« Une situation regrettable », estime le directeur de la compagnie maritime Belships, réclamant une interdiction de la part des autorités norvégiennes.
« Ce n'est pas nous qui avons pris la décision de charger du phosphate du Sahara Occidental », déclare aujourd'hui le PDG de Belships, Lars Chr.Skarsgård au quotidien économique norvégien Finansavisen.
Le journal écrit que le vraquier Belnippon a transporté en novembre 2021 environ 61 000 tonnes de phosphate du territoire occupé vers un importateur au Mexique. L'exportation par le Maroc du minerai de la zone de conflit est contraire au droit international.
Le ministère norvégien des Affaires étrangères déconseille aux entreprises d'opérer sur le territoire. Le responsable de Belships souligne auprès de Finansavisen que la compagnie maritime soutient la position du gouvernement norvégien et a « tout à fait conscience que les projecteurs sont braqués là-dessus ». Il exhorte les autorités norvégiennes à interdire le commerce avec le Sahara Occidental, et pas seulement à dissuader.
« Alors cela serait tombé sous le coup des clauses d'interdiction dans tous les contrats types », déclare Skarsgård, qui qualifie la situation de « regrettable ».
« Il s'agit d'un navire affrété avec nous, non détenu, et Belnippon a été sous-loué sur un contrat à long terme au même affréteur depuis qu'il a été livré du chantier en 2018. L'affréteur dirige le navire et sélectionne les cargaisons ».
Il souligne qu'aucun des navires de Belship n'est autorisé à naviguer vers le Sahara Occidental et qu'ils sont « en dialogue pour essayer de modifier le contrat de Belnippon sur ce point ».
Le Comité norvégien de soutien au Sahara Occidental a contacté l'entreprise le 22 février 2022. Le courrier est resté sans réponse.
« Nous vivons à une époque où le droit international fondamental est sous pression. Le transport de cette cargaison a contribué à soutenir l'occupation illégale et brutale du territoire », explique Erik Hagen, directeur du Comité de soutien norvégien dans un entretien avec Finansavisen.
Belnippon est l'un des navires présentés dans un rapport annuel pour 2021 sur le commerce controversé du phosphate, qui sera publié par Western Sahara Resource Watch début avril.
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