Le Sahara Occidental réclame d'être à la table du climat
64f78e0e26ca7_ClimateSummit2023

La république du Sahara Occidental exprime le souhait d'être incluse dans la gouvernance climatique dirigée par l'ONU.

05 septembre 2023

Photo : le président du Sahara Occidental, Brahim Ghali, au milieu, à côté de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

« L'échec du processus de décolonisation mandaté par l'ONU dans la dernière colonie d'Afrique, le Sahara Occidental, ne peut être une excuse pour empêcher la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) de jouer son rôle dans la lutte mondiale contre le changement climatique et ses impacts dévastateurs », a déclaré aujourd'hui le président du Sahara Occidental, Brahim Ghali, dans son discours au Sommet africain sur le climat à Nairobi.

Le Sommet dure du 4 au 6 septembre. La délégation de la République Sahraouie est conduite par son président. Le président a pris la parole aujourd’hui pour souligner l’injustice climatique qui se joue au Sahara Occidental occupé.

« Il est inacceptable que nous soyons toujours exclus des systèmes financiers qui ont été établis pour lutter contre le changement climatique, et il est injuste de ne pas avoir accès à l'assistance technique via les mécanismes de financement climatique des Nations Unies ou les initiatives multilatérales de développement », a déclaré M. Ghali.

La République du Sahara Occidental (RASD) est un État membre de l’Union Africaine, mais pas des Nations Unies et, donc, n’est pas partie à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Photo: Sahara Press Service

L'échec de l'ONU à résoudre le conflit du Sahara Occidental a ainsi entraîné l'exclusion du gouvernement du Sahara Occidental des mécanismes mondiaux de gouvernance et de financement du climat. Pendant ce temps, le peuple sahraoui - et beaucoup de sahraouis vivent comme réfugiés dans l’une des régions les plus inhospitalières du désert algérien en raison de l’occupation brutale de leur pays par le Maroc - est de plus en plus exposé et de plus en plus vulnérable à l’aggravation des aléas climatiques auxquels il n’a guère contribué lui-même. En plus de cela, l'ONU accepte que le Maroc, qui occupe le Sahara Occidental, inclut le territoire dans ses plans nationaux sur le climat élaborés dans le cadre de l'Accord de Paris, permettant au pays de gonfler artificiellement ses efforts d'atténuation du changement climatique et, par conséquent, de bénéficier au maximum des mécanisme de financement.

« Il est absolument nécessaire que la RASD soit représentée à la CCNUCC et aux COP et soit signataire de l'Accord de Paris pour participer aux négociations sur le climat et soumettre officiellement notre contribution déterminée au niveau national (NDC) au Secrétariat de la CCNUCC », a ajouté Ghali, faisant référence au plan climatique, ou NDC, que le gouvernement sahraoui a élaboré de sa propre initiative pour définir les actions qu'il entend entreprendre pour contribuer aux efforts mondiaux visant à faire face à la crise climatique.

La délégation marocaine présente au sommet devait initialement être dirigée par le Premier ministre Aziz Akhannouch, mais en signe de protestation contre la participation sahraouie, cette délégation a été considérablement réduite.

Le sommet de trois jours rassemble des chefs d'État et des investisseurs d'Afrique et d'ailleurs pour partager des expériences et des solutions pour une Afrique durable et résiliente. Ils prévoient de publier une déclaration décrivant la position de l'Afrique avant la conférence des Nations Unies sur le climat qui se tiendra plus tard ce mois-ci et la COP28.

Image

 

Vous trouverez ci-dessous le texte intégral en anglais du discours du président de la RASD, prononcé le 5 septembre 2023.

“Your Excellency Mr. William Ruto
President of the Republic of Kenya and President of the AU Committee of Heads of State and Government on Climate Change 
Your Excellency Mr. Azali Assoumani 
chair of the African Union 
Your Excellency Mr. Moussa Faki
Chairman of the AU Commission 
Excellencies 
Ladies and Gentlemen 
Distinguished Guests,

first of all, I would like to express my sincere thanks and appreciation to the Government and the People of the Republic of Kenya, headed by His Excellency Mr. William Ruto, for the kind invitation, for the warm reception we received. 

We very much appreciate the conditions you provided to make this event a successful one: the African Climate Summit.

Like other nations represented here today, the SADR is on the frontline of the climate crisis. 

We are facing the challenges of climate change at the same time as we are engaged in the struggle for decolonization and against the occupation posed by the Moroccan state, and these challenges are linked. 

This situation has driven over 200,000 Sahrawis into the desert interior, where temperatures are higher, and where the projected impacts of climate change are more extreme than in the occupied homeland from which they have been displaced. 

In the Occupied Territories of the SADR, illegal systematic discrimination and exclusion make our people more vulnerable to the impacts of climate change. The development by the occupier of settlements, industry, commercial fisheries, coastal infrastructure, and export agriculture, place our environment and natural resources under greater stress.

The occupation military Berm that divides our country starves the eastern areas of water, driving ecological degradation and amplifying the effects of drought in the Liberated Territories of the SADR. The mine-contaminated areas along the Berm turned to be uninhabitable and with low economic productivity. 

These challenges made it both more difficult and more urgent for the SADR to take action on climate change. In recent years we have increased our focus on climate change. The SADR has developed its own Nationally Determined Contribution or NDC, setting out our situation and position, and identifying actions to adapt to climate change and to mitigate it through development based on renewable energy rather than fossil fuels. The NDC is supported by a National Adaptation plan or NAP. The NDC and NAP have been cross-ministerial initiatives.

In the Sahrawi refugee camps, the Sahrawi Government has developed water-efficient agricultural systems and new, low-cost methods of housing construction to confront increased flood risk. Small-scale solar power systems are widespread in the camps.

In the Liberated Territories of Western Sahara, We have piloted rural electrification projects based on solar and wind power, including solar water pumps to support livestock and horticulture, and photovoltaic systems to support medical facilities in remote locations. 

Mr. President, 

Although the SADR is a desert Country, we have much to offer Africa's Blue Economy. Our Atlantic coasts that long over 1110 km are home to abundant fisheries, and our coastline houses important wetlands, including four sites recognised under the international Ramsar convention: Oued Seguia, Boujador, Bay of Dajla and Sabjet Imlili.

Though all these resources are vulnerable to climate change and over exploitation by the occupying State, the SADR will take a different, more responsible, and sustainable approach to the management of our assets in accordance with the African initiative and its aims in preserving the coasts and wetlands in our Continent and worldwide.

We will ensure that sites of international ecological and scientific importance have proper climate-sensitive management plans. We will seek partnerships with other African countries and organisations to build our capacity and share knowledge relevant to the Blue Economy.

The failure of the UN mandated decolonization process in the last Colony of Africa, Western Sahara, cannot be an excuse to exclude the SADR from playing its part in the world’s struggle against climate change and devastating impacts. It’s not acceptable that we are still excluded from financial systems that have been established to act on climate change, as well as unfair not to access Technical Support through UN climate finance mechanisms or multilateral development initiatives.

Nothing can obstruct the SADR from its right and duty to contribute in Africa's, and the world’s existential battle against climate change.

No one can prevent us from sharing the skills and knowledge gained through decades of adapting to harsh climatic conditions with other peoples and nations.

It's absolutely necessary that the SADR be represented in the United Nations Framework Convention on Climate Change (the UNFCCC) and at the COPs and be a signatory to the Paris Agreement to participate in climate negotiations, and formally submit our NDC to the UNFCCC Secretariat.

A Sahrawi voice in the UNFCCC and at the COPs will be another African voice at the table and can only strengthen Africa’s position.

The sustainable development and management of Africa’s Blue Economy is closely linked to how we respond to the challenge of climate change. The SADR stands ready and willing to play its part in both with its sister African nationals and world nations.

Thank you very much and I wish you all the best"

Actualités

Énergie verte mais sale sur terres occupées

Comment peut-il être mauvais de développer les énergies renouvelables, dans un monde qui a désespérément besoin d'une transition verte ? Au Sahara Occidental, les problèmes sont nombreux.

22 avril 2024

Les Sahraouis protestent contre le greenwashing marocain

Préoccupée par les gigaplans du Maroc au Sahara Occidental occupé, la société civile du Sahara Occidental porte plainte lors de la COP28 sur le climat et auprès du rapporteur spécial de l’ONU.

12 décembre 2023

Pas de justice climatique pour le Sahara Occidental à la COP28

Alors que les dirigeant·es, les entreprises et la société civile du monde entier se réunissent pour des négociations sur le climat à Dubaï, un peuple reste pratiquement non représenté.

09 décembre 2023

La VP du Parlement africain expulsée était accréditée Cop22

Voir le document d'accréditation de la Vice-Présidente du Parlement panafricain ici.

10 novembre 2016