La multinationale française ENGIE opère au Sahara Occidental occupé. WSRW et l'association française Apso ont écrit aujourd’hui à la société pour lui demander comment elle envisageait les aspects éthiques et juridiques de telles opérations.
Ci-dessus: Le projet éolien controversé de Foum El Oued, vu d'en haut. Le projet fournit de l'énergie au pillage par le Maroc de phosphates naturels à la mine de Bou Craa. Photo : Google.
La société française d'électricité ENGIE a récemment remporté un appel d'offres pour un contrat controversé concernant une usine de dessalement dans la ville occupée de Dakhla, selon le service de presse Africa Intelligence. L'appel d'offres a été remporté en partenariat avec la société Nareva, qui appartient à la holding du roi du Maroc.
WSRW et l'association française Apso ont écrit aujourd’hui à la société pour lui demander si elle avait obtenu l’accord des représentants du peuple sahraoui pour répondre à un appel d’offres marocain sur le territoire occupé.
Les associations ont également demandé des informations sur deux autres projets récents entrepris par ENGIE.
Premièrement, la société aurait signé en 2016 un accord global [ou télécharger] avec le même Nareva dans le secteur des énergies renouvelables. Selon le site web thewindpower.net, la société a une participation en copropriété (avec NAREVA) dans deux parcs éoliens situés dans les territoires occupés du Sahara Occidental : les parcs éoliens de Foum El Oued [ou télécharger] et de Aftissat [ou télécharger].
Deuxièmement, ENGIE développe, selon son propre site Web [ou télécharger], un complexe universitaire marocain à 13 km de la capitale occupée du Sahara Occidental, El Aaiun. La société situe ce lieu "dans le désert marocain".
Le complexe est surnommé "la ville durable" et portera le nom de "Foum El Oued Technopole" [ou télécharger]. Il sera financé à 100% par l'entreprise nationale marocaine OCP [ou à télécharger] par le biais de sa Fondation Phosbucraa. Cette "ville durable" sera alimentée par le parc éolien de Foum El Oued, situé à proximité et dont ENGIE serait le copropriétaire.
Le projet de la "ville" est d’accueillir un complexe d’enseignement et de recherche, ainsi qu’une branche de l’Université polytechnique Mohamed VI, qui sera appelée "Université polytechnique Mohamed VI de Laayoune". D'après les photos publiées en ligne, la construction aurait commencé.
ENGIE a également essayé d'autres projets, qui ont échoué. En 2013, la société (à l'époque appelée GDF Suez) avait participé à l'appel d'offres pour les parcs éoliens de Tiskrad et de Boujdour, mais ne l'avait pas remporté. WSRW avait écrit à la société le 2 juillet 2013 au sujet de sa participation à l'appel d'offres, sans recevoir de réponse. La lettre était adressée à International Power PLC au Royaume-Uni - alors une filiale de GDF Suez, aujourd'hui renommée Engie Energy International, et détenue à 100% par ENGIE.
L'entreprise française Engie installe depuis 2023 des éoliennes au Sahara Occidental occupé pour un projet de grande envergure qui conduirait à l'installation massive d'agriculteurs marocains dans le territoire occupé.
Les deux compagnies espagnoles qui exportent pratiquement tout le pétrole vers le Sahara Occidental occupé restent muettes.
La représentation du peuple du Sahara Occidental a déposé plainte contre les banques BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, contre la compagnie d'assurance Axa Assurance, la compagnie aérienne Transavia et l'agence de tourisme UCPA pour accusation de colonisation.
Le gouvernement marocain a ouvert un appel d'offre relativement important à Dakhla au Sahara Occidental.