Plusieurs Sahraouis auraient été blessés lors d'une manifestation à El Aaiun, le 12 décembre, pendant laquelle les jeunes exigeait des possibilités d'emploi sur leur propre terre. Parmi eux, un ancien diplômé en droit de 34 ans.
"Deux policiers ont arrachés la bannière sur laquelle j'avais écrit que la richesse des ressources naturelles du Sahara Occidental doit me garantir un emploi", a déclaré Ali Abd Ansari, un chômeur sahraoui de 34 ans.
"Ensuite, ils m'ont poussé et m'ont frappé sur les parties vraiment sensibles de mon corps. Je suis tombé sur le sol et j'ai été foulé aux pieds. Je crois que mon nez est cassé ", a déclaré M. Ansari, qui est titulaire d'une maîtrise en droit privé.
Western Sahara Resource Watch était en contact avec Ansari le 13 décembre via un de ses amis.
Le mois dernier, le directeur de l'OCP, Mustapha Terrab, à l'occasion de la célébration du 40e anniversaire de l'occupation marocaine du Sahara Occidental, a promis 500 emplois dans l'usine de phosphate Phosbucraa,à pourvoir en janvier 2016.
Le suivi de cette promesse a été le déclencheur de la manifestation d'hier.
"Lorsque l'OCP a annoncé plus tard les critères de qualification, il est apparu que les possibilités d'emploi iraient à des non-Sahraouis. Vous voyez, les Sahraouis ne sont pas autorisés à suivre certaines filières dans les universités marocaines. Pour postuler il faut des qualifications auxquelles nous n'avons pas accès", a déclaré à WSRW un des participants de la journée d'hier.
Après 40 ans d'occupation, il n'y a pas d'universités au Sahara Occidental.
Environ deux douzaines de manifestants auraient été blessés dans les manifestations du 12 décembre à El Aaiun. WSRW n'a pas reçu de confirmation indépendante sur le nombre de blessés, mais a été en contact avec un des blessés.
La manifestation a eu lieu à 17 heures, sur la rue Matala. Elle était organisée par un groupe se faisant appeler "la coordination sahraouie des diplômés chômeurs et autres défavorisés". La majorité de ceux qui ont manifesté sont dit être titulaire d'un diplôme universitaire. Un des manifestants a raconté à WSRW qu'ils étaient pacifiques et n'avaient pas bloqué le trafic.
Un témoin oculaire affirme que les manifestants ont été attaqués et maltraités par des agents de sécurité en uniforme et en civil. Les Forces auxiliaires marocaines auraient suivi certains des blessés à l'hôpital, où ils ont été harcelés.
La mine de phosphate exploitée par le Maroc est le plus grand employeur dans le territoire occupé. Maroc a pris la direction de la mine seulement quelques semaines après l'occupation, dans les derniers mois de 1975. Depuis quelques années, WSRW réalise et publie des rapports annuels sur les lieux d'exportation du minerai de phosphatée. Quatre importateurs ont suspendu les importations du fait de la controverse.
La semaine dernière, un groupe de Sahraouis au chômage, environ 60 d'entre eux, ont détourné un autobus de Phosboucraa pour exprimer leur protestation contre l'exploitation par la société marocaine de la mine de phosphate du Sahara Occidental occupée.
Des dizaines de Sahraouis ont manifesté à Smara, au Sahara Occidental occupé, contre leur marginalisation dans leur riche pays. Plusieurs manifestants auraient été blessés.