pour dénoncer les conditions socio-économiques misérables que subissent de nombreux sahraouis dans leur patrie occupée. Larabi et sa femme ont participé à la commission de dialogue, qui a mené des entretiens réguliers avec les autorités marocaines pour négocier les conditions de vie plus favorables pour les Sahraouis.

Près de 2 ans après la destruction par le feu du campement par l'armée marocaine, le 9 septembre 2012, Larabi et son épouse ont été arrêtés. Sa femme a été libérée après 48 heures d'interrogatoire.

 

Mohamed El Ayoubi
Né en 1956

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Condamné à 20 ans de prison, libération provisoire en 2013 par le tribunal militaire du fait de  sa mauvaise santé. Mohamed est mort le 21 février 2018. Sa mort est attribuée aux conséquences des tortures subies pendant son incarcération.

Mohamed El Ayoubi est né le 18 novembre 1955 à El Aaiun - la capitale du Sahara Occidental, qui à l'époque était encore une colonie espagnole.

Mohamed n'a jamais été marié et n'a pas d'enfants. Il souffre d'un trouble mental depuis sa petite enfance.

Mohamed était resté au camp de Gdeim Izik, et il a été arrêté par l'armée marocaine le 8 novembre 2010. Il est subi des traitements inhumains en détention. Il a été violé avec une matraque, la police lui a versé de l'eau froide et l'urine dessus et l’a frappé sur la plante des pieds. Pendant tout ce temps, il était nu, menotté et avait les yeux bandés.

Selon sa sœur Aïcha et son avocat, Mohamed a depuis ces tortures des difficultés à parler. Plusieurs autres blessures, comme une fracture de la main, n’ont pas été soignées pendant sa détention.

En raison de ses problèmes de santé, Mohamed a été libéré provisoirement le 13 décembre 2011. Le 17 février 2013, toutefois, le tribunal militaire marocain de Rabat l’a condamné à 20 ans de prison.

Le cas de Mohamed El Ayoubi a été séparé de du groupe en juin 2017 et son affaire était prévue le 27 septembre 2017 à la Cour d'appel de Salé. Son procès a été reporté au 15 novembre 2017.

Hassana Alia
Né en 1989

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Condamné à la prison à vie par contumace par le tribunal militaire en 2013. Il a obtenu l'asile politique en Espagne. Hassana n'a pas été convoqué devant la cour d'appel de Salé en 2017.

« Être condamné à perpétuité ne me fait rien », dit Hassana, « ce qui me blesse vraiment c’est que je ne peux pas retourner voir mes parents, mes frères et sœurs».

Hassana Alia est né en 1989. Il avait quitté le pays. Il a entendu le verdict de la Cour militaire à la radio, depuis le Pays basque, en Espagne, où il vit aujourd'hui. Cela ne le dérange pas que les autorités marocaines sachent où il se trouve. « Je ne vais pas me cacher », dit-il. « J’ai été arrêté en 2010 alors que nous étions expulsés du camp de Gdeim Izik. La police marocaine m'a libéré deux fois, parce qu'ils n’avaient aucune preuve contre moi. On m'a donné sans aucune difficulté un visa pour quitter le pays. Maintenant, ils m’ont condamné pour quelque chose dont ils ont dit auparavant que je ne l’avais pas fait ».

Hassana consacre maintenant sa vie à la sensibilisation sur le sort de ses amis qui sont en prison, condamnés à des peines sévères pour les mêmes raisons que lui. Il est militant, mais son regard se brouille quand on lui demande s’il aimerait rentrer. Hassana prend une profonde inspiration, et dit « pas maintenant. Je serais content de voir mes parents, mes frères et sœurs, mon peuple, mon pays, mais si je finis en prison, alors je ne pourrais plus rien faire. De l'extérieur, je peux dire au monde ce qui est arrivé à mes amis, et me battre pour eux ».

Actualités

Prison à vie confirmée pour les prisonniers politiques

La Cour de cassation marocaine a confirmé les lourdes peines prononcées à l'encontre des prisonniers dits de Gdeim Izik. Le groupe a participé à la manifestation contre l'exclusion socio-économique au Sahara occidental en 2010.

26 novembre 2020

Un tribunal civil suit un militaire contre des militants sahraouis

Le verdict est rendu après des années de mise en cause des motifs politiques du procès, emprisonnant des militants opposés à la discrimination sociale et économique des Sahraouis par le Maroc.

19 juillet 2017

Joignez la campagne Amnesty pour les prisonniers sahraouis

Deux douzaines de militants sahraouis sont emprisonnés depuis 6 ans pour avoir demandé le respect de leurs droits socio-économiques. Joignez-vous à la campagne Amnesty exigeant leur libération.
01 septembre 2016

Grève de la faim pour obtenir une réponse à la demande d'appel

Le 24 février, un groupe de prisonniers politiques sahraouis a débuté une grève de la faim pour que le gouvernement marocain réponde à leur demande d'appel. Certains sont condamnés à perpétuité pour leur participation à la manifestation populaire de 2010 contre la marginalisation par le Maroc de la population du territoire du Sahara Occidental.

25 février 2016