La société chinoise privée China Great United Petroleum (Holding) Limited pourrait bientôt s’approprier des droits controversés à l'exploration pétrolière sur la terre du Sahara Occidental occupé.
La petite compagnie pétrolière britannico-irlandaise San Leon Energy
a annoncé le 30 Juin 2017 sur son site Internet qu’elle pourrait passer sous le contrôle de la société chinoise China Great United Petroleum (Holding) Limited.
San Leon Energy détient depuis les dix dernières années des droits pour la recherche pétrolière au Sahara Occidental. Ces dernières années, San Leon a obtenu les droits sur deux sites, tous deux situés sur la frontière internationale entre le Sahara Occidental et le Maroc, et chevauchant partiellement les deux territoires.
Les programmes d'exploration n'ont pas été engagés avec le consentement du peuple du Sahara Occidental, et sont donc contraires au droit international tel que décrit par l'
ONU en 2002 et par la
Cour de justice de l'UE en 2016. San Leon a déclaré - au contraire de l'ONU et la CJUE - que le peuple du Sahara Occidental «
n'est pas représentatif ». De nombreux investisseurs internationaux ont exclu San Leon de leurs portefeuilles en raison de l'opération controversée, car elle n'a pas obtenu l'autorisation du peuple du territoire occupé.
WSRW a écrit en 2016 que la société chinoise inconnue Geron Energy Investment prenait le contrôle de San Leon. Selon WSRW, il ne semble pas y avoir de lien direct entre le Geron de l’an dernier et le nouvel offrant China Great United. L'offre de ce nouveau candidat est « soumise au résultat de dernières vérifications », et une proposition formelle sera ensuite faite sous 45 jours.
La société chinoise utilise GMP Securities en tant que conseiller financier pour la transaction proposée. On ne sait pas qui mènera à bien l'important audit préalable, ni si l'analyse mettra en évidence que San Leon détient une licence qui est probablement nulle et non avenue, du fait que le Maroc n’est pas en mesure de signer d'accord pétrolier sur le Sahara occidental.
Depuis le 1er mai les représentants du peuple du territoire ont fait immobilisé un navire en Afrique du Sud par décision de justice, pour sa cargaison de phosphate du territoire occupé, et un procès est en attente. Suite à l'important arrêt de la cour de justice de l'UE en 2016 dans le cas Polisario vs conseil UE, le Polisario a laissé entendre qu'il prendrait des initiatives juridiques contre les entreprises opérant en violation des souhaits des Sahraouis.
San Leon détient deux licences sur le Sahara Occidental, contractées avec la compagnie pétrolière nationale marocaine.
L'une est la licence Zag à l'est, où la société est en litige avec son partenaire marocain à propos d’un retard dans le programme d'exploration. San Leon a accusé
la situation sécuritaire locale d’être la cause du retard.
L'autre est la licence Tarfaya, près de la côte. La zone couverte par la licence s’étend du sud marocain à El Aaiun, capitale du Sahara Occidental. San Leon a entrepris des forages d'exploration près de El Aaiun en 2016, provoquant la
protestation de milliers de Sahraouis. Il est difficile de savoir si San Leon détient encore les droits sur ce bloc, puisqu'il a
disparu des cartes de l'ONHYM en 2016. Quoi qu’il en soit, San Leon, déclare toujours sur son site Web avoir les droits sur cette licence.
Un regard
sur le site Web de l'ONHYM [ou
téléchargez], qui n’est que rarement mis à jour, montre qu’il ne cite plus San Leon dans la liste des partenaires ONHYM pour le bloc Tarfaya, ce qui confirme le sentiment qu’a WSRW que San Leon ne détiendrait plus de droits sur Tarfaya.