La compagnie pétrolière américaine Kosmos Energy, opérant au large du Sahara Occidental occupé, a été invitée par le bureau national de l'OCDE à "s'abstenir à présenter des interprétations comme des faits". La compagnie refuse de supprimer de son site Web des mensonges sur une association de la société civile et refuse de répondre aux questions de WSRW.
La compagnie pétrolière américaine Kosmos Energy dénonce sévèrement et publiquement une déclaration conjointe signée du Comité norvégien de soutien au Sahara Occidental et de la compagnie de pêche Sjøvik AS, établie avec la médiation du bureau national de l'OCDE en Norvège en 2013.
Kosmos Energy, qui bénéficie d'une licence offshore du gouvernement marocain dans le territoire occupé, détourne le texte pour tenter de légitimer vis-à-vis des tiers concernés ses propres opérations controversées.
Les fausses déclarations de la compagnie pétrolière figurent dans une lettre envoyée le 14 janvier 2016 par Kosmos au Conseil éthique de la caisse de retraite du gouvernement norvégien,
disponible sur le site Web de la compagnie. Le Conseil de l'éthique avait, peu de temps auparavant, recommandé que le fonds de pension du gouvernement norvégien exclu Kosmos de ses portefeuilles pour violation des règles éthiques fondamentales au Sahara Occidental.
Kosmos Energy affirme dans sa lettre :
que la déclaration de l'ONG norvégienne et de la compagnie de pêche constitue un argument en faveur de la menée de prospection pétrolière au Sahara Occidental, dans la mesure où la déclaration "affirme que Sjøvik apporte un bénéfice au peuple du Sahara Occidental", "n'était pas en violation du droit ou des règles applicables "et que la société "poursuivrait ses activités de manière transparente".
que le bureau de l'OCDE en Norvège a pris une décision en la matière, en donnant des conseils sur la manière dont les entreprises devraient fonctionner au Sahara Occidental.
"Nous vous prions de bien vouloir nous [...] citer correctement et ne pas présenter vos interprétations comme des faits"
Le bureau national de l'OCDE en Norvège, dans une lettre adressée à Kosmos Energy, 17 novembre 2016.Les deux points sont incorrects.
Dans une lettre envoyée par le bureau national de l'OCDE en Norvège à Kosmos Energy, en date du 17 novembre 2016, l'OCDE souligne ce qui suit :
"Il est important pour le bureau national norvégien, entre autres, que les parties dans un cas précis et les tiers se réfèrent précisément à nos déclarations. Nous saisissons donc cette occasion pour réitérer ce que nous avons dit dans notre déclaration finale : "Puisque les parties ont convenu d'une solution avec médiation, le NPC n'a pas examiné les mérites de la revendication. Il suffit donc de souligner d'une manière générale qu'il existe une obligation accrue de diligence pour les entreprises en matière de violations des droits de l'homme lorsqu'elles opèrent dans des zones en conflit ou en provenance de celles-ci, en l'occurrence le territoire non autonome litigieux du Sahara Occidental. [...] Nous vous prions de bien vouloir, dans les futures références à notre déclaration finale, nous citer correctement, et ne pas présenter vos interprétations comme des faits".
La lettre est publiée sur le site Web du bureau national de l'OCDE [ou télécharger].
De plus, le Comité norvégien de soutien au Sahara Occidental a envoyé une lettre à Kosmos Energy pour que la compagnie cesse les représentations fausses et diffamatoires. Dans une réponse, envoyée au comité norvégien le 7 septembre 2016, Kosmos nie avoir mal agi, et refuse de supprimer les déclarations offensantes et fausses de son site Web.
"En aucun cas, notre association ne signera de déclaration avec une entreprise concernant la gestion des ressources naturelles du Sahara Occidental occupé, nous ne sommes pas en mesure de le faire, pas plus que le Maroc, Sjøvik ou Kosmos". "Seul le peuple sahraoui a le pouvoir de décision sur ses propres ressources" a déclaré le président du Comité norvégien de soutien pour le Sahara Occidental, Magnhild Bøgseth.
Aucune partie de la déclaration signée par le comité de soutien et Sjøvik ne concerne les opérations de la compagnie au Sahara Occidental, à l'exception d'un paragraphe introductif où il est indiqué que les deux parties sont fondamentalement en désaccord avec la présence de l'entreprise sur le territoire.
Comité norvégien de soutien souligne dans la déclaration commune que "les activités de Sjøvik AS violent le droit des Sahraouis à contrôler leurs propres ressources naturelles et doivent donc être abandonnées", tandis que Sjøvik, d'autre part, "soutient et respecte la protection des droits de l'homme internationalement reconnus. La compagnie n'a pas pris position sur les opinions exprimées par le comité de soutien, car cela serait incompatible avec sa présence sur le territoire".
La déclaration conjointe contient en outre, et c'est le plus important, un avis au gouvernement norvégien (qui exhorte les entreprises norvégiennes à rester à l'écart du territoire), ainsi que des outils que l'entreprise de pêche doit mettre en œuvre en ce qui concerne sa propre performance globale en matière de droits de l'homme.
Dans la lettre controversée que Kosmos a d'abord envoyé au Conseil éthique norvégien concernant son exclusion de la caisse de retraite norvégienne pour manque d'éthique, Kosmos soulève également une série d'arguments politiques qui méritent d'être contestés. A la rubrique "La décision de céder se fonde sur une compréhension géopolitique et locale désuète", Kosmos souligne que "le Conseil reste fidèle à une position qu'il a adoptée en 2005 et ne semble pas disposé à changer de point de vue malgré les nombreux développements positifs depuis lors au Sahara Occidental. La décision du Conseil ne tient pas compte du fait que les habitants du Sahara Occidental - que nous avons rencontrés en face à face dans des centaines de conversations - veulent les opportunités économiques qui découlent de l'augmentation des investissements étrangers."
WSRW a demandé l'explication de ce que Kosmos signifie par cela dans une lettre le 12 juillet 2016. Dans une réponse à WSRW le 7 septembre 2016, Kosmos, cependant, n'a répondu à aucune des 5 questions posées.
L'abus de cette source rappelle la constante falsification par la même compagnie d'un avis juridique de l'ONU sur de telles explorations.