La société qui a certifié les projets énergétiques marocains au Sahara Occidental occupé applique une terminologie marocaine sur la question du Sahara occidental plus accentuée qu'auparavant. WSRW cherche encore des réponses à ses questions.
Ci-dessus : le 30 novembre 2016, un groupe de Sahraouis n'a pu accéder à une «consultation publique» sur les projets d'énergie maroco-saoudiens au Sahara Occidental occupé. Les investisseurs internationaux tels que l'Union européenne et les banques nationales de développement font de grands efforts pour éviter le financement de ces programmes, mais Vigeo Eiris s'est quand même assuré que les projets reçoivent la soi-disant certification "obligation environnementale".Le 23 décembre 2016, Western Sahara Resource Watch
(WSRW) a écrit que la compagnie franco-britannique Vigeo Eiris avait certifié les obligations nécessaires pour financer des projets énergétiques marocains au Sahara Occidental occupé.
Cette affaire est controversée, car elle viole le droit international et renforce les liens marocains sur le territoire occupé. WSRW a publié en novembre
un rapport sur cette industrie.
Vigeo Eiris a dans une lettre à WSRW le 18 décembre 2016 non seulement confirmé la certification, mais l'a aussi défendue, en utilisant une approche et une terminologie du conflit semblable à celle du Maroc. WSRW a répondu par courriel le 23 décembre 2016, demandant des informations complémentaires.
Cette lettre, du 23 décembre 2016, n'a toujours pas reçu de réponse de Vigeo Eiris.
Ce qui est arrivé, cependant, c'est que Vigeo Eiris a envoyé
une lettre au Business & Human Rights Resource Centre dans laquelle il défend ses opérations.
Dans cette lettre, la société fait référence au territoire du Sahara Occidental comme étant la "région du Sahara" qui est une manière tout à fait marocaine de nommer le territoire. Vigeo Eiris n'a pas répondu aux questions sur la recherche du consentement du peuple sahraoui, ni à nos questions sur le droit international, ni pourquoi il présente le Sahara Occidental comme faisant parti du Maroc sur les cartes sur son site Web. Le courrier envoyé au Business & Human Rights Resource Centre, ne fait, en bref, rien pour répondre aux préoccupations envoyés par WSRW à Vigeo Eiris le 23 décembre 2016.
La lettre est co-signée par le "methods director" de Vigeo Eiris qui est également membre du CESE national marocain, qui joue un rôle clé dans l'approche commerciale du gouvernement marocain au Sahara Occidental.
Le 14 février 2017, WSRW a envoyé une nouvelle lettre à Vigeo Eiris, dans laquelle il déplore la représentation marocaine persistante du territoire et du conflit, exhortant la société à répondre aux questions posées.
"Au minimum, et en particulier après l'échange de courriels que nous avons déjà eu, on se serait attendu que Vigeo Eiris applique la terminologie des Nations Unies sur le territoire lui-même", commente WSRW dans la nouvelle lettre à la compagnie.
Les institutions financières qui ont déjà compté sur les conseils de Eiris avant la fusion avec Vigeo recevront maintenant l'avis de WSRW d'avoir à reconsidérer l'indépendance et la compétence sur les questions des droits de l'homme et du droit international de la société fusionnée.
"Vigeo Eiris ne considère pas seulement systématiquement le territoire avec la terminologie marocaine, mais légitime également des financements pour des projets qui violent le droit international. Vigeo Eiris c'est elle même placée dans une situation où elle a perdu sa crédibilité en matière de droits de l'homme et du droit international", souligne la présidente de WSRW Joanna Allan.
"Dans le passé, WSRW a recommandé Eiris en tant que fournisseur de conseils éthiques aux investisseurs institutionnels en Europe. Notre recommandation aujourd'hui, après la fusion de Eiris avec Vigeo, est à l'opposé. Les déclarations de Vigeo Eiris sur la question du Sahara Occidental démontre une entreprise mal conseillée sur le droit international et les droits de l'homme, qui ne prend pas au sérieux ses propres responsabilités en matière de droits. De plus, il est extrêmement préoccupant qu'elle ne semble pas appliquer le devoir élémentaire de précaution sur ses propres activités, qu'elle garantisse des financement à des projets qui sont manifestement mis en place en violation du droit international et qu'elle ne répond pas aux questions de la société civile ", a ajouté Joanna Allan.
WSRW a également envoyé aujourd'hui une lettre à Clean Bonds Initiative. Cette lettre fait suite à une précédente correspondance de
WSRW à la CBI le 19 janvier 2017.