ENGIE va de l'avant au Sahara Occidental occupé
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WSRW demande la publication d'avis juridiques confidentiels et de l'étude de Global Diligence.

17 mai 2021

Photo ci-dessus : l'une des nombreuses installations de logements pour les travailleurs agricoles saisonniers du Maroc. Celui-ci est situé près de la plantation française Azura à Dakhla. La société française ENGIE fournira une infrastructure qui soutiendra le commerce controversé.

D'après ce que Western Sahara Resource Watch (WSRW) comprend d'un courriel reçu d'ENGIE le 13 avril 2021, la multinationale nationale française d'électricité poursuivra ses projets de construction d'une usine de dessalement au Sahara Occidental occupé, par le biais d'un contrat avec le gouvernement du pays voisin, le Maroc.

Le Maroc occupe illégalement la plus grande partie du Sahara Occidental depuis 1975 sans revendication légale ou mandat sur le territoire, selon la Cour internationale de justice et la Cour de justice de l'UE.

Dans sa lettre, ENGIE reconnaît ne répondre à aucune des questions soulevées par WSRW les 9 décembre 2020 et 3 février 2021. Au lieu de cela, la société fait référence à « deux analyses juridiques effectuées par de grands cabinets d'avocats, une étude d'impact social et environnemental, et la consultation des communautés locales que vous remettez en cause aujourd'hui et pour lesquelles vous avez été sollicité. »

WSRW a aujourd'hui demandé par courrier à ENGIE de rendre publics ces documents, car pas un seul d'entre eux n'est disponible pour un examen public, ou - plus important encore – pour une évaluation par le peuple ayant les droits souverains au Sahara Occidental, les Sahraouis.

Le dernier document auquel ENGIE fait référence, « une consultation des communautés locales », a été réalisé par Global Diligence, un cabinet de conseil basé à Londres qui se présente comme une équipe de juristes internationaux qui offrent des services sur le droit pénal international, les droits de l'homme et la conformité des entreprises. La société avait en janvier 2021 invité WSRW à participer à « la phase initiale de notre processus préliminaire d'engagement des parties prenantes, qui se concentrera sur les avantages prévus et potentiels de l'installation de dessalement près de Dakhla ». Il a été essentiellement demandé à WSRW d'aider « à identifier et à échanger avec un large éventail de bénéficiaires prévus et potentiels du projet de manière permanente ». Global Diligence encouragerait ces « parties prenantes » à «  échanger avec nous [Global Diligence] dans un esprit de réalisme et de compromis ».

WSRW a refusé de participer à un tel processus car l'étude, telle qu'elle a été présentée, ne prend pas pris en compte que le Sahara occidental est séparé et distinct du Maroc, que le Maroc n'a pas de mandat légal pour administrer le territoire, et que le peuple du territoire a le droit à l’autodétermination.

Global Diligence n'a répondu à aucune des questions de WSRW concernant sa méthodologie, son mandat ou son évaluation des faits juridiques concernant à la fois le territoire et son peuple.

Le contrat d'ENGIE avec le gouvernement marocain pour l'usine de dessalement au Sahara Occidental occupé a été accordé en décembre 2018, après que la compagnie ait remporté un appel d'offres dans lequel elle s'était associée à Nareva, une société d'énergie marocaine détenue à 100% par le roi du Maroc. Comme le rapportent les médias marocains [ou télécharger], l'installation devrait principalement profiter à l'agro-industrie près de Dakhla, d'immenses plantations qui appartiennent soit à des conglomérats franco-marocains, soit au roi du Maroc lui-même, et qui contribuent à l'épuisement des réserves d'eau souterraines non renouvelable de la région.

La construction de l'usine de dessalement éolienne coûte près de 2 milliards de dirhams marocains. Le méga-projet, visant à irriguer 5000 hectares de terres agricoles, a été annoncé pour la première fois en 2016. Le ministère marocain de l'Agriculture a mandaté le consortium Engie-Nareva pour cofinancer, concevoir, construire, entretenir, gérer et exploiter l'usine de dessalement et l’infrastructure d'irrigation.

L'usine de dessalement et le parc éolien de 40 MW seront mis en œuvre par une joint-venture entre les sociétés Nareva Renouvables SA et la filiale d'Engie International Power SA [ou télécharger].

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